XII

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-Tabarnac ! J'ai eu la chienne ! J'ai cru que vous étiez des infectés !

Carley et Jane observèrent le garçon qui avait été prêt à décapiter la chef sans comprendre un traître mot de ce qu'il disait. Ses expressions et son accent n'aidaient pas beaucoup.

-Je m'appelle Oscar, dites moé, vous auriez un bat'feu ?

Voyant que ni la châtain ni la brune ne comprenaient ce qu'il disait, il imita le geste d'un briquet tout en calant une cigarette entre ses lèvres. Jane fouilla sa poche et en trouva un, sûrement celui de Max, elle avait dû oublier de le lui rendre. Elle lui tendit même si elle restait sur ses gardes. Oscar avait posé la lame de son arme au sol et se soutenait grâce au manche.

-Vous avez du me prendre pour un capoté hein ? J'suis désolé mesdames. Alors, comment que vous vous appelez ?

-Elle c'est Jane et moi Carley.

-Ok ok. Et quoi ? Vous avez toujours pas crissé votre camp de c't'endroit de malheur ?

-Crissé notre camp ? fit Jane troublée par ses drôles d'expressions.

-Ben oui ! Partir quoi ! répondit l'homme comme si ses mots étaient d'une compréhension logique.

-Nous sommes dans un campement un peu plus loin. D'où venez-vous ?

-Je viens du Canada ma p'tite dame, et vous ?

-Je viens de Washington et elle d'ici.

-J'vois. Y a pas beaucoup de galarneau en c'temps ci, il fait frette, trouvez pas ?

-Désolée mais on ne comprend rien à ce que vous dites, fit Jane, gênée par cette incompréhension.

-Ah c'est vrai, faut que j'cause normalement. S'cusez. Je disais que y a pas beaucoup de soleil, fait froid hein.

-Ca va...

-J'suis bien contente d'être tombé sur vous. Y a des bandits dans les parages mais ça se voit que vous en faites pas parti, vous êtes même pas armées. C'est dangereux d'ailleurs de vous balader comme ça. Vous êtes pas des flipettes vous !

-Peu importe. Vous êtes seul ?

-Tout doux, j'suis un gentil moi. Et oui, ça fait un an que je suis seul. Quand je trouve des gens ou ils se font becter ou c'est des connards.

-Venez, fit Carley.

La jeune femme fit demi-tour et Jane marcha à ses côtés pendant que l'homme à la hache se tenait derrière elles. La brune s'approcha un peu plus d'elle inquiète par sa décision.

-T'es vraiment sûre de toi ? On ne le connaît pas.

-Et ? Toi non plus on ne te connaissait pas et pourtant je t'ai recueilli.

Jane ne prit pas la peine de débattre. C'était un fait qu'elle avait fait de même avec elle et Henri. Il était étrange, peut-être parce qu'elle ne le comprenait pas, mais il semblait amical, gentil même. C'était juste un gars incompréhensible qui semblait inoffensif. Si il avait voulu les tuer, ce serait déjà chose faite. Surtout avec sa hache et le fait qu'il se tenait derrière elles depuis qu'ils avaient reprit le chemin vers le campement. Arrivé à celui-ci, Oscar s'arrêta et attendit que Carley lui dise de rentrer. Il passa la barrière, puis Jane et la chef termina pour refermer la barrière.

Les gens du camp laissèrent tous leurs occupations et s'approchèrent de l'inconnu, ressemblant à un bûcheron. Gros cliché canadien. Grosse barbe rousse, chemise à carreaux rouge et noire, jeans et une hache. Il avait de grands yeux bleus et un sourire amical qu'il offrait spontanément aux gens. Malgré tout, Jane restait sur ses gardes alors que tous semblaient l'accepter aussi facilement qu'un petit chiot adorable. En retrait, l'observant dans le plus grand des silences, Jane se méfiait. Carley lui montra sa chambre et lui donna des affaires si il désirait se changer. Ce grand gaillard était chaleureux, c'est ce qui perturbait Jane. Comment pouvait-il être aussi gentil et calme dans un monde comme celui-ci puis elle se souvint de Richard et Rose. Même si Richard s'était méfié, il l'avait laissé rentrer et Rose n'avait même pas chercher, elle avait écouté son histoire avant de la prendre sous son aile. Pourtant elle ne le sentait pas. Elle n'avait pas la même impression avec lui.

Ne te retourne pas: Souviens-toi (Tome 1) [TERMINE - A CORRIGER]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant