Chapitre IV

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La lumière de l'appartement était allumée, Gwen assise sur une chaise, sirotée une tasse de thé à mon retour. Elle n'a pas réagit en m'entendant entrer, fixant un point invisible sur notre petite table en bois. Je m'asseyais en face d'elle.

-Je sais ce que tu as voulu faire, tu es complètement inconsciente Rima, t'aurais pu te faire tuer ! S'énerva-t-elle en me fusillant de ses yeux chocolats.

-Je ne pouvais le laisser s'en sortir comme ça.

-Imagines qu'on t'aurait attrapé, qu 'est-ce que je serais sans toi ? Merde, je déteste cette putain de dépendance que j'ai à ton égard, je suis même pas fichu de trouver un travail ! Je suis qu'un poids pour toi !

C'était la première fois que je la voyais comme ça et ses propos...Comment pouvait-elle juste penser ça ?

-Gwen, tu n'es pas un poids, tu es ma meilleure amie, sans toi...Je serais déjà morte à cause de mes conneries !

Elles'effondra en larmes, je fis le tour de la table et la prise dans mes bras.

-Je suis désolée, je recommencerai plus mais ne dis plus des choses comme ça. Va au lit, c'était une journée pénible aujourd'hui.

Ma colocataire s'exécuta tandis que je débarrassais la table. Je soupirais. « Une journée pénible » ai-je dis ? C'était la pire de ma vie après... Je secouais ma tête pourchasser ses souvenirs et partie me mettre en pyjama.

La nuit passa lentement, le sommeil ne me venait pas et je ne voulais pas réveiller Gwenaëlle donc je restais immobile dans mon lit, ne faisant rien jusqu'à que l'horloge m'indiqua sept heures du matin.

Je fis le petit-déjeuner, m'habillais et partis au travail dans un silence religieux. La rue était déjà réveillée, les gens mendiaient, allaient au travail, pas le temps de dormir ou des'adonner à un loisir, il fallait trouver de quoi nourrir sa famille ce soir. Quelques gardes patrouillaient, interrogeaient les gens mais ne recevaient soit de brèves réponses, soit des insultes ou un silence absolu. Un de ces gardes venait vers moi.

- Bonjour mademoiselle, commença-t-il avec autorité, une personne de vos quartiers a essayé de s'infiltrer dans une maison des riches, auriez-vous des informations à ce sujet ?

- Aucune.

- Il y a une récompense pour chaque info donnée.

- J'en n'ai pas.

Je repris ma route, s'ils imaginaient avoir un quelconque renseignement, ils pouvaient encore rêver, personne ne dira rien, c'était une certitude. Ici, les gens préféraient mourir plutôt que vendre l'un des notre surtout si c'est pour un de ces privilégiés.

J'arrivais au café et ma routine matinale pouvait commencer. Entre deux préparations de boissons, je saluais Cassis. C'était ma collègue et amie depuis que je travaillais ici, c'était quelqu'un sur qui on pouvait compter et ce pour n'importe quoi.

A midi, Cassis partit récupérer son petit frère Valère pour le faire manger, elle avait des horaires aménagés et travailler que trois jours par semaine pour s'occuper de lui. Mon amie travaillait beaucoup pour que son frère puisse aller à l'école et vivre à peu près normalement.

Comme à mon habitude, je mangeais dans l'arrière-boutique puis l'après-midi passait longuement, j'en profitais pour faire de l'inventaire, du ménage, les comptes, n'importe quoi pour m'occuper. A dix sept heures moins le quart, le carillon de la boutique résonnait, je rangeais le verre que j'étais en train de nettoyer et me retournais pour accueillir le client. Mon cœur rata un bond envoyant son intense regard olive.





Le Nouvel Ordre tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant