Chair Froide

Chapitre 24 :✔

《Sato, c'est comme cela qu'on l'appelait.》

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Nobuchika Ginoza surprit au loin Shogo, une main dans le creux des reins de Yumeri, l'attirer au détour d'un couloir.

Il fronça les sourcils. Il n'appréciait guère cet homme, il ne lui inspirait pas confiance. C'est pourquoi sans perdre une seconde, il entreprit de les filer discrètement. Au fond, sentait-il peut-être qu'il avait une dette envers Yumeri ?
Il longea les couloirs à pas feutrés telle une ombre. Depuis deux mois, ils avaient débuté un entraînement intensifs, ainsi, Nobuchika ne faisait que mettre en pratique leur enseignement.

Les deux suspects étaient arrivés jusqu'à une salle à double porte battante. Shogo en poussa une et invita Yumeri à entrer, ce qu'elle fit non sans hésitation. Il finit ensuite pas lui emboîter le pas et laissa claquer la porte. À ce moment-là, Nobuchika se précipita pour se mettre à couvert aux abords de l'entrée. L'oreille tendue, il tentait de décrypter leur discussion.

Au départ, à en juger au timbre de leurs voix et à la vitesse de leur dialogue, ils devaient sûrement bavarder de quelques banalités. Mais soudain, Yumeri marqua une longue pause. Nobuchika se pencha et poussa légèrement la porte quand tout à coup, un petit couinement retentit. Un frisson le saisit. C'est alors quand baissant les yeux, il découvrit Joy qui le fixait avidement de ses petits yeux noirs. Il geignait tout content d'avoir retrouvé son maître dans ce labyrinthe :

《Chut... Joy. Tais-toi...》 chuchota t-il embarrassé.

Il tenta de l'attraper, mais il lui fila entre les doigts.

《Merde...》 pesta t-il.

Soudain, la porte s'ouvrit :

《Je me demandais pendant combien de temps encore, tu resterais là, à guetter, lui lança Shogo. On dirait bien que l'entraînement n'a pas encore porté ses fruits.

Nobuchika lui lança un regard noir.

- Depuis quand tu sais que je vous suis ? demanda t-il, curieux de pouvoir juger de son incompétence.

- Depuis le début. 》répliqua l'autre narquois.

Finalement, Shogo l'invita à entrer lui aussi dans une grande salle luxueuse. En son centre, se dressait majestueux et solitaire, un piano à queue. Le noir était profond et le blanc immaculé. Shogo prit place sur le banc et les sonda l'un après l'autre. Yumeri observait perplexe le nouvel arrivant. Le petit Shiba quant à lui, restait sagement aux côtés de son maître.

《Si vous êtes ici tous les deux, commença Shogo, c'est premièrement parce que je ne compte pas répéter deux fois la même chose.》

Il les fixa de nouveau l'un après l'autre.

《Prenez une chaise là-bas, ça risque d'être long. 》leur conseilla-t-il en leur indiquant une pile de chaises dans le fond.

C'est alors ce qu'ils firent en silence. Cependant, bien qu'elle tentât de le dissimuler, Yumeri semblait perturbée et ailleurs. Ils s'installèrent près du piano.

《Tout d'abord, fit Shogo. D'après les tests que vous avez passé il y a un mois et demi, aucun de vous deux n'est un faculté.

Les deux jeunes soupirèrent de soulagement.

- Néanmoins Yumeri, je me dois attirer ton attention sur un point.

Elle fronça les sourcils, interloquée :

- Lequel ?

- Tes "étranges" sensations comme tu le dis et qui pourtant n'ont rien d'étrange, releva-t-il.