UNDER WATER

8 | Décision

UNDER WATER • CHAPITRE HUIT

PDV Jiu

« Hein ? Mais pourquoi ? »

Les filles étaient loin de se douter de cette réponse. Remarque c'était normal, à l'époque je ne jurais que par la terre.

Mais voilà, huit ans avaient passé et j'avais changé. Je n'aspirais plus aux mêmes rêves désormais.

La seule chose qui m'importait maintenant c'était de pouvoir être embauchée et gagner ma vie correctement. Je ne pouvais pas me permettre de laisser passer ma chance en partant m'amuser sur un bateau durant plusieurs mois. C'était tout bonnement impossible.

« Écoutez, je suis désolée mais je ne peux vraiment pas.

– Mais si tu peux, rétorqua Gahyeon. On peut trouver un moyen de s'arranger avec ton patron tu sais !

– Oui, allez Unnie viens avec nous ! Encouragea Yoohyeon. »

Mes poings sous la table se serrèrent.

« Jiu... »

Ç'en était trop. Je me levai d'un bond.

« Vous êtes sourdes ou quoi ?? J'ai dis non c'est clair ça !? Je m'en fiche que la terre soit réapparue ou non, ça m'est totalement égal d'accord ?? J'ai grandi maintenant je suis plus une gamine, ça ne m'intéresse plus tout ça !! »

Sur ce, j'attrapai mon sac à mes pieds puis quittai l'appartement, laissant les filles sous le choc.

Je descendis les escaliers, les mains encore tremblantes. M'énerver à ce point était une chose dont je n'avais pas l'habitude.

Je sortis de l'immeuble et traversai la route pour rejoindre l'arrêt de bus.

Je m'assis sur le banc sous l'abris-bus, tête baissée. L'appartement de Dami avait vue sur la rue et peut-être étaient-elles en train de me regarder.

Je me sentis stupide d'un coup. Pourquoi étais-je partie d'un coup comme ça ?

Et c'est moi qui me dis mature... J'ai juste agis comme une grosse gamine.

Il était trop tard pour faire marche-arrière désormais, le bus était là.

* * *

Dimanche après-midi.

Finalement j'aurais traîné en pyjama tout le week-end. Je m'en voulais beaucoup d'avoir agi de la sorte. C'était tellement puéril. J'aurais très bien pu dire que je ne voulais pas participer, mais non, il a fallu que je fasse la princesse et que je m'en aille.

Quelle idiote...

J'avais beau réfléchir, je ne comprenais toujours pas pourquoi j'avais fais ça.

Peut-être qu'au fond j'avais envie de participer à ce voyage...

Le son d'une notification sur mon PC me força à sortir de mes divagations.

Je me glissai jusqu'à l'autre bout de mon lit pour arriver à l'objet électronique.

C'était un mail de mon employeur.

Mes sourcils se fronçèrent au fil de ma lecture. Il me demandait de remplir des documents pour l'entreprise le plus vite possible.

Je soupirais en découvrant les documents en question, qu'il avait joint au mail.

Nous étions dimanche et je n'étais pas sensée travailler aujourd'hui. Autant faire des heures supplémentaires en semaine ne me posait pas de problème, autant me contacter un jour de repos pour travailler m'insuportait.

Je répondis poliment au mail en lui disant que je remplirai les documents demain, puis m'allongeai de nouveau sur mon lit.

Les filles s'inquiètent beaucoup pour moi... songeai-je en me souvenant des tonnes de sms que j'avais reçu après avoir quitté l'appartement de Dami.

Mon PC sonna une deuxième fois. C'était de nouveau un mail de mon employeur.

Il était énervé et me demandait de remplir les documents maintenant. Soit disant que l'avenir de l'entreprise en dépendait.

Comme si elle pouvait dépendre d'une stagiaire...

Cela me fit rire, jusqu'à ce que je découvre la dernière ligne.

J'étais menacée de renvoi si je ne le faisais pas, et je pouvais dire adieu à mon CDI.

D'abord paniquée, je mis immédiatement mes lunettes pour me mettre au travail, jusqu'à ce que je me rappelle d'une chose.

Pourquoi est-ce que je faisais ça ?

Après tout c'est vrai, je n'étais pas esclave. Pourquoi est-ce que j'avais peur de cet homme ?

Il n'y avait pas de raison...

Et il était hors de question que je marche là-dedans. Je répondis à son mail, en disant que si c'était pour subir ce genre de pression, je ne voulais pas de son CDI et je démissionai.

Voilà. C'était fait.

Je me sentis beaucoup plus légère après ça.

Mon patron avait lu le mail mais n'avait pas répondu. Sûrement était-il parti à la recherche d'une autre bonne poire pour faire le travail.

Honnêtement je m'en fichais, tout ça ne m'intéressais plus maintenant. En revanche une chose surgit dans mon esprit: l'émission.

Un large sourire se dessina sur mon visage. Ça ne servait à rien de me mentir plus longtemps, j'avais énormément envie d'y participer.

Et plus rien ne m'en empêchait.

J'envoyais un message groupé aux filles.

« Finalement... Je suis de la partie ! »

08/10/2017 - 774 mots.