Chapitre 4

1.3K 53 17
                                    

 J'entends qu'on hurle mon nom, mais ces mots ne sortent pas de la bouche de mon beau PDG qui continue à me secouer comme un prunier.

??? - Minna, réveille toi

J'ouvre les yeux. Je suis toujours sur mon coin de canapé, dans le jet, mais c'est Alex qui me parle. Je pousse un hoquet de surprise en sentant une violente turbulence.

Alex – Dis-donc, tu dormais bien, j'ai cru que je n'allais jamais réussir à te réveiller. Il faut que tu te redresses et que tu t'attaches, il y a des turbulences, nos frôlons un orage.

Minna – Des turbulences ? Ah oui, heu, je vais m'attacher, merci de m'avoir réveillée.

Je me redresse maladroitement dans mon siège, ajuste ma jupe nerveusement et m'attache sans attendre. À peine ai-je eu le temps de boucler ma ceinture que l'avion fait une violente embardée verticale. J'ai l'impression d'être dans un de ces manèges à sensations fortes, sauf que là je n'ai pas payé le billet d'entrée et que je n'ai pas vraiment choisi d'y faire un tour.

Le temps d'une légère accalmie, je regarde Alex. Il ne me fait aucune réflexion, il ne me regarde pas. J'ai dû dormir paisiblement, et donc je n'ai certainement pas parlé pendant mon sommeil. Voilà qui me rassure. L'objet de mon fantasme n'est certes pas présent dans cette pièce, mais j'aurais bien eu du mal à expliquer à mon collègue pourquoi je rêvais de lui et moi, nus, sur ce canapé.

Une autre secousse se fait sentir, j'agrippe la main d'Alex par réflexe, sans vraiment m'en rendre compte. Il passe un bras autours de mes épaules et me fait un petit bisous sur la tempe.

Alex – Ce n'est rien ma belle, imagine toi dans des montagnes russes, tu aimes bien l'adrénaline pourtant d'habitude.

Minna – Oui mais si les montagnes russes tombent en panne, le pire que je risque c'est de rester un moment la tête en bas, pas de me coltiner une chute vertigineuse avec à l'arrivée un aller simple pour le crématorium.

Il rit doucement et resserre son étreinte.

Alex – Ne t'en fais pas, on est quasiment sortis de la zone de turbulences, ce n'est qu'un petit orage et nous ne l'avons même pas traversé, juste frôlé. On ne risque rien, à part d'être secoués.

Minna – Si tu le dis... Je préférerais quand même que ça s'arrête rapidement.

Comme si le ciel avait entendu ma supplique, le nuage qui nous cachait le soleil couchant disparaît enfin, et l'habitacle s'emplit d'une douce lumière orangée. L'avion se stabilise rapidement, et le pilote nous annonce que nous pouvons détacher nos ceintures et que nous arriverons rapidement à destination. Je pousse un énorme soupir de soulagement. J'ai bien cru que j'allais y rester. Non pas que j'ai peur en avion, au contraire j'apprécie en général ce moyen de transport. Je n'aime simplement pas les dangers que je ne peux pas contrôler.

Ni Alex ni moi n'avons le temps d'amorcer le moindre geste que la porte de l'habitacle s'ouvre en hâte. En parlant de danger et de manque de contrôle... Notre PDG, sexy au possible avec sa chemise bordeaux entrouverte, laissant voir le haut de son torse et des muscles parfaitement dessinés, quelques mèches de cheveux tombant sur son visage, nous fait face. Il nous fixe un instant, sans bouger. Nous réalisons alors la position dans laquelle nous sommes. Alex, penché contre moi, son bras autours de mes épaules, et moi, accrochée à lui comme une désespérée. Il se racle la gorge pendant que nous nous éloignons à une distance politiquement correcte. Il me fixe alors, je suis rougissante. Alex n'est pas mieux. Sans détourner les yeux, il s'adresse à nous.

Logan – Tout le monde va bien ?

Alex – Oui, plus de peur que de mal, et la vue vaut le coup d'être secoués un peu.

Hermes Corp - Logan [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant