Chapitre 8 : ✔

18 8 13
                                    

L'homme contracta sa mâchoire avant de reprendre une bouffée :

《C'est pour cela que je t'ai appelé.》

-------------------------------------------------------

Le chagrin flambait dans ses yeux et la honte carbonisait ses joues. C'était la première fois que Tomomi levait la main sur elle.

Au fond de son lit, Yumeri observait les minutes passer depuis maintenant plusieurs heures. Son réveil indiquait déjà 20h30, le bal que son lycée organisé pour la fête nationale de la victoire contre la rébellion des falcultés avait déjà dû commencé. Si Tomomi aurait accepté, elle serait là-bas avec Yayoi en train de s'éclater. Au lieu de cela, elle ruminait dans sa chambre avec au creux de l'estomac, une envie de fuir loin de toute cette histoire.

Allongée sur son lit, les genoux repliés contre sa poitrine, Yumeri sondait la trotteuse pivoter. Étrangement, le cliquetis inlassable et régulier l'apaisait. Ce schéma circulaire qu'elle parcourait encore et encore la ramenait toujours au cycle de la vie, et aussi à sa condition mortelle. Peu importe le chaos, le temps s'écoulait sans que l'on puisse réellement déterminer comment et pourquoi. C'était comme une sorte de bombe à retardement. Tout ce dont on est sûr, c'est que l'on ne peut jamais retourner en arrière. Qui je suis ? Qui j'étais ? J'en ai peut-être une idée. Mais, quelle genre de personne je deviendrai ? Ça, c'était encore un mystère auquelle elle n'avait pas de réponse.

Soudain, quelqu'un toqua à la porte. Sûrement Tomomi, se disait-elle, cependant, l'adolescente ne désirait pas le voir. C'est alors que pour toute réponse, elle se murait du plus grand des silences. Néanmoins, une voix rauque gorgée de douceur surgit de l'autre côté :

《Yumeri, je suis désolé pour toute à l'heure et je tiens à m'excuser... je n'aurais pas dû te frapper... excuse-moi, attesta-t-il confus.

Trois formules de pardon dans une même phrase ? Dis-donc ! Il met le paquet cette fois-ci !

- Va voir ailleurs si j'y suis, railla-t-elle dans un grognement incompréhensible étant donné qu'elle avait la tête dans l'oreiller.

Il se tut et ses pas s'éloignèrent. La jeune fille imaginait sa mine contrite au travers des couloirs. Elle s'en voulait un peu de lui avoir crier dessus mais, cette altercation lui avait fait prendre conscience de quelque chose : Si elle voulait dénicher la vérité, elle devrait se débrouiller seule par elle-même.
Tout à coup, le vibreur de son téléphone la sortit de ses pensées. Elle le saisit et s'aperçut que Yayoi tentait de la joindre. Yumeri décrocha et porta le portable à son oreille :

《Allô... commença-t-elle dans un long soupir.
- Allô Yumeri, je voulais juste te dire que...(Elle marqua une pause pour survoler les environs) Je suis à la fête du lycée mais... je ne te vois nul part, lui expliqua-t-elle déconcertée.
- Ah... lâcha Yumeri.

Yayoi soupira.

- Tu aurais pu me le dire que tu ne voulais pas venir. Je ne t'en aurais pas voulu, lança-t-elle.

Tout à coup, une idée surgit dans l'esprit de Yumeri.

- Yayoi ?
- Oui ?

Yumeri se reversa sur son lit afin de consulter son réveil :

- Dans 20 minutes, retrouves-moi à la buvette que nous avions décoré toutes les deux, compris ?
- Je préfère ça, marmonna t-elle. Mais, tu comptes t'y prendre comment pour sortir ? Et pour Tomomi ?
- Ne t'inquiète pas pour moi ça va allez, attesta-t-elle confiante.
- D'accord. Fais attention à toi.
- Promis à bientôt.
- Et dépêche-toi !》termina précipitamment Yayoi avant qu'elle ne raccroche.

Chair FroideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant