2 | Rencontre et séparation

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UNDER WATER • CHAPITRE DEUX

PDV Gahyeon

Peut-être en rajoutant du rouge... ? Hum... Ah moins que du bleu... Oui du bleu !

J'avoue que j'étais plutôt fière de moi, ce dessin était de loin l'un de mes plus beaux. Il ne manquait plus qu'à finir la couleur et il serait parfait.

Je réalisais mon oeuvre dans la cuisine familiale, comme à mon habitude.

« Oh c'est pas vrai ça ! »

Maman poussa un soupire agacé. Je relevai la tête, surprise.

« Ça va pas ? »

La femme aux longs cheveux bruns se gratta la tête. Elle avait enfilé son grand tablier -qui était d'ailleurs beaucoup trop large pour elle, et avait sorti plusieurs livres et carnets de recettes.

« Il me manque cent grammes de fraises pour faire mon clafouti, m'informa-t-elle. Gahyeon tu veux bien aller m'en chercher à la ferme ? Je vais te donner de quoi payer. »

Aussitôt, elle partit chercher de l'argent dans son porte-monnaie, sans me laisser le temps de répondre. Je n'avais pas vraiment le choix. Je regardai tristement mon dessin: il allait devoir attendre un peu.

Maman revint quelques fractions de secondes plus tard avec une poignée de wons qu'elle me glissa dans la main. Je reçus quelques consignes: choisir les plus rouges, bien compter la monnaie qu'on me rendait, et surtout, ne pas trop traîner sur la route si je voulais avoir mon goûter à l'heure.

J'acquiesçai en promettant d'obéir, puis quittai la maison.

Dehors il faisait un temps radieux, éblouissant même. Au sens littéral du terme. À défaut de lunettes de soleil, je cachais mes yeux des rayons avec mon bras et baissais la tête.

L'un des plus gros inconvénients de la vie sous-marine se révélait l'été, lorsque le soleil à la surface venait frapper la cloche de verre qui entourait notre ville.

Je pressai le pas jusqu'à la ferme, quelques rues plus loin.

« Tiens mais c'est ma petite Gahyeon ! Qu'est-ce qu'il te faut aujourd'hui ? »

Le fermier ici me connaissait bien, Maman m'envoyait souvent faire le ravitaillement pour ses expériences culinaires.

« Cent grammes de fraises bien rouges s'il-vous-plaît ! »

Le vieil homme se lissa la barbe devant les caissons de fraises, à la recherche des meilleures. Il me prépara un petit sachet de sa sélection.

Je le remerciai en lui tendant la monnaie avant de m'éclipser.

Sur le chemin du retour, je croisais quelques amis de Papa et Maman que je saluais joyeusement, et m'arrêtai quelques minutes pour observer un poisson-chat à travers la paroi de verre.

J'accélerai le pas pour rattraper le temps perdu, slalommant entre les dizaines de camions de déménagements qui envahissaient les rues.

Bizarre d'ailleurs qu'il y en ai autant. Ces derniers temps j'étais habituée à voir quelques camions ainsi que de nouvelles têtes rejoindre notre ville, mais jamais autant qu'aujourd'hui.

Je rejoignis la maison, Maman me remercia et se mit à cuisiner. Quant à moi, je retournai à l'autre bout de la table pour terminer mon dessin.

« Ça a été sur la route ? »

J'acquiesçai simplement, bien trop occupée par le choix des couleurs pour mon dessin pour formuler une vraie réponse.

* * *

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