L'extraordinaire et inattendu destin des deux frères

Chapitre 7 : Où la haine naquît

Nuage de Sang suivit Étoile de la Mort jusqu'à la clairière où, habituellement, les appentis s'entrainaient jusqu'à ce que mort s'ensuive – ou juste jusqu'à ce que l'un des deux perdes, notre société n'étant pas très drôle – ses pensées toujours tournées vers la belle Nuage du Ciel. Il réalisa alors qu'il ignorait tout d'elle : ses goûts, ses rêves, son passé, sa famille... Mais au fond, il s'en fichait, c'était la chatte de sa vie, il le savait ! Le maître et l'élève s'assirent, et Nuage de Sang attendit que son père prît la parole, ce qui apparemment n'arriva pas.

« On attend quoi exactement ?

– Ton frère et son mentor. J'ai la Flemme de te faire cours tout seul.

– Ah je vois, » soupira Nuage de Sang, agacé par la fainéantise légendaire de son paternel.

Heureusement pour lui, il n'eut pas beaucoup à attendre. Quelques instant plus tard seulement, Nuage de Nuage arrivait, son merveilleux mentor marchant derrière lui avec une grâce et un naturel que le Clan des Étoiles lui aurait envié. Nuage de Nuage fusilla sans raison son frère du regard, et Nuage de Sang fut subitement envahi par une bouffée inexplicable de haine, alors que quelques secondes seulement auparavant, il était l'être qui lui était le plus cher au monde.

« Parfait vous deux, commença le formidable Bonhomme de Neige. Pour votre première leçon de combat, vous allez devoir vous affronter.

– Euh... tu ne devrais pas d'abord nous filer un cours ? hasarda Nuage de Nuage, un peu inquiet.

– Rien n'est plus efficace, mes enfants, que d'apprendre sur le tas ! »

Pas plus rassuré par les idées saugrenues de son mentor, Nuage de Nuage se mit en garde, prenant immédiatement les appuis digne du plus grand des guerriers, et regarda son frère avec fureur. Il ignorait la raison de cette haine soudaine, mais une chose était certaine, il avait subitement des envies de meurtre. Les deux très jeunes apprentis bondirent alors, et se mirent à se combattre avec la force du lion, la ruse du renard, l'agilité du singe et la rapidité du guépard – bien qu'aucun d'eux ne connût l'existence de tels animaux, ni encore moins pu les observer en pleine action. Ils feulaient avec rage, usaient de techniques que seuls les guerriers les plus expérimentés auraient pu utiliser, griffaient et mordaient avec une force que leur jeune âge ne leur permettrait normalement pas. Au bout d'un long moment, ils finirent par se séparer, de nombreuses blessures couvrant leurs corps, bien qu'aucun d'eux ne parût un tant soit peu fatigué.

« Bravo à vous deux, c'était un très beau combat ! s'exclama Étoile de la Mort. Nous n'avons plus grand chose à vous apprendre, je suis vraiment fier de vous ! Allez donc vous reposer, vous l'avez amplement mérité ! Et laissez la corvée d'aller vous occuper des anciens aux autres, ils n'ont pas le sang royal eux, ils peuvent bien le faire ! »

Et sur ses mots, le noble chef tourna les talons et s'en retourna au Camp. Nuage de Nuage et Nuage de Sang se fusillèrent du regard et s'empressèrent de suivre leur père. Bonhomme de Neige, lui, resta derrière eux afin de pouvoir mater le cul de son chef en toute tranquillité. Durant leur trajet, les blessures des deux apprentis guérirent comme par miracle, afin qu'ils ne perdissent pas de temps à aller les faire soigner auprès de la guérisseuse. Mais au moment où ils mirent les pattes dans le Camp, un spectacle affreux se déroula devant leurs yeux ébahis. Ils ne s'y attendaient pas le moins du monde, comment une telle chose avait-elle pu se produire ?!

L'auteure décida de terminer ce chapitre sur cette note d'intense suspense afin de laisser mariner son lecteur, et ne posta pas la suite avant trois mois. Elle exigea, en prime, une centaine de votes sur ce merveilleux chapitre, un millier de lectures, un commentaire constructif de quatre mille mots de la part de chacun de ses lecteurs, un poney, et une montgolfière, sans quoi elle ne posterait pas la suite.