Les rues étaient déjà sombres, les lampadaires diffusaient une faible lumière n'éclairaient qu'à moins de vingt centimètres, l'air était frais et le ciel nocturne brillait de mille étoiles. Je rentrais chez moi d'un pas rapide, la nuit était dangereuse dans les quartiers pauvres, trop dangereuse pour sortir et profiter de la soirée dans un parc ou avec des amis. Des rires retentissaient, des personnes ivres sûrement, mon cœur s'accéléra.
Arrivée chez moi, je me changeais pour mon t-shirt trop grand et mon jogging qui me servaient de pyjama. La vieille horloge à côté du lit superposé que je partage avec ma colocataire Gwenaëlle indiquait minuit moins cinq. Je m'installais sur la couche du bas et regardais les lattes du dessus en soupirant. La respiration de Gwen était le seul bruit de notre petit appartement. Je laissais ma main prendre dans le vide et effleurais le parquet qui a visiblement besoin d'un coup de balai, chose que je notais dans un coin de mon cerveau.
Une odeur de crêpe me fit ouvrir les yeux, une musique était fredonnée joyeusement puis des bruits de vaisselle m'emplissaient les oreilles. Une rafale de vent passa par la fenêtre, je frissonnais sous ma couverture. Je me levais lentement, encore fatiguée de ma nuit au travail, je m'étirais en écrasant un bâillement.
- Bonjour Rima, me salua ma colocataire avec sa bonne humeurnaturelle. Bien dormi ?
- Salut Gwen, très bien et toi ?
Elle leva un sourcil, suspicieuse, parfois je regrettais de partager avec une personne perspicace même si les cernes sous mes yeux verts devaient aussi jouer un rôle là-dedans. J'essayais de changer de sujet de conversation. Je m'installais à table tandis qu'elle mettait le plat de nourriture au centre et une bouteille de jus d'orange. Je me dépêchais de prendre une crêpe et d'en manger un morceau.
- Ta cuisine est vraiment la meilleure, disais-je un peu précipitamment.
- Tu dois prendre quelques congés, Rima, tu rentres quasiment tous les soirs à des heures impossibles, tu dors mal,...
- Je vais très bien, la coupais-je d'un ton qui se voulait rassurant.
Gwenaëlle soupira profondément en s'asseyant sur sa chaise.
- Écoutes, aujourd'hui, je suis en essai dans la petite épicerie « Saison d'or » des quartiers riches ce qui relève du miracle. Si je suis prise, je veux que t'arrêtes ces horaires, tu me le promets ?
-D'accord, je te le promets.
Nous terminâmes notre repas en bavardant. A tour de rôle, nous allâmes à la douche. Je commençais mon job qu'à huit heures trente ce qui me laissait vingt minutes tranquilles du fait que Gwen était partie. Je me souvenu qu'il fallait que je nettoie l'appartement, je gémissais, n'ayant aucune envie de le faire, je fixais le balai qui reposait contre l'évier. Je me levais avec lassitude et l'attrapais pour laver le sol.
Une fois cette tâche terminait, je fermais la fenêtre et sortis après avoir enfiler mes baskets. Dehors, le ciel était nuageux, le temps s'était rafraîchi, rien de plus normal pour ce mois de Novembre. Des hommes, des femmes et des enfants étaient couchés à même le sol, certains avec de quoi se couvrir pour se protéger de la température, d'autres non, mon cœur se serrait à chaque fois.
Pourquoi a-t-il fallu que notre monde soit ainsi ? Les riches ayant le droit de tout faire, s'ils voulaient l'un de nous comme servant, comme esclave, ils le pouvaient, s'ils voulaient tuer un pauvre, ils leur est autorisé alors que nous qui n'étions pas fortunés, nous étions rejetés, ne servant qu'à ses bourges ou à faire les métiers les plus dégradants. Nous étions pas différents, nous étions aussi des êtres humains. Foutu Empereur, foutu Premier Ministre, foutue vie !
John Colp, mon patron et ami, remarqua ma colère qu'en j'entrais au café, l'ignorant, je filais au vestiaire mettre ma chemise et mon tablier de serveuse. Il n'était que huit et demi du matin pourtant il y avait déjà les premiers clients, la plupart étaient des habitués, des travailleurs qui venaient se réveiller grâce à la caféine d'ici, faute d'avoir une cafetière. Je me mettais au travail avec entrain pour oublier mes pensées, prenant ou apportant des commandes avec la politesse et l'amabilité exigeaient.
Accueillir, sourire, prendre la commande, la préparer, l'apporter, donner l'addition, recueillir la monnaie, dire un « au revoir » aimable et recommencer. Voilà mes matinées et ça me plaisait. Surtout ce matin, ça me vidait la tête et me permettait d'esquiver John qui s'inquiétait.
Quand l'heure de pointe se termina, je me permis de prendre une pause du fait qu'il n'y avait que deux clients et qu'ils étaient déjà servis. Mon ami me rejoignit avec deux tasses de thé.
- Désolé de t'avoir retenu aussi tardivement hier, commença-t-il.
- Ce n'est pas grave, je t'assure.
- Je te laisse ton après-midi, Cassis te remplacera.
-Inutile, je peux le faire.
- Fais-moi plaisir, s'il te plaît.
Je soupirais. Qu'est-ce qu'ils avaient tous aujourd'hui à vouloir que je prenne des repos ?
- D'accord.
Nous terminâmes nos boissons tranquillement.
*******
Et voilà le premier chapitre de cette trilogie, j'espère qu'elle vous plaira, je ne sais pas encore à quel rythme je vais publier mais avec les vacances d'été qui arrivent, cela risque d'être une fois toutes les semaines ou semaines et demi, je ne peux encore rien promettre ^^
Bref sur ce, bonne journée ou soirée à vous !
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Le Nouvel Ordre tome 1
ParanormalRima vivait dans une société corrompue jusqu'à la moelle. Cette société était divisée en deux : les riches et les pauvres. Meurtres, viols, tortures et esclavagisme étaient courant, les riches avaient le droit de faire ce qu'ils voulaient des pauv...