Cela faisait une heure que je prenais des poses, que je changeais de tenues, je restais silencieuse et les seuls mots prononcés par Simon étaient la manière dont je devais me tenir. Je ne savais quelle heure il était, je pensais à ma Gwen, elle devait être morte d'inquiétude.
- C'est bon, on a terminé.
La voix du blond m'avait sorti de mes pensées, je descendis du lit sur lequel j'étais, j'allais pour récupérer mes vêtements mais il m'interrompit dans mon geste. Il se dirigea vers la porte et appela Grégory. Celui-ci arriva quelques secondes après. Simon lui donna l'appareil photo qu'il consulta.
- Si je ne savais pas que tu me rapporterais gros, je te garderai pour moi, m'a dit Grégory en me détaillant.
Je n'étais vêtu que d'un ensemble de lingerie blanc et bleu avec des porte-jarretelles raccrochés à des chaussettes hautes blanches en dentelle, je fixais le sol, mal à l'aise et inquiète. Qu'est ce qu'il allait m'arriver maintenant ?
- Je te remercie, je te laisse t'occuper du reste, comme d'habitude, continua-t-il en gratifiant le photographe d'un sourire.
Simon partit non sans m'adresser un regard désolé. J'étais seule maintenant, avec lui, il se rapprocha de moi et me caressa la joue puis y déposa un baiser. Il rapprocha sa bouche de mon oreille et me chuchota de sa voix grave.
- Il faudra que tu sois forte dans les jours qu'y arrivent, je compte sur toi, chérie.
Un frisson de dégoût me parcouru sur ce dernier, cet homme me répugnait, je m'en voulais tellement de m'être laisser envoûter par ses yeux. Il m'empoigna le bras et me fit descendre et ouvrit une des deux portes que j'avais remarqué en entrant tout à l'heure. Elle donnait sur un escalier, il me fit avancer à l'intérieur. Je me stoppais en voyant ce que contenait cette espèce de cave. Des filles. Habillées aussi peu que moi. Enfermées derrières des barreaux exactement comme en prison. Il y en avait douze cellules et chacune d'entre elles contenaient six filles sauf une. C'était vers celle là qui m'emmena. Il n'y avait que deux filles, trois maintenant. Il ouvrit la porte, me poussa à l'intérieur, j'eus à peine le temps de me retourner vers lui qu'il partait déjà sans un mot.
- Il reviendra mais tu le regretteras, dit une voix, lasse.
Je me retournais et détaillais mes camarades de prison. L'une avait le teint ébène, un corps long et fin avait des formes généreuses, des tresses africaines et des yeux clairs qui vous transperçaient tandis que la seconde était toute aussi belle, elle était un peu plus petite avec des grands yeux marrons et des cheveux courts de pareille couleur. Cette dernière m'adressait un grand sourire.
- Enchantée, je m'appelle Olivia et elle c'est Athéna.
- Qu'est ce qui se passe ici ? Pourquoi nous sommes enfermées ?
- Assis-toi, je vais t'expliquer.
Je m'exécutais et pris place sur la couchette du bas des trois lits superposés, Olivia me rejoint.
- D'abord, je vais te demander de ne pas m'interrompre et de rester calme, d'accord ?
J'acquiescai d'un hochement de tête.
- Toutes les filles présentes sont sa "marchandise" si je peux me permettre d'utiliser ce mot, il nous loue pour un certain prix aux gens. On ne sait jamais ce qui nous attend, on peut juste servir d'accompagnatrice pour un dîner d'affaire ou assouvir des fantasmes sexuels pervers et malsains.
Un frisson d'horreur me parcouru, Olivia dû voir ma peur dans mon regard car elle prit mes mains dans les siennes et me sourit gentiment.
- C'est dur mais faudra que tu restes forte. Écoutes, nous sommes toutes dans le même bateau et nous nous soutenons toutes. On a vécu des horreurs chacune de nous avec les personnes qui se sont servis de nous, certaines ont pleuré des heures , ont tenté de se suicider en se frappant la tête contre le mur ou essayant de se pendre avec les draps mais on s'est soutenu et maintenant on revient plus forte à chaque sortie.
Un bruit de porte qui claque me fais sursauter, des pas se font entendre dans l'escalier et Grégory rentre dans la pièce. L'ambiance devient sombre, plus aucun bruit ne se fit. En regardant sa feuille, il faisait les cent pas dans le couloir en fredonnant puis soudainement s'arrête au milieu de celui-ci pour que nous puissions tous le voir.
- Anne, Elise, Rose, Léna, Lola, Léa, Ève, Candice, Louna, Leane, Zelie, Valentine, Livia, Célestine et Athéna, vous avez des clients.
Cellule par cellule, il fit sortir les filles. Athéna passa devant lui, dos droit, épaules en arrière, menton levé, impassible. Je regardais Olivia jusqu'à que les bruits de pas cessent et que la porte se soit refermée, elle me souriait mais je remarquais que son regard renvoie son inquiétude pour son amie.
- Ça va aller, Athéna est forte, dit-elle plus pour elle que pour moi.
VOUS LISEZ
Le Nouvel Ordre tome 1
ParanormalRima vivait dans une société corrompue jusqu'à la moelle. Cette société était divisée en deux : les riches et les pauvres. Meurtres, viols, tortures et esclavagisme étaient courant, les riches avaient le droit de faire ce qu'ils voulaient des pauv...