Le temps des lamentations

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Lyni était seule, à genoux devant un arbre, sous la pluie glacée, les yeux brillants de larmes. Après avoir entendu le craquement, son coeur faisait résonner encore et toujours plus fort le son de la peur :

« Qui est là ? Dit-elle»

Les buissons grouillaient comme dans les films d'horreurs qu'elle avait regardé avec Dereck, c'était toujours la petite blonde ou la fille aux cheveux les plus claires qui mourraient en premier. Pourquoi ? Parce qu'elle était comme Lyni, elle était toujours à vouloir savoir des choses qu'elle aurait préféré, une fois morte, ne clairement pas savoir. C'était une sensation effrayante mais tellement excitante dans le même temps. La peur est un sentiment qui engendre ce que l'on appelle l'adrénaline, c'est un peu ce que l'on ressent lorsqu'on rentre dans un manège d'une vitesse assez consèquente et des loopings, c'est le degré 1 d'adrénaline. Contrairement à un manège, la sensation d'adrénaline est de degré 10, c'est-à-dire : stade de l'incapacité à raisonner et analyser une situation de manière rationnelle.
Plus clairement ? Lyni s'imaginait déjà voir un sorte de monstre tiers-vampire, tiers-loup-garou, tiers-zombie, l'a dévorer en la torturant jusqu'à ce qu'elle supplie de mettre fin à ses jours.
Elle se leva voyant une ombre derrière les buissons et se mit à courrir dans le sens opposé. Le degré 15 arrive rapidement : stade de l'incapacité à analyser le basique, hallucination passive.
Des masses noires se forment sur tous les objets opaques éclairés par la lueur des lampadaires, très rapidement prise de panique, Lyni commence à avoir du mal à respirer, sa tête tourne, elle sent des remontées lui venir. Plus rien ne va, elle s'éfondre au sol :

« Hey, ouvres les yeux ! Miss, si tu m'entends, serres moi la main... clignes des yeux... elle est inconsciente là ?
Allô ? J'ai besoin d'une ambulance {...} »

Quelques heures plus tard, Lyni ouvre les yeux, un drap blanc est posée sur elle, elle est sur un lit d'hôpital... et une jeune femme, aux yeux marrons claires la regarde. Elle cligne plusieurs fois des yeux, en essayant de se relever, mais la fille se lève et place sa main délicatement sous la tête de Lyni pour la reposer sur l'oreiller :

« Oh non non, Miss. Tu ne bouges surtout pas... L'infirmière a dit que tu ne dois pas bouger, tu es faible ma jolie.

- Mais... voulu parler Lyni

- Ne t'inquiètes pas, Miss, tu es en sécurité... Reposes toi, je veille sur toi, ne t'en fais pas...»

Bien que Lyni ne comprenait pas ce qu'il se passait, elle ferma ses yeux et se réveilla 2 heures et 30 minutes plus tard. Elle ouvrit les yeux, la même jeune fille était toujours là, elle était debout cette fois.
Ces longs cheveux bruns, ces yeux claires, sa posture... elle était très masculine, un pantalon déchiré à la garçonne, un t-shirt plutôt long qui gobbait toutes ses formes, elle semblait plutôt batti, comme une personne faisant de la musculation.
Lyni commença à gesticuler pour s'asseoir :

« Miss...

- Non ! Je vais bien, t'inquiètes pas, je veux juste m'asseoir... dit Lyni d'un ton calme et rassurant

- D'accord répondit-elle en rigolant

Une longue minute de silence, Lyni et la fille échange un regard intense. Lyni sent l'attention que la jeune fille lui porte sans pour autant comprendre qui elle est, et pourquoi elle est là et d'ailleurs, qu'est-ce-qu'elle-même fait ici ?
Le regard de la fille est intense, il transperserait presque l'âme de Lyni, déstabilisant, elle la regarde avec un sourire au coin de la bouche, comme un séducteur de sexe masculin (je précise) le ferait. Persistante. La jeune fille détourne le regard vers son téléphone après avoir fait un clin d'œil à Lyni.

- Bon, c'est bien gentil de veiller sur moi... Mais qui es-tu ? Pourquoi t'es là ? Et même pourquoi je suis là ? Oh-mon-dieu ? On se connait ? Je suis amnésique ? C'est ça ? Mais pourquoi tu rigoles ?! demanda Lyni, à la fois calme et à la fois stresser.

- Parce que tu es adorable quand tu es inquiète. Je m'appelle Dylane Zosky, je suis là parce que tu étais en train de pleurer et que tu t'es mise à courir, pour je ne sais quelle raison et je t'ai suivie, parce que bon, quand on croise une fille aussi jolie que toi, on n'a pas forcement envie de la laisser partir surtout si c'est une demoiselle en détresse...

- JE n'étais pas en détresse pour ton information Dylane, je me débrouillais très bien seule ! Et puis, je m'appelle Lyni pour commencer ! La coupa Lyni sur un ton agacé.

- Enchanté alors et ah oui ? Dit Dylane en riant un peu. Autant pour moi, peut-être que je n'aurais pas du m'inquiéter et te laisser inconsciente au sol, ou du moins, étais-tu insconsciente ? Peut-être faisais-tu une posture de yoga ? La posture du totem de koh-lanta ? C'est innovant. Dit Dylane irroniquement avec un regard intense et se sourire charmeur.

- Bon... Ok, je m'excuse et je te remercie... dit Lyni doucement.

- Ce fut un plaisir. Pour finir de répondre, on ne se connait donc pas, tu comprends aussi pourquoi tu es là et puis, inutile de te préciser que tu n'es pas amnésique... À moins que... mon coeur ? Tu ne te rappeles pas ? Nous sommes ensemble ! se moqua Dylane

Lyni lui lança un de ses oreiller dans la figure !

- Mais ce n'est même pas amusant ! Lui dit-elle

- Ton visage s'est décomposé ! Oh, je donnerais n'importe quoi pour revoir ça ! Ria Dylane. Ok, j'arrête. Mais dis moi ? Qu'est-ce-qui t'a rendu aussi triste, ma belle ?

- Mon mec. Dit elle spontanément. Enfin mon ex réctifia t'elle. Il m'a trompé avec l'amie de son ex qu'il a laissé pour sortir avec moi et qui me déteste. Oui, je sais. Pay back is a bitch. Et j'aurais absolument du m'y attendre, mais tu sais je le sentais arriver ? Je savais que quelque chose n'allait pas, et de toute façon, notre relation tombait en lambeau. Et puis, je n'ai pas besoin de lui... je vais parfaitement bien... Ce n'est pas comme si, j'avais des problèmes avec mon beau-père et ma mère, et que je devais élever mon frère... Dit elle les larmes aux yeux.

Dylane prit sa main, et la serra en la regardant, elle tire le tabouret près d'elle, et s'approcha de Lyni lorsqu'elle commenca à pleurer.

- Miss, oh, oh, oh. Sèches tes larmes, moi je ne te connais pas, mais je vois que les cicatrices de ton coeur sont des cicatrices de guerres, et qui dit cicatrices dit blessures. Tu es blessée et c'est normal. C'est légitime. Mais tu es plus forte que ça. Dans la vie, il y a des hauts, et il y a des bas. Souvent, on ne te fera pas de cadeaux, on ne m'en a pas fait non plus, tu sais ? Elle se leva, et tourna autour d'elle-même en rigolant. Regardes-moi ? Mes parents m'ont foutu dehors de chez moi il y a 6 mois, lorsque je leurs ai avoué que j'étais lesbienne. J'ai dormi dans la rue et dans la boue pendant 2 mois et demi. Et j'suis tombée dans la drogue, je fumais comme pas possible. J'avais entreprit des grandes études, mais, mes parents ont également arrêtés de me financer, ils m'ont coupés les vivres, plus d'argents, plus de nourritures, plus d'eaux, plus d'hygiène. Et un beau jour, il a fallu me réveiller, non ? Sinon, aujourd'hui je ne serais pas là devant toi. Je me suis battu. J'ai 20 ans aujourd'hui, et je bosse, j'gagne mon pain et j'gagne du bon pain, je n'ai aucun compte à rendre à personne, et j'vis avec mes cicatrices de battantes. En y repensant trop, oui, ça fait mal... Mais comme je le dis tout le temps : « comprends le, ingère le, digère le et vis avec ». Je n'ai pas choisi d'être ce que je suis. Je n'ai pas choisi d'avoir la vie que j'ai ? Est-ce-que je regrette ? Pas le moins du monde. Je suis fière d'être ce que je suis, parce que sans tout ça, je ne serais pas Dylane. Elle se rassit et regarda Lyni dans les yeux en levant sa tête par le menton. Tu sais je te trouve mille fois plus attirante quand tu souris. Souris-moi. »

Lyni se mit à sourire et se jetta dans les bras de Dylane, elle avait un parfum plutôt fort, elle sentait très masculine à sa manière. Lyni se sentait bien, c'était si agréable d'avoir une personne qui s'interessait vraiment à ce qu'elle ressentait ou au moins, avoir l'impression qu'elle s'y interessait.
L'infirmière entra et demanda à Dylane de sortir car Lyni avait la visite de sa famille :

« Miss, si jamais tu as besoin de parler, j'me suis permise d'mettre mon numéro dans ton cell. dit Dylane en se levant et lui faisant un clin d'oeil »

Bref , c'est ainsi que Lyni retrouva le sourire.

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