Chapitre 17 : ✔

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《Ces lames, sont mon emblème, admetta t-elle dans un sourire carnassier.

L'homme lui rendit son sourire.

- Ça ira pour aujourd'hui, Yayoi, la delicieuse ombre de ma proie. Donnez-lui de quoi tenir jusqu'à ce que les autres rapliquent. Je veux qu'elle soit suffisamment consciente pour qu'à chaque fois qu'elle fermera les paupières, elle se souvienne à jamais de cette douleur comme la plus épouvantable de toute son existence.》

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Le pouls de Yumeri frappait à mille à l'heure dans sa poitrine qui se gonflait hagarde dans des frissons qui secouaient tout son corps. Sa main entre ses omoplates palpitait comme une pompe et ça carillonnait terriblement dans sa tête.

Elle ahanait des goulées d'air sec, le coeur au bord des lèvres quand soudain un sanglot éclata dans sa poitrine. Elle découvrit alors la peur de mourir et de perdre des êtres chers en un instant. Le regard livide de cette jeune femme la hantait et ne cessait de rouler devant ses pupilles comme pour annoncer l'odeur d'une mort imminente. De plus, son agresseur ne relâchait en rien son emprise. Elle avait le visage contre l'acier froid et oxydé et sa gorge serrée l'étouffait. J'en ai rien à foutre de votre putain de guerre ! Laissez-moi tranquille ! Hurla-t-elle intimement. Pourquoi moi, mais pourquoi moi ?

Soudain, il se rapprocha d'elle. Yumeri pouvait sentir le souffle chaud de sa respiration près de son oreille. Elle pleurait maintenant à grosses larmes, un torrent de perles brûlantes détalaient le long de ses joues. Elle le suppliait de la laisser partir, cependant ses demandes ne ressemblaient qu'à des marmonnements incompréhensibles. Le souffle régulier toujours au coin de son oreille la faisait larmoyer plus bruyamment, quand brusquement un chuchotement brava ses gémissements :

《Ne pleurez pas.》

Son coeur fit l'impasse d'un battement. Ces mots avaient été curieusement... rassurant. Cependant, un sentiment sarcastique surgit dans toute son anatomie : Pourquoi ! M'entendre geindre alors que tu me viole ou me tue c'est trop douloureux à suporter à ton sens ? Yumeri ne parvint pas à s'empêcher de sangloter davantage.

《Je ne vous veux aucun mal. 》reprit ce même timbre comme s'il avait lu dans ses pensées.

Sa voix vibrait dans l'air. L'adolescente sentit alors son emprise se desserrer contre ses lèvres tremblotantes. Elle demeurait interdite, mais ce sanglot était pourtant là à lui ravager la plèvre. Il lâcha alors sa main et recula d'un pas. Elle était immobile, et lui aussi. La jeune fille parvenait à entendre ses poumons se dégonfler puis se regonfler goulûment derrière elle. Elle avait la tête dans l'ouate, et serait capable de s'effondrer d'un instant à l'autre comme si ses jambes étaient deux bouts de bois branlants. Quelques secondes s'écoulèrent, Yumeri analysait, l'oreille tendue. Elle n'osait toujours pas s'enfuir ou se retourner pour voir à qui elle avait à faire. Mais subitement, un pas leste et vif s'avança.

《On ne peut pas rester ici, suivez-moi.

Son pouls s'accéléra. Une angoisse cuisante perforait ses entailles.

- Pro... commença-t-elle d'une voix chevrotante. Promettez-moi...

Les larmes lui gonflaient les yeux. Même sans être face à lui, elle savait qu'il l'écoutait attentivement.

- Vous n'êtes pas en posture d'exiger quoique ce soit.
- S'il vous plaît, insista t-elle. Aidez-moi... à sauver mon amie.

Il resta muet, analysant sa requête.

- Pitié...
- C'est entendu. Maintenant suivez-moi.》

Elle opina d'un mouvement de tête. Ses pupilles débutèrent alors un périple pour rejoindre les siennes. Yumeri appréhendait le regard sur lequel elle allait tomber : des prunelles pleines de reproches, de dégoût, de malices. Elle recycla encore sa salive et se jeta à l'eau. C'est alors qu'elle se retrouva face à une ombre. Une silhouette dissimulée dans le noir, sombre, que seule une trait de lumière lui permettait de confirmer qu'il était bien là.

Chair FroideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant