Inconventionnel

Le temps des réflexions (2)

Le problème des décisions attives se trouvent dans leurs noms... Lorsqu'on se presse de trouver la solution d'un ultimatum, on oublie souvent, pour ne pas dire, tout le temps de prendre une longueur d'avance face à la situation. C'est-à-dire : réfléchir à toutes les évantualités possibles et imaginables, en passant par les plus minimes et les plus folles. C'est un principe qui peut être dit «fondamental» sur lequel s'organise la stratégie.
La stratégie se distingue comme étant un art de commander et de coordonner des actions dans le but d'atteindre un objectif. Il existe plusieurs "principes" à la mise en place d'une stratégie. Bien qu'elle ne soit jamais durable, elle peut simplement le paraître sur un plan (dans une situation donnée), comme ici.
L'ultimatum se distingue comme étant une proposition pressante et précise qui n'admet aucune contestation.
Sous l'influence de facteurs comme : le stress et l'incompréhension, un être humain normal se retrouve dans l'incapacité d'être productif en terme de réflexion.

À Elite Academy, Dylane avait étudié les détails des bases énoncés tantôt, et bien plus encore.
Pourtant, lorsque la pression (dans le sens de contrainte morale) mettait en jeu une personne telle que Lyni, elle ne réagissait pas de la même manière.
Elle n'était pas en mesure de se controler comme on avait pu lui enseigner.
Son cerveau s'écroulait sous le stress et ses idées devenaient de plus en plus précises mais dans le négatif : imaginer Lyni invalide de manière permanente, ou aveugle ? Non.

[Dylane] "Putain, Dylane. Reprends-toi. Reprends-toi. Réflechis. Il faut que tu y arrives. Il faut que tu y arrives, Dylane. Ce n'est pas nouveau pour toi. Cette situation ne t'est pas inconnue. En examen et en travaux pratiques, elles ont pu être bien pire. Tu t'es retrouvé dans des situations bien plus intenses et stressantes.
Alors, calmes-toi. Et réflechis.

C'est à cause de cette fille...

• [Elle empoigna son pendentif]

Sophian, mon frère. Toi, tu étais un romantique. Toi tu savais ce que c'était que l'amour des femmes. J'ai étudié énormément de choses, des choses que je maîtrise sur le bout des doigts. Mais l'amour ? Ça ne me dit rien, je n'y connais absolument rien.
Enfin, en terme théorique, oui, bien sûr. Je suis en mesure d'en donner des définitions, des citations, des exemples. Mais, en terme pratique... ce serait me poser une colle que de me demander ce que l'on ressent et ce que cela fait. En tout cas... avant...
Sans te mentir, Sophian, maintenant je ressens un truc en moi pour cette fille et je dois avouer que je suis un peu effrayée.
Je sais que ce sentiment peut être aussi doux que destructeur... Et j'ai peur que pour moi, il soit destructeur...
Lorsque Lyni est partie, lorsqu'elle m'a laissé, bien que cela ne fasse que trois jours, j'ai eu un pincement au cœur et ce n'était pas de l'échelle de douleur d'une piqure de moustique,  non, l'échelle était bien plus large. J'étais mal.

Je ne sais pas comment la sauver... mais je connais la solution la plus réfléchis qu'il soit présentement. C'est la première proposition de Melissa : m'en éloigner de moi-même.
De toute façon, Lyni m'a bien dit et spécifié qu'elle n'était pas gay, donc, mis à part moi, personne ne souffrira ? N'est-ce-pas ? De plus, elle ne me parle pas. Elle n'a plus envie de me voir ? N'est-ce-pas ?
Donc, si ma réflexion s'avère bonne, elle ne devrait pas recontacter (du moins pas tout de suite, j'espère ?)et ça me laissera, je pense assez de temps pour mettre en place une contre-attaque. Même si ce n'était pas par rapport à elle, de toute façon, «Dylissa» n'aurait jamais pu exister.

Je dois changer quelques choses, une stratégie est facile à monter et difficile à démonter. Mais comme on dit, elle ne peut pas être durable sur tous les plans.
Melissa a forcément une faille.
Il est impossible qu'en si peu de temps, même longuement travaillé, elle ait pu penser à toutes les éventualités.
Je maîtrise ce domaine aussi bien qu'elle, et peut-être même encore mieux, si ce n'est pas pour m'en vanter.
Il va simplement falloir que je commence à réflechir. Je m'en sens incapable pour le moment. "

Dylane savait que pour pouvoir réflechir pleinement, il fallait d'abord se vider la tête entièrement. Mais, ce n'était pas choses simples avec Lyni. C'était comme si on demandait à Dylane de décrocher la lune et bien plus. En trois jours, Lyni était déjà partie intégrante de Dylane.
Elle ne pensait qu'à elle. À n'importe quel endroit, à n'importe quel moment.
Elle repensait aux petits instants passés à ses côtés.
Les deux fois à l'hôpital, chez elle, dans sa voiture...
Elle repensait au regard de Lyni, car lorsqu'elle la regardait, Dylane se sentait importante et puissante à ses yeux. Lorsqu'elle la regardait, Dylane avait une sensation étrange mais agréable dans le ventre, ce n'était pas comme un ballonnement, mais plus comme un feu, une passion.
Elle repensait également au corps de Lyni, le dessin de ses formes étaient absolument remarquables aux yeux de Dylane. Sa poitrine... ses hanches... sa taille... ses cuisses... ses mains... ses fesses... La douceur de sa peau.
La bouche de Lyni, pulpeuse, douce.
«Une bouche à bisou»...

[Dylane] "Sa chaleur me manque. Ses lèvres aussi. Ses embrassades et baisers aussi. La manière dont elle respire quand je la touche et lorsqu'elle en a envie. Je veux dire, qu'elle a envie de moi. La manière dont ses joues deviennent rouges et dégagent une chaleur excitante. Les pupille de ses yeux qui se dilatent. Si ça n'avait pas été son frère, ce soir-là. J'aurais pu en savoir plus. Sa manière de me tenir lorsqu'elle était dans mes bras. Lyni. Qu'est-ce-que tu m'as fait ? Pourquoi je t'ai suivie ce soir-là ? Pourquoi j'ai croisé ton chemin ?
Tu me manques, horriblement. Et j'ai besoin de te revoir. Mais je ne peux pas.
J'ai besoin de t'embrasser encore une fois.
J'ai besoin de te toucher encore une fois.
J'ai besoin de te sentir encore une fois.
J'ai besoin de te caresser ta peau encore une fois.
Une dernière putain de fois.

Je crois... je crois que... je crois que je suis en train de tomber amoureuse de toi.

Tu vas me rendre folle. Je perds déjà tous mes sens quand il est question de toi.
Je le sais maintenant. Et il faut que je sache pour toi. Mais pour ça, il faut que je te revois, princesse.
Ma princesse."