Chapitre 15

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Band Of Horses - Funeral

Linkin Park - Powerless

Quelques jours après que Bucky soit sorti de l'hôpital, ce dernier n'était pas au mieux de sa forme. Physiquement il était là mais moralement c'était un fantôme. En vérité Steve s'inquiétait pour lui, il regarda son calendrier qui affichait le 15 décembre. Il comprit immédiatement.

Cette nuit là, le blond fût réveillé par des plaintes. Lorsqu'il ouvrit ses yeux, Bucky était assit dans le lit.

Le dos courbé, des blessures parcouraient son buste et son bras, son corps était secoué de tremblements, ses yeux pochés de violets, ses cheveux filés cachaient son visage qui hurlait à l'aide. 

Steve se pencha vers lui, un pincement au coeur.

" Hey... "

Le brun sursauta lorsqu'il sentit la main du Captain se poser sur son épaule, il se recula d'un pas vif.

" Ne me touches pas !! Hurla t-il "

L'assassin replia ses genoux contre lui. Son teint pâle et ses yeux fatigués ne cessèrent de regarder dans le vide. Steve s'avança vers lui et glissa une mèche brune dernière son oreille pour apercevoir son visage. Il passa délicatement son pouce sous sa paupière pour éviter qu'une perle salée ne vienne rouler sur sa joue.

" Tu veux en parler...? "

Le blond n'obtint aucune réponse de sa part. Alors Steve tira Bucky doucement contre lui et l'entraina avec lui pour s'allonger. Le Soldat de l'Hiver laissa écraser sa lourde tête contre son épaule, meurtri par des souvenirs qui le hantait depuis cette nuit. Le blond en profita pour caresser ses cheveux fins et lui murmurer.

" Ca va aller mon ange... Je suis là... "

Un ange. Voilà ce qu'était Bucky. Un ange aux ailes noircies par la douleur. Un ange aux ailes brûlées par les feux du Soleil. Un ange qui était tombé de bien trop haut pour n'avoir aucunes cicatrices. Un ange qui vivait avec la peur constante de devenir ses propres démons.

L'assassin réussit enfin à se rendormir, le visage niché dans un oreiller. Quand à Steve, impossible de dormir, il regarda son téléphone indiquant 8h45. Soudain il repensa à Tony et autant dire que ça le préoccupait. Il attrapa son portable et se leva du lit pour aller dans le salon. Il composa son numéro et colla l'appareil à son oreille.

" Bip.... Bip...Bip..." Aucune réponse. Le blond décida de lui laisser un message.

" Bonjour Tony. C'était pour te dire, si tu veux passer à l'appartement il n'y a pas de soucis, je pense que cette journée doit t'être particulièrement douloureuse à supporter alors si tu veux venir n'hésites pas la porte est ouverte. Voilà. "

Même si le milliardaire les en avait fait baver ces derniers temps, Steve ne pouvait pas rester de marbre face à la situation. Il s'installa alors dans son canapé et attrapa son carnet de dessin afin de croquer le paysage qui se présentait sous ses yeux. Un paysage calme et froid, la neige venant se déposer sur les toits fins et étroits des bâtisses. Il profita de ce silence pour s'apaiser la conscience. 

Au fond, Steve savait que Tony ne viendrait pas, mais il ne regrettait pas d'avoir essayé. Il redoutait que ce dernier se soit enfermé dans une pièce quelque conque, en train de se siffler une bouteille de whisky pur à lui seul.

Tony était bien à la Tour oui, mais pas dans son atelier. Il n'avait pas goût à bricoler ou améliorer ses armures.

Le milliardaire se tenait recourbé, à son bar. De multiples bouteilles d'alcool surplombant le verre noir, lassaient échapper leurs odeurs enivrantes faisant chavirer le brun. Un verre de rhum devant lui, il se tenait lourdement le crâne. Son poing droit serré et tremblant, il n'avait aucun contrôle sur son esprit. Son ventre était noué, ses yeux lui brûlaient atrocement mais il était incapable de pleurer. Pourtant, son regard brillait d'un sombre chagrin. Un chagrin refoulé au plus profond de son âme, virant à une haine monstrueuse, à un dégout sans nom. Il regardait son vague reflet valsant au travers du liquide incolore, son visage tiré par la fatigue et la colère. La gorge serrée, il avala tout de même de l'alcool à la bouteille. A grandes gorgées. Un légère brûlure parcourut sa trachée, grimaçant à chaque étincelles qui se déposaient dans son estomac. Une part de pizza entamée et refroidie l'accompagnait avec ses boissons mais l'odeur grasse et lourde le dégoutait et lui donnait la nausée. Son visage blanc, ses yeux pochés, son regard brillant indiquait qu'il ne dormait plus. Depuis longtemps.

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