Chapitre 3 : Ombrine

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- Wahou...

Je regarde fixement le torse de Lyzia. Sa brûlure s'auréole d'une douce lueur verte et disparaît peu à peu.

- C'est impossible ! s'exclame-t-elle.

Je soupire.

- Et faire voler un bureau, c'est possible ? Et créer des trous dans une porte pour les reboucher ensuite ?

Elle ne répond pas.

- Qu'est-ce qui nous arrive ? s'inquiète-t-elle.

- T'en fais pas.

Je me tourne vers les autres.

- Je crois pas que ce soit un hasard si on s'est retrouvés tous les quatre ici. Je pense qu'on a tous quelque chose de spécial, et qu'il fallait qu'on se trouve. Que si ça avait pas été ça, ça aurait été autre chose.

- Tu crois qu'on a des... Des pouvoirs magiques ? intervient Ely.

- Impossible, affirme Lyzia.

- La magie n'existe pas, renchérit Nolan.

- Vous êtes aveugles ou quoi ? Toi, Lyzia, tu déplaces des objets sans les toucher, on appelle ça la télékinésie. Toi Nolan, tu viens de la guérir par ton seul contact ! Et toi, Ely...

- Lui, c'est Spider Man, ironise Lyzia.

- Non, mais il perçoit des prises invisibles pour nous. En d'autres termes, sa vue est sur-développée. C'est ça, Ely ?

- Oui, mais pas que la vue : j'entends aussi des choses... Enfin, je veux dire, j'ai entendu le bruit de la chute de Nolan, par exemple.

- Donc, tes sens sont décuplés.

- Euh... Oui.

Je me reconcentre sur les deux sceptiques.

- Vous me croyez maintenant ?

- Ben... Oui, mais admets que c'est hallucinant !

- C'est vrai.

Nous restons silencieux un moment. Je suis songeuse. En fait, je repense à la fille que j'ai vue pendant l'incendie.

Ce n'était pas Lyzia.

Et elle était suspendue au plafond.

Elle aussi doit avoir un pouvoir. Mais dans ce cas, elle devrait nous rejoindre, non ?

Je n'ai pas le temps de continuer ma réflexion. Une sonnerie stridente me vrille les tympans.

- Les pompiers !

Ouf ! Dans dix minutes, nous sommes hors d'ici.

A peine ai-je formulé cette pensée qu'une voix retentit dans ma tête. Sévère, impérieuse.

"Cachez-vous. Quoi qu'il arrive, ne vous montrez pas."

Quoi ?

Une autre voix, plus douce :

"Nous avons des choses à vous dire. Les pompiers ne doivent pas vous trouver. Restez là, vous êtes en sécurité, mais éloignez-vous des fenêtres pour ne pas être vus."

Je veux répliquer (cet étrange moyen de communication me paraît inexplicablement familier) mais je sens (encore une chose incompréhensible) que la communication est coupée.

Je regarde les autres. Eux aussi sont perplexes.

- Vous avez entendu la même chose que moi ? s'étonne Ely.

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