Chair Froide

Chapitre 1 : ✔

( ▶ vous pouvez mettre la musique autant de fois que vous voulez à partir d'ici )

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Cette nuit-là fut la première d'une longue série de cauchemars.

*

Un étrange son retentit. À ce moment-là, elle ne saisit pas toute la gravité de cet instant, cependant une peur vicieuse noua son petit ventre bedonnant. Elle était pourtant si jeune. Pourquoi toute cette histoire devrait lui tomber dessus ? De bribes d'un dialogue avec cet homme lui revient en tête, mais tout était flou, tout se confondait.

《Reste perdue... ça vaut mieux pour ta vie.》

Et ce sourire, était-ce un souvenir ?  Par moment, elle aimerait s'en emparer avant que le temps le fasse fuir de sa mémoire. Mais, elle le rejetait, de peur qu'il ne la détruise.

《Elle te poursuit m'a t-on dit.

- Mais de qui vous parlez ?

- La vérité...》

*

《Tu as bien compris ?》

Elle opina timidement du chef. Elle ne pouvait pas deviner que tout dans sa posture le trahissait : Son sourire s'évanouissait dans la pénombre, ses mains frémissaient et son regard reflétait l'incertitude. Il se pencha vers elle et entoura son frêle visage de ses mains glacées. Ces grandes mains dont elle aimait tant suivre du bout du doigt les profondes stries. Puis, il chuchota à son oreille ces quelques paroles. Il passa ensuite une main dans ses cheveux et lui coinça une mèche derrière son oreille. Cet homme avait toujours camouflé une grande tristesse.

Qu'est-ce qui se passe ? tenta-t-elle de lui demander sans que les mots sortent de ma bouche.

C'est alors qu'il s'éclipsa et referma les portes de l'armoire dans laquelle elle était dissimulée derrière lui. En fait, elle n'eut pas même le temps de lui poser la moindre question que l'obscurité l'enveloppa. C'était exigu et sombre... elle avait peur.

Tout à coup, un énorme fracas résonna. Elle sursauta ahurie. Quelqu'un cherchait à pénétrer dans la pièce. Dès lors, elle commença à frémir, et la peur avait un goût métallique dans sa gorge.
Quand soudain un nouveau fracas retentit. Comme si une porte avait été violemment enfoncée. Son cœur bondit subitement. Et par la fine embrasure, elle parvint alors à apercevoir un sinistre inconnu débarquer.
La porte grinça, le silence s'étira, une minute puis deux, et tout à coup, il fut brisé.

Tout est allé si vite. Les événements qui suivaient été invraisemblable. La pluie frappait incessamment la fenêtre de toute sa puissance. Malgré cela, elle ne masquait pas les coups et les gémissements perpétuels. Chaque parade, chaque contre-attaque faisait claquer ses dents les unes contre les autres. Elle manquait de déglutir à chaque expiration tant sa respiration était saccadée.
Elle entendait la peur ronronner juste à côté d'elle. Celle-ci lui chuchotait, les plus horribles scénarios. Au bruit de ses pensées, des sueurs froides ont alors sillonné son échine et tétanisé tous ses muscles. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles et rassembla tous ses membres à sa poitrine. Elle ne voulait pas de tout ça ! Au fond de cette armoire, elle se sentait si vulnérable. La panique s'empara d'elle et créa une atmosphère oppressante au creux de son estomac.

Durant d'interminables minutes, elle a entendu cet homme se débattre avec un homme qui lui, ne criait pas. Un être sans foi ni loi, un être sans pitié, un être surhumain. Cet homme avait été entaillé de toute part et à tel point dévisagé qu'il était devenu méconnaissable.
Puis tout à coup, tous les bruits s'interrompirent. Le silence était total. Elle tendit l'oreille. Des pas claquaient sur le sol.
Son cœur tressaillit. Soudain, quelqu'un racla un toussotement rauque et un liquide tomba lourdement au sol. Son cœur se serra. Elle le reconnue... Ce pauvre homme, c'était lui qui souffrait. Lui et seulement lui ! Ébranlée de violents tremblements, elle porta frénétiquement son index à sa bouche et le mordit de toutes ses forces.