Dix-Huit

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Dans trois chapitres c'est la fin. OUF. 

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_Bon, on doit avoir un peu plus de 60 000 wons*, là-dedans. C'est déjà pas mal.

Je hoche le menton et observe NamJoon refermer le sac à dos. Il fait nuit et j'ai légèrement froid, pourtant j'aime l'idée d'être ici avec le blond. Ça faisait longtemps, ça rappelle des souvenirs. Des bons, surtout. Je resserre mes bras autour de moi et souffle, observant la fumée blanche qui s'en échappe en souriant légèrement.

_Qu'est-ce qui te fait sourire, idiot ?

Je hausse une épaule.

_Rien, je suis content qu'on retrouve nos vieilles habitudes.

_Braquer des voitures, tu veux dire ?

Il rit et j'en fais de même, hochant la tête. Ouai, c'est ça que je veux dire. Ça peut paraître bête, ou puéril, mais c'est ce qu'on a fait de mieux de notre vie jusqu'ici. Braquer des voitures, traîner dehors la nuit, revendre toutes sortes de trucs inutiles au prêteur sur gage et être heureux de pouvoir manger avec le peu d'argent qu'il nous donne. Je trouve ça cool, dans un sens. Ça fait partit de notre existence.

_Ce serait cool qu'on puisse gagner de l'argent autrement, un de ces jours.

Il renifle et j'observe son profil penseur. J'avais oublié le désir qu'avait NamJoon de changer de vie. Avoir une maison, une famille. Avec ce qui se passe actuellement entre nous, je me demande s'il a changé d'avis. Je n'ose pas lui poser la question, cependant. Je me demande ce qu'il trouve de mal à notre vie d'aujourd'hui. Pour moi, elle représente tellement de choses. La liberté, surtout.

_Tu aimerais faire quoi ? Je demande finalement.

_Je sais pas. N'importe quoi, pourvu que ce soit plus...légal ?

Il me sourit.

_J'aimerai surtout te payer tout un tas de trucs. Un appart', de la bouffe à volonté, un vrai lit...

Je dépose ma tête sur son épaule en murmurant que j'ai déjà tout ce qu'il me faut. Et c'est vrai, dans un sens. On dort au chaud, on mange assez pour survivre et je dors bien moi, sur notre matelas posé à même le sol. J'aime cette vie là. Je ne l'échangerai avec personne et ce même si on me proposait tout l'argent du monde.

Je me redresse bientôt du banc sur lequel on est assit, lui proposant de rentrer. C'est pas le tout, mais je commence vraiment à avoir froid, j'ai le bout des doigts glacés. Il se relève à son tour et alors que je m'apprête à prendre le chemin de la maison, il se saisit de mon poignet et me ramène à lui, m'enfermant dans les pans de son manteau.

_T'as froid ?

Je marmonne un « mh » et me blottit contre lui. Les instants comme celui-là sont assez rares entre nous, en réalité. On dirait qu'il me préserve, comme s'il avait peur de me brusquer. Alors généralement, il instaure une distance incompréhensible entre nous. Je ne sais pas de quoi il a peur. Peut-être qu'il redoute le moment où je pourrais fuir à nouveau.

Je redresse le menton vers lui et cherche un contact visuel qu'il m'accorde bientôt. J'adore son regard. Cette espèce de retenue que j'y lis, traduisant une frustration qu'il ne peut cacher.

_Tu peux m'embrasser, tu sais ?

Pour être honnête, je n'attends que ça. Il s'exécute en souriant, déposant un simple baiser sur mes lèvres. J'en quémande un nouveau à peine s'est-il éloigné et il revient m'embrasser, plus franchement cette fois-ci, penchant légèrement la tête sur le côté. Il aspire ma lèvre inférieure et j'entrouvre la bouche, accueillant le bout de sa langue qui vient jouer avec la mienne. Des papillons que je commence à bien connaître s'envolent dans mon estomac et je me rapproche un peu plus de son corps, cherchant plus de contact. Il passe une main sur mes reins, caressant le bas de mon dos sous mon gilet.

On se sépare bientôt et je soupire au simple baiser chaste qu'il dépose sur mes lèvres encore entrouvertes. Je me sens légèrement vacillant, mon cœur bat un peu trop vite et j'ai toutes sortes de pensées inavouables qui me traversent l'esprit.

_Encore, je souffle tout près de ses lèvres, les yeux encore à moitié fermés.

Il grogne légèrement et le baiser qui s'en suit n'a plus rien de contenu. Ses lèvres attaquent les miennes et je suis obligé de m'accrocher à sa nuque pour ne pas m'effondrer. Je pensais pas qu'un jour je pourrais ressentir tant d'émotions en même temps, s'en est absurde. Il appuit sur mes reins pour coller au maximum nos corps ensemble et sentir son bassin si proche du mien manque de me faire gémir.

_Tu peux pas savoir comme je me contiens, TaeHyung, murmure t-il, tandis qu'il vient déposé un baisé papillons sur ma joue, longeant bientôt ma mâchoire.

J'ai envie de lui dire de ne plus le faire, mais je n'ai plus une once de souffle. Je penche la tête en arrière, lui laissant livre accès à ma gorge tandis qu'il le parsème de léger bisou qui sont sur le point de me rendre totalement cinglé.

_On devrait rentrer, murmure t-il.

Il mordille le lobe de mon oreille, m'arrachant un couinement dont je n'arrive même pas à avoir honte.

_Ouai, on devrait vraiment rentrer, maintenant.

Il s'écarte soudainement, récupère le sac à dos et m'entraîne avec lui, écrasant sa main dans la mienne. Je me sens tout cotonneux et j'ai l'impression que la route jusqu'à la maison ne dure qu'un quart de secondes. Pourtant, on n'a eu de cesse que de s'arrêter pour s'embrasser, se toucher, se chauffer. J'ai envie de rentrer, moi aussi. Tout de suite.

J'ouvre la porte de l'appartement avec difficulté, NamJoon collant son corps contre mon dos tandis qu'il découvre légèrement mon épaule pour l'embrasser. Ses lèvres sont brûlantes. Je soupire tout contre lui, son bras barrant mon ventre tandis qu'il se frotte légèrement à moi.

C'est une torture.

La lumière du salon est encore allumé et c'est à peine si on fait attention à Yoongi qui est allongé sur le canapé. NamJoon me plaque contre le mur de l'entrée, refermant la porte d'un mouvement agile de pied. On s'embrasse et découvre la peau de l'autre. Je glisse mes mains sous sa couche de vêtement et frôle son ventre de mes doigts, me délectant de ses frissons.

_T'es froid, rit-il, déposant un bisou sur mon nez.

Il relève l'une de mes jambes sur son bassin et fait entrer en contact nos deux membres déjà bien éveillé. Je pourrais mourir dans l'instant tant c'est bon. Rien que ça me fait perdre la tête.

_Yoon' est juste à côté, Nam...

Il grogne, sa tête enfouie dans mon cou qu'il flatte sans s'arrêter. Je le repousse légèrement et m'apprête à l'emmener dans la chambre. Je jette un coup d'oeil sur le canapé en passant pour vérifier que Yoongi dort encore et mon corps se fige de lui-même.

_Quoi ?

J'observe le corps pâle allongé sur le canapé et détache ma main de celle de NamJoon. Je m'approche de Yoongi et sens mon souffle se coincer dans ma gorge, toute trace d'excitation disparaissant soudainement.

_Yoon' il semble...

NamJoon me dévisage en fronçant les sourcils à son tour.

_Il est défoncé, comme d'hab, t'en fais pas.

Je baisse les yeux vers le sol et y découvre plusieurs tubes de médicaments vides. Mon cœur se met à battre plus vite encore que la minute précédente. Je tremble et je n'ose m'approcher plus de mon ami immobile sur le divan. Est-ce que... ?

_Je crois que...Nam, faut appeler une ambulance.

_Mais qu'est-ce que tu-

_Sérieusement ! Appelle une putain d'ambulance !

Je reprend un semblant de contenance et réussi enfin à faire quelques pas en avant. J'attrape le bras de mon ami et la froideur de sa peau me fait monter les larmes aux yeux. Il est si pâle, si immobile...Mon cerveau refuse tout simplement de formuler la pensée qui me semble pourtant si évidente.

_Merde...Putain, Yoon, réveille-toi.

Je l'attrape par les épaules et le secoue de toute mes forces. En vain. Son corps est lourd, moue...

Sans vie.

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Me détestez pas, please. Je vous aime ;o; 

RunOù les histoires vivent. Découvrez maintenant