Chapitre 23 : ✔

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《Demain, tu transmettras à ma mère mes salutations, et... tu lui diras aussi qu'il sera judicieux pour elle de songer à prendre sa retraite. Elle doit me céder mon trône du FAF.》

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( ▶🎶Vous pouvez mettre la musique autant de fois que vous voudrez à partir d'ici 🎵♩)

Deux mois plus tard

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Des dentelles de bulles parfumées se formaient telles des jarretières autour de ses cuisses chétives. Une vapeur continuait à élever par vagues la chaleur de son bain et de longs néons emplissaient la pièce d'une lumière bleue et froide.

Yumeri ne parvenait pas à s'adapter à cet environnement. Constamment enfermée, c'était comme si elle avait été projetée d'une obscurité à une autre. Elle était revenue au même point, l'ignorance.
Séquestrée dans une étrange base sous-marine autonome à la dérive, coupée du monde extérieur et du soleil, surveillée en permanence par des sociopathes, Yumeri délirait.
Elle avait le sensation que dès qu'elle arrivait enfin à sortir la tête de l'eau, la pierre du silence pendue à ma cheville la noyait de plus belle dans cet océan de mystère.

《Pourquoi ça m'arrive à moi ? Pourquoi ? J'en ai marre ! Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une chose pareille ?... questionna t-elle apeurée. Et voilà que je me mets à parler toute seule...》

Pendant un long moment, elle avait sondé ces flocons de mousse s'amoindrir toujours un peu plus. Son esprit avait maintenant besoin de concentrer son attention sur quelque chose pour s'apaiser. Par la suite, Yumeri s'était mise à retracer du bout du doigt la balafre rose dans la pulpe de sa paume flétrie. Cette cicatrice de la longueur d'un ongle ne sera sûrement pas la dernière.

Dans le silence, sa tête fermentait d'idées auxquelles elle n'aurait jamais pensé auparavant. Soudain, elle se redressa et s'essaya sur ses talons. " Est-ce que ce serait douloureux ?"
La surface houleuse semblait être le reflet de son esprit indécis et égaré. Quelques secondes s'écoulèrent et le ressac retombait lentement. "Ce serait si simple."

Son attention restait fixé dans la vague quand soudain sa tête plongea. Yumeri bloqua instinctivement sa respiration et condamna ses paupières. La jeune femme s'immobilisa ainsi, en position fœtal, son dos et sa nuque flottant comme des bouées encombrantes.

Peu à peu, tous les sons extérieurs ne lui parvenaient plus, seulement un gargouillis aquatique entrecoupé du petit clapotis mélodieux des bulles prisonnières dans sa chevelure. Bientôt, un point de gêne commença à poindre dans sa gorge, rien de bien douloureux pour l'instant. Mais quand il devint un peu plus dérangeant, elle relâcha l'air dans ses poumons. La partie émergée de son dos retourna à l'eau avec un grondement pareil à celui d'un navire qui sombre. À présent, Yumeri n'avait plus qu'à attendre que la mort vienne la chercher.

Aussitôt, elle contracta la poitrine. C'est alors que débuta une révolte avec son corps afin réprimer cette envie de respirer, de vivre ! Plus vite que prévue, l'aiguille de la douleur s'élargit et muta en une zone endolorie.
Au bout d'une minute, déjà, la douleur était cuisante. Des auréoles rougeâtres zébraient l'écran noir de mes paupières. Des battements effrénés résonnaient comme un gong dans son cerveau. Chaque secondes paraissait plus déchirante que la précédente. Laissez-moi mourir ! De plus en plus, ses muscles paraissaient hurler à l'agonie.

Tout à coup, sa tête jaillit hors de l'eau. Ses paupières se réouvrirent brouillées de larmes. Une quinte de sanglots spasmodiques explosa brusquement dans sa poitrine en feu. Yumeri ne pouvait plus rien faire pour les arrêter. Le sang affluait et cognait dans ses tempes. Une horrible frustration montait en elle. Je suis faible, si faible et brisée.

Chair FroideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant