Trahison.

Partie 14

-10 heures de colles juste toi et moi, ça va être intéressant me murmura John tandis que nous sortions du bureau du proviseur.

-Follement répondis-je ironiquement.

Nous avançâmes quelques mètres en silence.

-Tu as l'habitude je crois, alors que vont t-il nous faire faire pendant ces 10 longues heures?

-Hum... généralement c'est nettoyer le gymnase, les toilettes, le self...

-Mais c'est pas vrai! Quel cauchemar dis-je en baissant la tête.

Il s'esclaffa

-Et après tu n'aimes pas que je t'appelle « princesse ».

-Rho ça va! Tant mieux si ça t'amuse de récurer les toilettes mais c'est pas mon cas.

Lorsque que nous traversâmes la cour intérieure il en profita pour allumer une clope. Vu l'odeur elle ne contenait pas que du tabac.

-Pourquoi tu fais ça?

-De quoi? me dit-il en lâchant un nuage de fumé.

-Fumer de la drogue.

-Je ne vois pas pourquoi ça déplait autant. Les gens boivent comme c'est pas permis et ils sont outrés dés qu'on leur propose un pétard. Je trouve ça illogique.

-Je ne bois pas comme c'est pas permis.

Il me lança un regard en coin.

-C'est pas ce que j'ai entendu.

Je croisai les bras et m'arrêtai face à lui.

-Tu entends beaucoup de choses sur moi on dirait.

Il s'arrêta à son tour.

-Tu n'a pas idée.

-Dit m'en plus.

Il sourit.

-C'est donnant donnant princesse, tu me confie quelque chose et je ferais de même.

-Tu souhaite que je réponde à ta question d'hier c'est bien ça?

Son regard se fit soudain plus profond.

-Exactement.

-Très bien mais avant dit moi pourquoi ça t'intéresse autant.

-Votre groupe est tellement... énigmatique. Vous êtes comme les 5 doigts de la main j'ai envie de savoir ce qui se cache là dessous.

Je lavais les bras.

-Ah d'accord donc c'est juste une putain de curiosité malsaine.

-De la jalousie je dirais.

Je l'invitais silencieusement à continuer.

-Tout à l'air tellement simple pour vous, la plus part des gens ici vous vénèrent. Ils vendraient père et mère pour être invité ne serais-ce qu'à une de vos soirée.

Je fronçais les sourcils.

-Tu exagères un peu là je trouve.

-J'extrapole certes mais tu comprends l'idée. Je parie que tu ne sais pas ce que ça fais de se faire insulter, de subir les moqueries et parfois même le harcèlement.

-Alors quoi John « le gros dur » se fait maltraiter.

Il me regarda avec un regard si noir que je regrattais instantanément mes paroles.

-Je ne parle pas forcément de moi. J'arrive à gérer mais malheureusement d'autres y arrive moins bien.

Il marqua une pause.

-On est beaucoup dans ce lycée, je comprend que tout ça t'échappe depuis ta tour d'ivoire.

-Et que veux-tu que je fasse de plus hein?

-Rien, je veux juste que tu en ai conscience.

-C'est le cas, crois moi et je fais tout mon possible pour limiter les dégâts.

-Je le sais.

Je levais les bras.

-Bah alors!

-Bah alors je sais même pas pourquoi on parle de ça.

Il écrasa son mégot sous sa chaussure et ajouta :

-On devrait y aller, on va être en retard.

Monsieur Granny nous avait prévu un super programme : nettoyage de fond en comble du gymnase afin d'accueillir convenablement la rencontre de demain soir.

Après notre petit numéro d'hier il nous surveillait de près de très près même. Tellement qu'il nous interdisait de parler. C'est donc dans un silence de mort que nous récurâmes le parquet, les gradin et les vestiaires.