19 | Hélicoptère

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UNDER WATER ▪ CHAPITRE DIX-NEUF

PDV Siyeon

J'arrivais toute essoufflée devant la chambre de Jiu. Mes mains appuyées contre mes cuisses, je reprenais mon souffle en attendant Sua, toujours dans les escaliers.

Ahh... Pourquoi est-ce qu'il n'y a pas d'ascenseur ici ?

Sua me rejoignis, les joues rouges écarlates dues à l'effort.

Je toquai, puis Jiu vint immédiatement nous ouvrir, le regard grave. Toutes les filles étaient là, même Gahyeon.

Je remarquais les larmes encore naissantes perler des yeux de Jiu, devenus aussi rouges que ses cheveux.

Mon coeur s'accéléra et je commençais sérieusement à m'inquiéter. Je regardai Sua, appeurée.

« Qu'est-ce qu'il y a... ? » Osa demander mon amie.

La rousse entrouvrit ses lèvres, mais aucun son ne sortit. Au lieu de ça, elle éclata en sanglots. Sua se précipita pour la prendre dans ses bras.

Paniquée, mon regard se tourna vers les filles en espérant pouvoir être éclairée sur ce qui se passait. Mais aucune d'elles ne parla.

« Boonn, qu'est-ce qui se passe à la fin ?» Réussissai-je à articuler, la voix chevrotante.

Dami essuya les larmes qui coulaient de ses yeux et prit une grande inspiration.

« Des tsunamis... »

Mes yeux s'agrandirent.

« Quoi ?

– Plusieurs villes ont déjà été détruites et... D'après les scientifiques ce n'est plus qu'une question de jours avant que les autres ne le soient aussi.

– Un hélicoptère va venir nous chercher demain matin pour nous ramener à la maison, expliqua Yoohyeon d'une voix faible. »

J'avais l'impression que le monde autour de moi s'effondrait. Je ne savais plus que faire, quoi dire. J'espérais que tout cela soit un rêve.

* * *

Ce n'en était pas un. L'hélicoptère venait de se poser sur la piste d'atterissage du paquebot de la France. Ce fût avec un air grave que nous salua le pilote.

Cette nuit nous n'avions pas dormi. Nous étions toutes restées dans la chambre de Jiu à discuter. J'étais encore sous le choc.

L'avenir de notre monde semblait pourtant s'améliorer. Rien ne présageait une telle catastrophe. D'après les scientifiques, les villes restantes ne seraient pas épargnées par les divers tsunamis qui s'étaient propagés aux quatre coins du monde.

Nos chances de survies étaient faibles. Il nous restait trois jours tout au plus avant que notre ville soit atteinte.

Elle n'y survivrait pas. Nous n'y survivrions pas. Il n'y avait plus rien à faire.

J'enfilai mon casque pour étouffer les bruits de l'hélicoptère, puis nous nous élevâmes dans le ciel, prêtes pour neuf longues heures de trajet.

Adieu Paris... Je ne reviendrais pas.

01/11/2017 - 419 mots.

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