Strictement professionnel

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Dimitri

J'entre dans mon bureau accompagné de Nikko. Daniel est assis dans son fauteuil et est en train de taper sur son clavier d'ordinateur. A peine a-t-il regardé dans notre direction qu'il se lève d'un bond, faisant reculer son siège jusqu'à ce qu'il bute dans le mur dans son dos.

- Putain Dim ! Tu vas m'expliquer maintenant ?! lance Dan. C'est quoi ce bordel ?!

- Bonjour à toi aussi. Poses tes affaires là, dis-je à Nikko en désignant le coin près de la porte.

Je l'imite et laisse tomber mon sac de voyage près du sien. Mon ami et associé me regarde, furieux. Je ne lui réponds pas et ne le regarde plus.

- Dim !

Je pars vers mon bureau et pose ma sacoche, celle qui contient mon ordinateur portable. Je l'ouvre, en sors l'appareil, le branche et l'allume. Je ne crois pas avoir déjà effectué ces gestes aussi rapidement qu'à cet instant.

- Dimitri Richard François Léoni ! J'attends tes putains d'explications ! hurle Daniel.

- Je vais peut être vous laisser, déclare Nikko alors que je lève enfin les yeux vers mon associé.

- Restes-là, dis-je à Nikko. Prends ma place et cherches dans cette pile, annoncé-je en désignant la pile en question au coin de mon bureau. Le dossier de Keller ne doit pas être loin. J'ai tout un truc sur lui.

Je me pousse pour laisser Nikko prendre la place derrière mon bureau. Je fais ensuite un signe de tête à Dan pour lui faire comprendre de me suivre dehors. J'ouvre alors la porte et le laisse sortir d'abord dans le couloir, avant de lui emboîter le pas et refermer.

- Alors ? J'attends !

- Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'ai merdé voilà ! Il faut que j'aille la chercher maintenant, je n'ai pas le temps de me prendre la tête avec toi.

- Et bah tu vas le prendre ! Je ne vais pas te laisser bousiller tout notre travail pour une amourette de vacances ! Passe à autre chose et rattrape le coup avec Keller !

- Je l'aime Dan. Je ne peux pas la laisser avec ce mec. Il est prêt à tout.

- Et bah justement ! Laisse le faire ces trucs pour qu'il nous foute la paix !

- Tu t'entends ? Je suis en train de te dire que je suis amoureux et que ce mec est dangereux et toi, t'en a rien à foutre ! T'es déguelasse mec ! dis-je écoeuré.

- Et toi t'es pas dégueulasse peut être?  T'as pensé avec ta bite et voilà où ça nous mène !  Je ne compte pas faire carrière sur les bancs de Pôle Emploi.

- Dan... Je suis a.mou.reux ! Tu peux penser ce que tu veux de moi, je m'en tape. J'irai la chercher que tu sois d'accord avec ça ou pas ! lâché-je en le fusillant du regard. 

Je l'observe et le détaille alors qu'il reste silencieux, puis il tombe la tête et regarde le sol. Je suis clairement sur les nerfs et là, je maudits ce mec de me faire perdre du temps. Je n'ai qu'une envie, c'est de retourner à l'intérieur pour trouver l'endroit où Keller a emmener Lila.

- Ok... dit-il en me regardant à nouveau. Par où on commence ?

Je ne peux retenir mon sourire et prends mon ami dans les bras, le temps d'une accolade rapide pour le remercie de m'épauler. Je sais que j'ai dit que je n'en avais rien à faire qu'il m'aide ou pas, mais en réalité, je sais que je serai bien plus fort s'il est à mes côtés. 

Nous retournons dans le bureau, tout juste réconciliés. Je jette un œil à Nikko qui lit un dossier minutieusement. 

- T'as trouvé ? demandé-je.

- Ouais. Putain mais c'est le roi ici ce mec ! dit-il choqué. Comment on va faire ? 

- Lui, ce n'est que le prince. Le roi, il faut nous le mettre dans la poche pour dégager cette merde de Charles, dis-je. J'ai bien l'intention d'aller rendre visite à Keller Senior. C'est censé être un homme droit et juste, et je doute qu'il sache comment son fils traite les femmes. Pas sûr qu'il apprécie d'ailleurs. 

- Toi, t'as déjà un plan ? lance Dan.

Je le regarde en souriant. Bien-sûr que j'ai un plan. J'en ai même plusieurs, au cas où... J'ai eu le temps de réfléchir depuis Porquerolles et j'espère sincèrement que ça marchera.

* * *

Après avoir passé l'après-midi à fouiner sur Internet, nous avons amassé assez d'informations pour savoir où trouver le père de Charles aujourd'hui. Il doit être rentré de Saint Barthe. D'après ce qu'on a pu voir dans les magazines business et les réseaux sociaux, il est en ville depuis peu. On a aussi apprit qu'il était revenu pour célébrer le mariage de son cher fils. Et il est absolument hors de question que Lila épouse ce mec, sauf si c'est ce qu'elle souhaite, mais j'en doute. 

Nous voilà donc devant les portes du siège de Private Hotel, l'entreprise de Henri  Keller. Il est 18h quand nous franchissons le hall d'un pas décidé. La secrétaire à l'accueil nous envoie clairement bouler en moins de deux car nous n'avons pas pris rendez-vous. Nous passons alors plusieurs minutes à tenter de négocier pour monter à l'étage mais la secrétaire nous fait ensuite venir la sécurité. Autant dire que nous n'avons pas pu lutter longtemps contre six colosses. Ce mec doit vraiment se sentir persécuter pour avoir besoin de tous ces gros bras.

Une fois dehors comme trois cloches, il ne nous reste plus grand chose à faire, à part attendre que Keller sorte de là pour lui mettre le grappin dessus. J'espère vraiment qu'il n'a pas l'intention de travailler encore longtemps car je perds patience à chaque minute qui passe.  Je pourrai très bien aller chercher Lila chez Charles. Je sais parfaitement où il vit. Mais je vais faire quoi une fois que je l'aurai en face de moi ? Lui éclater la gueule ? Ouais c'est bien ! Et après ? Ça n'empêchera pas à Keller Junior de revenir la chercher. Et il m'enverrai sûrement ses sbires pour me fracasser le crâne  après avoir détruit ma boite. Je ne serai pas plus avancé. Je dois le contrer avant de le voir. Et surtout, avant qu'il se marie avec mon ange.

Je ne sais pas ce qu'il adviendra de Nous à l'avenir. Mais ce qui est certain, c'est que je ne peux pas me résigner à l'abandonner à ce mec. Je dois au moins essayer de lui prouver que je suis sincère avec elle. Que jamais je n'ai joué la comédie lorsque j'étais dans ses bras. Que jamais je ne voudrais être dans ceux d'une autre. C'est elle que je veux. J'ai l'impression de l'avoir attendu des siècles. Impossible de lâcher maintenant, pas après l'avoir enfin trouvé.

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Assez parlé, au bout d'un moment y'a plus les mots 
Ça y est, j'ai délaissé mon cœur dans ta paume 
J'te laisserai pas t'en aller, c'est mort 
J'ai mis du temps à te trouver mi amor 
Celui qui dit qu'on s'est trompé a tort 
On se battra même contre les coups du sort 
(Reine - Dadju)
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Les choses sérieuses vont commencer. On va enfin pouvoir envoyer Charles se faire foutre bien profond ! Lol (la meuf pas du tout impliquée dans ce qu'elle écrit)

[J'ai déjà dit que je n'aimais pas Charles ?]

Mais bon, pour ça, il va falloir attendre la semaine prochaine 😏
Bisous de moi 😙
Et encore merci d'être toujours présents(es). 16k passés cette semaine c'est juste magique ❤