Inconventionnel

Le temps des réflexions

Les yeux de Lyni était rond, elle bouscula Dylane et remis sa culotte et son t-shirt. Aussitôt, elle se précipita vers la chambre de Dylane où son frère était couché :

« Jordan, qu'est-ce-qu'il y a ? Tu as fait un cauchemar ? Dit Lyni d'un air calme et doux

- Il faut qu'on rentre à la maison, maman se fait tapper... dit Jordan d'un air inquiet.

- On ne peut pas rentrer...

- Mais pourquoi ? Lyni, pourquoi tu ne veux pas ? Dit Jordan triste.

- Parce que si on rentre mon coeur. Si on rentre... Nous aussi... nous aussi on va se faire tapper. Et j'en ai assez de te voir prendre des coups et d'en prendre parfois aussi. Il y a des choses que je ne peux pas t'expliquer. Mais, saches que lorsque maman fera les bons choix, je rentrerai à la maison. Dit Lyni d'un ton autoritaire et affirmé sans pour autant effrayer son frère.

- Et moi ? Je vais rentrer ? Dit Jordan

- Je ne peux te garder avec moi que si tu acceptes d'être avec moi, si tu n'acceptes pas, sachant que maman est ta tutrice légale et que moi, je ne suis désormais que la deuxième... alors, obligatoirement, non... dit Lyni

- Alors, je veux rentrer. Dit Jordan d'un air sûr et déterminé

Le visage de Lyni s'écroula au sol. Jordan voulait rentrer ? Elle ne comprenait pas.
Après un peu de réflexion, si, elle pouvait finalement comprendre. Parce qu'il était petit et qu'il avait besoin de sa mère peu importe qu'elle sorte de mère elle pouvait être et n'allait pas lui retirer comme on lui avait retiré son père.

- Bon... d'accord... Plus tard, lorsqu'il fera jour, nous irons. Dit Lyni septique. »

Elle prit Jordan dans ses bras afin qu'il puisse se rendormir. Les paroles de Jordan résonnait dans sa tête.... plus le temps passait et plus son cerveau s'engouffrait dans la reflexion :

"Si on y retourne ? Ma crédibilité sera morte. Tout ce que j'ai pu dire à ma mère n'aura aucune valeur. Aucune. Mais, si je laisse Jordan y aller seule, je suis bonne pour le retrouver à la morgue. C'est maman... je comprends pourquoi il veut rentrer. Mais tout paraît tellement plus simple chez Dylane, je ne pourrais forcement pas y rester trop longtemps, mais...
Si je n'y retourne pas, Jordan pensera que je l'ai abandonné.
{...}
Au pire des cas ? Je pourrais passer le voir tous les soirs ? {...} non... Roger ne me laissera pas et il dira à maman de ne pas me laisser non plus et elle l'écoutera.
Je devrais peut-être avoir une conversation sérieuse avec ma mère ? Mais elle me dira ce qu'elle m'a dit à l'hôpital et dans les messages, Roger s'interposera et on sera répartie à zéro.
De toute évidence, je ne peux pas gérer ce problème seule. Jordan est bien trop petit pour pouvoir m'aider et Dylane, je lui en demande déjà beaucoup.
{...}
MAIS OUI ! L'assistante sociale ! Le numéro de téléphone que le médecin m'a donné...
Si ma mère veut vraiment s'en sortir alors elle pourra sûrement nous aider.
Donc, dans tous les cas, il faut que je parle avec elle.
Et si elle n'est pas d'accord ?
Si elle n'est pas d'accord, alors, c'est là que je le menace cette fois d'appeler l'assistante sociale.
Mais il me faut un plan d'action, un plan dans lequel je dois tout prévoir. Je ne peux pas aller à l'affront sans être couverte. "

Elle se mit à réflechir encore plus fort afin de n'oublier aucun détails sur les éventuelles possibilités qui pourraient se produire. Elle allait s'attaquer à quelques choses de gros et de dangeureux, alors, il fallait absolument qu'elle et Jordan soit protégé. Au maximum.

" * Demain, j'appelle l'assistante sociale et je lui demande un rendez-vous, je n'expliquerai rien au téléphone. J'ai besoin d'être sûr.

* Ensuite, une fois que je lui aurais fait part de toute la situation et qu'elle m'aura expliqué comment elle procédera, je lui expliquerai la suite du plan qui sera à ce moment-là de retourner chez ma mère pour lui parler. Mais pas seule. Parce que si Roger est là, il risque de nous frapper.
Donc je lui demanderai de venir avec moi. Ou plutôt un homme... voire deux.

* Les hommes resteront dehors, comme ça, si beau-papa ne se doutera de rien. Et la situation sera moin stressante pour ma mère.

* Ensuite il faudra la faire coopérer et parler. (Et si j'enregistrais la conversation, histoire d'avoir une preuve ? Pourquoi je ne sais pas ? Mais il faut toujours assurer ses arrières).

* Deux cas possibles, soient, on s'en va de la maison avec elle, soit sans. Mais dans tous les cas je vais devoir appeler la police (à cause de Roger, et donc là, l'enregistrement servira à quelque chose).

Plan ok.

Oh-mon-dieu, déjà 5h00.
Merde ! Je dois aller en cours ! On est vendredi. Jordan ! Oh non non non non non ! Ce n'est pas possible. Mais alors ? À quel heure le rendez-vous ? Il faut que je me débrouille ? Et les vêtements ? Oh non...
On peut pas retourner à la maison maintenant. Il va falloir aviser. Jordan est en pyjama. On peut toujours demander des bricoles à Dylane. Mais moi ? "

Elle se leva délicatement posant la tête de Jordan sur l'oreillé et se redirigea vers le balcon. Dylane avait les yeux grands ouverts. Elle avait l'air pensante, mais pas comme plus tôt dans la soirée, pensante de choses sérieuses (comme le travail par exemple)... :

« Hey... dit Lyni

- Hey miss, alors il dort le petit loup ? demanda Dylane gentillement

- Comme du plomb...

- Ça va ? S'inquiéta Dylane.

- Ergh... non... pas trop... dit Lyni.

Elle prit place à côté de Dylane et se mit à tout lui expliquer, en commençant par le problème des cours et des vêtements, pour finir à l'assistante sociale.

- Wow, ok. Alors, déjà, tu es la bienvenue chez moi, contrairement à ce que tu penses, tu ne m'en demandes pas trop. Ce que je fais pour toi, je le ferais pour "n'importe qui" saches le. Parce que j'aurais aimé que quelqu'un me ramasse et me dise ça quand je dormais sous un pont.
Ensuite, pour les vêtements, c'est ok. J'ai une vieille garde-robe,elle date du temps où je mettais des trucs de filles sur moi... donc, je te passerai des petits trucs. Je me suis retrouvée dans la rue avec des sacs de vêtements que je gardais avec moi et pour ma part, je n'ai pas du tout envie de les remettre, mais je ne veux pas non plus les jetter... bref.
Je t'accompagnerai chez l'assistante sociale et chez ta mère. Ne crois surtout pas que je vais te laisser seule. Rassura Dylane à Lyni

- Merci beaucoup... vraiment... répondit Lyni à Dylane. »