Ça ne fait que dix jours que j'ai repris le boulot et je rêve déjà de vacances. Enfin, ma journée de travail est presque terminée. Je vais pouvoir aller lézarder au soleil avec Val et nager un peu.
Notre endroit préféré est la plage d'Argent. L'eau y est si claire qu'on se croirait dans Pirates des Caraïbes. J'aime la Méditerranée. Rien à voir avec Paris-plage. De plus, j'apprécie aussi le fait qu'il n'y ai pas de vagues, ou rarement. Mes dernières vacances près de l'Atlantique avaient été rythmées par mes diverses chutes est roulades sur le sable. Les vagues de plusieurs mètres, très peu pour moi. Dans le genre aventurière, je ne vaux rien !
Quand nous étions petits Rafael et moi, nous passions souvent les vacances à Saint-Tropez avec nos parents. Un mois dans le Var une année sur deux. Un mois c'est très court en fait. Mais c'était déjà bien. Mes parents sont toujours pris par le travail et ont toujours fait appel à des nourrices et des bonnes pour s'occuper de nous ainsi que de la maison. Ils n'ont jamais pris le temps de tisser les fameux liens qu'ils étaient censés avoir avec nous. Ce qui nous a forcé Rafael et moi, à nous rapprocher toujours plus. Quand je pense "famille", je ne fais référence qu'à mon frère. Mes parents ressemblent plus à des géniteurs qu'autre chose. Ils n'ont pas ce "truc" qui ferait d'eux un modèle parental exemplaire. Ils ne savent pas donner d'amour. J'ai longtemps été triste de ça, puis avec les temps, j'ai appris à les voir tels qu'ils étaient, et à ne plus me laisser déborder par le chagrin en pensant au fait qu'ils ne nous aimaient pas.
Ma mère est orthodontiste dans un cabinet de la capitale et mon père est chirurgien esthétique. Du coup, ma mère se tape les dents des boutonneux, et mon père , les nichons trop petits de ces bouffonnes de filles à papa. Super glam comme couple ! À croire qu'ils préfèrent s'occuper des autres plutôt que de leurs propres enfants. Mais lorsqu'on y est habitué, on pense que c'est le comportement normal, d'une famille normale. Alors on s'y fait. Même si avec les temps, je me suis rendu compte qu'aucun d'eux ne souhaitait être ce genre de parent. Comme s'ils avaient seulement fait des enfants pour perpétuer le nom de cette famille qui n'en est pas une.
Il est 14h00 quand je suis appelée en salle du personnel. En général, ça sent les heures supplémentaires. Fait chier ! J'arrive devant Claire, chef du personnel de chambre. Je regarde cette petite dame ronde aux cheveux grisonnants qui me sourit, comme toujours. Je n'ai jamais vu cette femme avoir une autre expression sur le visage, et je dois dire que c'est très plaisant. Clair transpire l'amour et la joie de vivre.
- Vous m'avez demandé ?
- Oui, j'ai besoin que tu ailles faire le tour de la chambre 28 avant de partir s'il te plaît. Normalement elle est faite, mais comme c'est Michelle qui s'en est chargée...
- Ouais, dis-je en souriant.
Michelle, c'est une dame de 63 ans à qui il manquait quelques années de travail pour avoir une retraite convenable. Elle est très gentille, mais pas très appliquée. Et comme c'est une amie de la femme du patron, personne ne dit rien. Mais vu que la chambre 28 est une chambre simple, un lit deux places et une salle de bain, le tour sera vite fait.
Je me rends donc à la chambre 28 à 15h00, après ma journée habituelle. La chambre est étrangement impeccable. Tant mieux. Je vais pouvoir aller me faire bronzer avec Valentina à la plage.
Je prends quand même soin de vérifier les poubelles. Michelle oublie toujours les poubelles.
Bingo ! Je vide alors la corbeille de la chambre, ainsi que celle de la salle de bain, et sors.Je retrouve donc ma copine au vestiaire qui m'a attendu. Nous retirons notre uniforme et sortons par l'entrée de service.
- Vamos a la playa querida ! lance Val.
×××
- Hummmm... Es tan bueno el sol*..., dis-je en savourant les rayons du soleil sur ma peau. (*c'est tellement bon le soleil)
- Está claro* ! (*c'est clair)
- Donde estás con CJ* ? dis-je amusée. (*tu en es où avec CJ)
- Yo no saldría con él* ! (*je ne sortirais pas avec lui)
- Pourquoi ? dis-je en reprenant en français tout en me redressant sur ma serviette pour regarder ma copine.
Parler espagnol m'amuse, mais dès que la conversation devient sérieuse, mon français prend le dessus.
- Parce que ! T'imagines le bordel si ça se passait mal ?
- Pourquoi ça se passerait mal ? CJ est raide dingue de toi ! Depuis le début !
- C'est pour ça qu'il ramène une fille différente chaque week-end ? dit-elle en faisant la moue.
- C'est un mec Val... c'est bien connu, ce sont des handicapés des sentiments, et des abrutis quand il faudrait être intelligent.Ils sont pas doués c'est tout !
Nous rions un instant avant de continuer de cramer sous cette chaleur qui avoisine les 38 degrés.
Je tente de lui faire ouvrir les yeux. CJ est totalement fou d'elle depuis le début mais Val ne voit rien. Et CJ est franchement incapable de faire quoi que soit quand il s'agit de notre petite espagnole. Par contre, quand il faut séduire une bimbo des plages, là y a du monde !
Mais s'il veut réellement avoir une chance avec elle, il va devoir fermer sa braguette et ouvrir son cœur. Je crois que je vais avoir du pain dur la planche si je veux arriver à quelques chose avec l'américain. Mais pour l'instant, j'ai bien envie d'aller faire trempette. La vie amoureuse de CJ peut attendre encore un peu. Le pauvre n'est plus à quelques heures près._______________________
Porquerolles - plage d'Argent
[MODIFICATION DE CHAPITRES AUJOURD'HUI !!!!
LES PARTIES 1 ET 2 ONT ÉTÉ RASSEMBLÉES, MÉLANGEANT LES DIFFÉRENTS POINTS DE VUE]
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Strictement professionnel
RomanceLila, déçue par la vie, déçue par sa famille, déçue par l'amour, prend la fuite à l'autre bout du pays. Même si aucune distance ne pourra effacer le mal qui a été fait. Elle reprend doucement une vie plus sereine, loin de Lui. Mais ne dit-on pas...