Run

Seize

Allez, c'est pour moi, c'est cadeau. (Comment on approche de la fin, en vrai.)

J'étais pas fière de ce chapitre, mais bon. 

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_Comment dire ? Souffle t-il tout près de mon visage. Peut-être que ce baiser signifie que je t'aime un peu trop, Tae.

Mon souffle se coupe sous cette déclaration et sans m'en rendre compte, je m'éloigne imperceptiblement de lui. J'ai l'impression que mon corps tremble et peut-être que c'est réellement le cas. Je ne saurais dire ce que je ressens. J'arrive à peine à comprendre le sens de ses mots, en réalité. M'aimer un peu trop ? Je me demande dans quel sens. Peut-être que c'est juste une histoire d'amitié et dans ce cas-là, j'imagine qu'on est deux à trop s'aimer. Mais si c'est plus alors...

Je suis sans doute un peu perdu.

_Tu ne veux pas dire quelque chose ? Murmure t-il, se rapprochant alors que je rêve de pouvoir m'écarter un peu plus

_Je...C'est...

Je mordille ma lèvre inférieure et resserre mes mains moites contre moi. Je ne sais pas ce que je suis sensé lui répondre. Si je dois lui dire que moi aussi, je l'aime beaucoup. Ça me semble étrange de devoir lui dire ça. On a passé toutes ses années collées ensemble, ça me semble tellement évident.

_Tu m'aimes comment ?

Un souffle tremblant m'échappe. Je suis anxieux quand à sa réponse. Je me fais sans doute trop d'idées. Ou alors je suis juste stupide. J'ai seulement besoin qu'il le dise clairement. Aimer un peu trop quelqu'un, ça veut dire tellement de choses à la fois. Trop de choses.

_C'est difficile de répondre à ça.

Un rire presque nerveux lui échappe et son souffle glisse jusqu'à moi. Je frissonne une nouvelle fois et ferme les paupières au moment où je le sens s'approcher un peu plus encore. Sa main se faufile dans mes cheveux qu'il caresse du bout des doigts. Je laisse un soupir d'aise dépasser la barrière de mes lèvres. C'est fou comme ce genre de caresses toutes simples ont le pouvoir de me détendre. NamJoon me connaît sans doute un peu trop.

Je me demande s'il va répondre à ma question ou s'il va seulement se contenter de détourner mon attention. Ses doigts passent et repassent dans les mèches de mes cheveux et, petit à petit, j'en oublie toutes mes inquiétudes. Tout me semble même plus clair. Au fond, le problème n'est pas de savoir dans quel sens il m'aime. Ce qui me semble important, c'est de comprendre ce que moi je ressens. Et c'est compliqué de mettre des mots sur tout ça.

Un contact inhabituelle me coupe dans mes réflexions. Je gigote légèrement mais les doigts du blond se resserrent sur ma nuque, me maintenant en place. Les miens viennent agripper ses épaules et si, sur le coup, j'hésite à le repousser, je ne fais finalement que les faire glisser sur sa peau brûlante.

Ses lèvres bougent doucement sur les miennes, les incitant à suivre le mouvement qu'il instaure bientôt. Je souffle fort par le nez, relâchant ma respiration que j'avais retenu jusqu'ici. Je fini par mouvoir mes lèvres, lentement, embrassant sa lèvre inférieure. L'échange est chaud et humide, mais loin d'être désagréable. Je me surprend à aimer ça. Le sentir si proche. C'est étrange, mais tellement réconfortant, au fond. Comme si c'était ainsi que les choses devaient se passer et ce depuis longtemps. Et peut-être que je n'attendais que ça.

J'ai un léger sursaut quand je sens sa langue venir humidifier mes lèvres et, instinctivement, j'entrouvre la bouche. Au début, il se contente de caresser ma langue immobile de la sienne, puis je décide de l'effleurer à mon tour, instaurant un nouveau rythme. Si au début l'échange est lent et timide, il devient bientôt plus avide, plus passionné. Sa main auparavant dans ma nuque descend dans mon dos et se plaque sur mes reins, rapprochant mon corps du sien d'une simple pression.