Chair Froide

Chapitre 20 : ✔

Yumeri disparut derrière le mur et l'abandonna en proie à un combat des plus sanguinaires.

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( vous pouvez mettre la musique autant de fois que vous le désirez à partir d'ici )

Yumeri courrait jusqu'à en perdre haleine.

《Putain ! On est perdu ! beugla Shusei en frappant énergiquement du poing le mur immaculé. Bordel ! Ça fait mal !》

Alors que le rouquin caressait bêtement ses phalanges endolories avec une bouche déformée par une douleur feinte, Shogo s'agenouilla un instant pour reprendre son souffle. Par la même occasion, il déposa délicatement Yayoi assommée par la fatigue en lui soutenant le buste. Yumeri se précipita sur elle et posa deux doigts au-dessus de sa clavicule :

《Elle est encore en vie, intervint Shogo. Il semblerait que la dose adrénaline que Shinya lui a administré et juste servit à la maintenir en vie.
- Shinya... murmura t-elle. Et il y a intérêt que ça reste ainsi ! rugit-elle, soudainement piquée à vif par l'urgence de la situation. Maintenant levez-vous !》

Ils étaient exténués, et elle aussi, mais Yumeri ne supporterait pas de perdre quelqu'un qui lui était cher. Shogo se redressa promptement en ajustant son amie dans ses bras et voulut reprendre la course quand tout à coup :

《Hé ! Tu te prends pour qui la naine ! surgit Shusei.

Yumeri était muette face à sa subite intervention, l'observait comme s'il lui poussait un troisième œil.

- C'est comme ça que tu comptes trouver la sortie peut-être ?
- Qu... quoi ? parvint-elle à articuler.
- Tu te fous de moi ? T'as pas remarqué que depuis toute à l'heure on tourne en rond, continua-t-il de mauvaise humeur. On n'a pas le temps ces enfantillages.

L'angoisse l'étranglait. L'autre baissa la tête comme en pleine méditation.

- Comment allons-nous faire pour rejoindre la sortie, hein ? s'acharna-t-il d'un ton réprobateur.

Yumeri les dévisagea l'un après l'autre, mais rien sur leurs visages ne pouvait lui apporter soulagement et courage.

- C'est toi peut-être ! Hein ! Nananinanana ! Je veux ma meilleure amie pour la vie ! râla-t-il en mimant des jérémiades grotesques qui fit la rougir. À cause de tes petites exigences, on va tous crever ici ! gueula-t-il en l'attrapant violemment le col.
- Shusei ! Arrête ça !

Yumeri le repoussa et ils se sondérent l'un après l'autre d'un regard réprobateur.

- Ce n'est pas le moment de se quereller pour des broutilles. Reprenez-vous en main.》interrompit le médiateur.

Le rouquin cheminait autour de Yumeri tel un boxeur perturbé par une patience martyrisée. Puis, il pouffa et leur tourna le dos. Shogo, lui, fixa un instant un regard éprit de pitié et d'empathie dans celui de Yumeri. Il semblait sincèrement confus du comportement de son camarade et paraissait ressentir chacun des frissons qui la tétanisaient. Elle baissa les yeux, penaude : C'est vrai qu'il avait raison. C'était de ma faute si on en était là. Et comme si ça ne suffisait pas, Yayoi était en très mauvais état. Elle serra ses poings :

《Je vais te dire une chose Shusei, commença Yumeri d'un ton autoritaire qui ne manqua pas de surprendre les deux autres. Je suis peut-être qu'une gamine insignifiante mais je suis sûre d'une chose, si on ne fait rien pour sortir d'ici on mourra, maintenant, si tu as d'autres suggestions concernant notre survie à tous alors nous t'écoutons, toi, qui aime tant ramener ta pomme pour emmerder le monde.》

Cette intervention lui coupa le sifflet.

《Wouah, s'exclama Shogo. J'adore les femmes qui ont du caractère.》