Ne te retourne pas: Souviens-toi (Tome 1) [TERMINE - A CORRIGER]

XVIII

Deux jours s'étaient écoulés. Ils étaient censé partir il y a un moment mais finalement ils avaient prit le temps de s'entretenir pour savoir vers où ils allaient se diriger. Il fallait qu'ils se mettent d'accord pour éviter les incidents du type Marcus une nouvelle fois. Ils n'étaient plus que cinq, et encore puisque Chris ne comptait presque pas toujours sous le choc de la perte de sa petite-amie alors que leur fille était décédée il y a peu aussi.

Pauvre garçon.

Jane se disait que finalement elle n'était pas si malchanceuse d'avoir oublié les gens qui l'entouraient. Elle ne pouvait pas ressentir sa peine mais en un sens si il arrivait quelque chose à Henri ou à Carley, elle ne le supporterait pas non plus.

Ils avaient décidé d'aller vers le nord du pays, il n'y avait pas vraiment d'autres choix. En tout cas rien n'allait les aider ici. Ils avaient de jolis paysages mais rien de plus, en plus de ne pas savoir où ils se trouvaient donc impossible de se repérer sur une carte. D'après Oscar, ils devaient trouver campement qui les accepterait mais d'ici là il fallait qu'ils trouvent de la nourriture. Il leur restait à peine de quoi manger et il leur fallait des vêtements plus chaud puisqu'ils remontait le pays et qu'il faisait de plus en plus froid. Ils firent tous leurs sacs, emportant le plus possible mais que le nécessaire, rien de plus rien de moins. Pas de superflu. Le canadien semblait savoir vers où ils devaient se diriger. Une fois les affaires faites, ils sortirent du bus, le laissant à l'abandon et ils se mirent à marcher. Carley et Jane étaient devant le groupe. Henri et Oscar discutaient ensemble, le plus âgé amusant l'adolescent pour lui faire oublier la marche. Chris était derrière. Il était pâle, ne disait rien. Il ressemblait à un infecté, presque car il était toujours conscient. Jane s'arrêta, laissant le groupe continuer d'avancer. Une fois le pauvre garçon à sa hauteur, elle reprit sa marche et l'observa quelques secondes.

-Est-ce que ça va ?

La jeune femme savait que sa question ne servait à rien. Il pouvait bien lui répondre qu'elle était débile de la lui poser. Elle ne le prendrait pas mal. A sa place c'est ce qu'elle se serait répondu mais il haussa simplement les épaules. Il n'avait sûrement pas envie de parler. Il ne parlait quasi plus. La dernière fois qu'elle l'avait entendu c'est lorsqu'il tenta de la rassurer, disant qu'il ne voulait pas que le groupe la tue. Jane le regardait avec compassion, Chris lui faisait de la peine. Il avait tout perdu. Rien ne le retenait à présent. N'importe qui à sa place aurait déjà baissé les bras mais il continuait de marcher. Il était ailleurs, dans un autre monde. Peut-être qu'il s'en voulait de ne pas avoir pu protéger sa famille, pourtant rien n'était de sa faute. Il n'aurait rien pu faire mais n'importe quelle personne se sentirait coupable, se disant qu'elle aurait pu éviter cela. Jane n'insista pas et marcha simplement à ses côtés. Elle ne voulait pas le laisser seul même si ils ne parlaient pas. Elle voulait qu'il sache qu'ils étaient là et elle espérait que sa présence pourrait peut-être apaiser sa solitude actuelle. Oscar devant imita la démarche d'un ours en grognant comme une bête féroce faisant rire Henri. Jane leva les yeux au ciel, souriant puis son sourire s'étira en voyant Chris afficher un petit rictus au coin de ses lèvres. Si ils vivaient énormément de moments pénibles et lourds, ils vivaient aussi des moments plus calme et serein. Ils marchaient sans savoir où ils allaient finir par passer la nuit. Carley à l'avant du groupe s'exclama d'un seul coup.

-Les gars ! Regardez cette maison ! On pourrait aller vérifier ?

Le groupe s'arrêta et observa la maison. Jane s'avança aux côtés de la jeune femme, regardant la maison. Peut-être qu'il y avait de l'espoir. Peut-être qu'il y avait à manger. Du moins, ils pouvaient y passer la nuit. C'était une maison laissée à l'abandon et cette dernière lui faisait penser à la ferme de Richard et Rose. Jane ressentit de la nostalgie l'envahir et comme si Henri lisait dans ses pensées il tourna la tête vers elle, l'air triste, puis il baissa la tête. Elle posa une main sur ses cheveux avec douceur. Il vivait mal la mort de Rose même si il n'en parlait jamais. Ce gamin était une énigme. Il ne parlait pas beaucoup et encore moins à propos de ce qu'il pouvait ressentir. Elle n'insistait jamais, Henri savait que la brune était là si il en avait besoin. Il était tout ce qu'elle avait. Elle était capable de n'importe quoi pour lui. Il était sa raison de vivre en quelques sortes. Henri était son pilier sans même le savoir.