The Unknown [L.S]

Chapitre 6

✉️H à Louis
7h28: Premier indice: Je te dépasse d'au moins une tête.

✉️ Louis à H
7h30: Pas compliqué de me dépasser en même temps.

Je soufflai. Cet indice n'allait pas me mener loin. Mais bon, je n'allais pas partir pessimiste: ce n'était que le premier indice après tout. Voyant que ma sœur était en retard pour le lycée, je lui proposais de l'amener. Évidemment, elle n'a pas refusé. Elle s'était attachée les cheveux en un chignon lâche et j'avais récupéré mes affaires avant de l'attendre patiemment dans la voiture. Elle ne tardait pas à arriver et après avoir fermé la maison à clefs, elle était montée dans la voiture côté passager et j'avais pu démarrer.
«Je rentre en bus ce soir? Je finis à 18h.
- Ouais, ou vois avec Rayann. Je ne pourrai pas te récupérer ce soir, j'ai un rendez vous important.
- D'accord, pas de soucis.»
Ce soir j'aurai un entretien pour un travail à temps partiel. Il fallait que je me bouge, bien qu'avec la fac et tout ce qui va avec le rôle d'un adulte sera affreusement fatiguant et que je n'aurai certainement plus de vie. Nous avions eu un héritage, mais nous ne pouvions pas vivre sur celui-ci, du moins, moi je ne pouvais pas, je l'avais déjà sur la conscience.
Après avoir déposé Gaby, c'était vers la fac que je me dirigeai ensuite. Heureusement pour moi, elle n'était pas si loin alors le trajet fut court.
Je m'allumai une cigarette et sortis de la voiture avant de récupérer mon sac sur la plage arrière et de la fermer à clef. Je me dirigeai vers notre point de rencontre chaque matin avec Zayn, c'est-à-dire sur un banc, légèrement à l'écart de l'entrée et sous un arbre qui nous surplombait de sa hauteur impressionnante. Mais ce matin, Zayn ne m'accueillait pas avec le sourire comme à son habitude. Non. Il avait un teint pâle, des valises à la place des cernes et les yeux ingurgités de sang.
«Zayn? Qu'est-ce qu'il se passe? m'inquiétais-je.
- Je ne sais pas pourquoi je réagis de cette façon... dit-il d'une voix faible.
- Bordel, qu'est-ce que t'as?! m'emportais-je»
Je savais que s'emporter n'était pas la meilleure des choses à faire. Mais c'était plus fort que moi, je ne supportais pas voir un de mes proches mal, et ça me faisait perdre les pédales. Complètement.
«Liam a tout arrêté. Sans explications.»
Et quand j'avais vu que des larmes commençaient à pointer le bout de leurs nez, je n'étais pas allé plus loin: je l'avais serré dans mes bras, faisant attention à ne pas le brûler avec ma clope. Il avait resserré l'étreinte encore plus fortement, me faisant presque mal: et j'eus l'impression que mon cœur s'était arrêté. Ce devait être la troisième fois de ma vie que je voyais Zayn aussi mal, et bordel, ça me brisait le cœur. J'avais raison, il était bien plus attaché à lui qu'il ne le pensait. J'avais sentis mon portable vibrer, mais je n'avais pas lâché Zayn pour autant. Il était bien plus important que quoique ce soit d'autre. Même la sonnerie ne nous avait pas séparé. Au contraire, il pleurait. Silencieusement, mais mon cou était bel et bien trempé. On ne disait rien. Tant pis pour la première heure. Peut-être même que nous n'irions pas en cours pour la journée. Mais je resterai avec lui tant qu'il n'ira pas mieux. Je caressais son dos, passais ma main dans ses cheveux, afin d'essayer de le calmer. Une chose était sûre, il faudra qu'il parle à Liam. Et je le ferai aussi, même si ça ne me regardait pas, je n'en avaid rien à foutre. Tant que ça le blessait, ça me regardait, point barre.
*~*~*
✉️H à Louis
8h05: Tu entretiens une relation ambiguë avec Zayn?

✉️Louis à H:
12h20: Pourquoi? T'es jaloux?

✉️H à Louis
12h22: Ça se pourrait bien, en effet. En même temps, on ne va pas se mentir... Zayn est le fantasme numéro 1 de la fac.

✉️Louis à H
12h23: J'sais pas comment je dois le prendre.

✉️H à Louis:
12h34: Par derrière?😏
12h34: Je déconne évidemment.
12h34: Quoi que...
12h35: Bien, je suppose.
12h37: Zayn n'est pas mon style, loin de là. Mon fantasme, c'est toi. Je parlais au nom des élèves de la fac et de ceux qui osent croiser son chemin.

✉️Louis à H
12h40: Waah, laisse mon cul tranquille, il est bien là où il est. Et je suis ton fantasme? Carrément?

✉️H à Louis
12h42: Je confirme, ton cul est parfait.

✉️Louis à H
12h43: Sale pervers.

✉️ H à Louis
12h43: 😉

Zayn avait fini par se calmer, il m'avait même sorti une blague à deux balles à laquelle j'avais fait semblent de rire pour lui faire plaisir alors qu'au fond de moi je m'imaginais en train d'arracher les couilles de Liam - et c'était ça qui m'avait fait rire en réalité. Sadique, je l'avoue. Nous étions retournés en cours, après les deux heures de loupés mais ça, ce n'était qu'un détail. Nous serions toujours à temps de les rattraper, après tout. Du coup, je me retrouvais au self, à côté de deux déprimés qui faisaient croire qu'ils pètaient la forme. Et Liam arrivait. avec un sourire placardé sur son visage. Retenez moi, où j'allais me jeter sur lui comme un chien enragé. Je ne savais pas pourquoi, mais je sentais que ça allait partir en cacahuète. L'instinct, j'vous dis, l'instinct. Il s'assit comme si tout était normal, en face de Zayn et à côté d'Oksa qui était en face de moi. Je mordais l'intérieur de ma joue, essayant de me retenir d'hurler.
«Salut! Vous êtes bien calmes! Ça ne va pas?»
Louis, retiens toi.
«Si ça va, répondit Oksa ne se doutant de rien, pourquoi ça n'irait pas?»
Parce que toi et Zayn avez le cœur brisé et que moi j'avais juste envie de lui déchirer le visage peut-être?
«Pourquoi tu me regardes comme ça Louis? M'interrogea Liam, les sourcils froncés.»
Sourcils que j'allais raser dans peu de temps.
«Il te regarde normalement, dit Zayn froidement.»
N'essaye pas de mentir Zayn, je ne le regarde pas normalement: mes yeux sont dotés de balles qui transpercent le cœur de ce mec dont tu es mordu.
«Vous êtes trop bizarres aujourd'hui, j'sais pas ce que je vous ai fait mais en tout cas y en a un qui veut que je meurs... constata-t-il en me regardant.»
C'était trop. S'il avait fermé sa bouche, ça aurait pu peut-être, je dis bien peut-être, passé. Sauf qu'il l'avait ouverte, et ça ne m'étonnait même pas.
«Désolé Zayn, mais j'peux pas faire semblant de rien savoir et...
- Ta gueule Louis, me coupa le basané, tu dis encore un seul mot, je t'écrase la tête contre le sol sans pitié.»
Je n'en revenais pas. Il venait vraiment de dire ça? Je n'avais pas rêvé? Je préférerai l'avoir rêvé mais vu les gueules d'Oksa, Liam, et ceux qui avaient suivis la conversation, ça me confirmais juste le fait que c'était bel et bien arrivé.
«Tu plaisantes j'espère?
- J'ai l'air de plaisanter?»
Vu le regard mauvais qu'il me lançait et sa mâchoire contracté, en effet, il ne plaisantait pas.
«Très bien. Puisque je suis de trop apparemment, je me casse. Débrouilles toi tout seul.»
Je l'avais dit d'une voix tellement calme, que j'en avais vu plus d'un trembler: connaissant ma colère impulsive. Je pris mon repas à peine entamé et ne cherchai pas plus loin, je le vidais dans la poubelle. Certains chuchotaient, d'autres n'osaient pas dire un mot. Zayn et Oksa m'avaient appelés, mais je ne m'étais pas retourné, j'avais tracé mon chemin. J'étais en colère contre Zayn. Vraiment. Il n'avait pas à me parler comme ça. Il m'avait parlé avec tellement de haine... Alors qu'il n'avait pas de raison de s'en prendre à moi de cette manière. Il aurait dû s'en prendre à Liam. Et mon instinct n'avait pas tord. C'était parti en cacahuète. Et c'était moi qui en avait eu plein la figure. Je n'avais pas cherché à comprendre, j'étais parti de la fac, j'avais roulé, roulé et encore roulé. Je ne savais pas où j'allais, mais j'y allais. Et j'étais déterminé. Je reviendrai à Londres uniquement pour l'entretien, mais pas avant. Je ferai le mort si Zayn essayait de me joindre. Il en allait de même pour Liam et peut-être même pour Oksa, ça dépendrait de mon humeur. Car Dieu savait qu'il ne valait mieux pas me parler quand j'étais énervé, je n'étais qu'une bombe à retardement.