Prologue

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Dans un coin de la forêt, là où le soleil brillait et les oiseaux chantaient, vivaient en parfaite discorde deux Clans.

Le premier, le Clan bien niais des Libellules, vivait dans la moitié de la forêt où justement, le soleil chantait et les oiseaux brillaient, où les proies regorgeaient tout au long de l'année, où tout était clair et lumineux, et où tout le monde était beau et gentil. Leur chef, Étoile de la Mort (les vrais comprendront), n'était pas méchant, contrairement aux aprioris que peuvent laisser son merveilleux nom. C'était un mâle, car il était con comme ses coussinets – autrement, s'il avait été dégourdi il serait né femelle, en toute logique –, si bien que son arrivée au pouvoir restait un mystère pour tous.
Les membres du Clan avaient d'ailleurs un instant songé à faire un coup d'état, puis ils avaient décidé que son nom était quand même vachement classe, alors ils l'avaient gardé. Et comme tout chat très con, il arrivait par moment qu'il surprît son Clan par des éclats de génie.

Dans l'autre moitié de la forêt, là où tous les animaux avaient déserté, où il faisait sombre et froid, et où toutes les maladies existantes ne se développaient qu'ici, vivait le méchant Clan Sanglant (dont le fondateur – *tousse* ou l'auteure *tousse* – adorait les rimes et manquait d'originalité). Leur chef était Étoile Noire (dû à une mauvaise traduction française), et avait été choisi parce que son CV correspondait bien au rôle : « fourbe et méchant, est supposément très intelligent et ingénieux mais échoue dans tout ce qu'il entreprend ». Le Clan Sanglant n'était constitué que de vilains pas beau qui voulaient prendre le pouvoir. Logique, me direz-vous, autrement il n'y aurait pas d'histoire.

Dans cette forêt donc, les gentils gagnaient toujours, malgré les innombrables tentatives des méchants pour les vaincre. Ces victoires restaient d'ailleurs un mystère pour tous, compte tenu du niveau globale de connerie touchant le Clan des Libellules, mais cela devait probablement venir du principe selon lequel les méchants ne gagnaient jamais.

Je m'appelle Bonhomme de Neige, et je suis le merveilleux et sublime conteur de cette histoire. Sauf que comme tout le monde s'en fout, je ne parlerai pas de moi, mais des deux protagonistes, à qui il va arriver de nombreuses péripéties dont il se sortiront toujours, puisque ce sont les héros.

L'extraordinaire et inattendu destin des deux frères Où les histoires vivent. Découvrez maintenant