****Partie 2****
**Lamine Faye**
Sylvie m'a appelé ce matin pour me demander de ne plus passer chez elle car elle a quelques petits problèmes avec ses parents à cause de notre relation. J'ai insisté pour y aller car c'est ce qui m'a amené jusqu'à la capitale et je ne compte pas retourner chez moi sans accomplir cela. On savait tous les deux que ça n'allait pas être une mince affaire mais en tant qu'homme responsable, je me dois de me présenter devant ses parents et en subir les conséquences. On ne peut pas vouloir évoluer sans les parents et s'il le faut, on cherchera du coté de la famille des soutiens. Vous imaginez, trois ans que je fréquente Sylvie sans connaitre ses parents et même entrer à l'intérieur de chez elle, je ne l'ai jamais fait. Elle a toujours eu peur de la réaction de ses parents mais il est temps que cette donne change s'ils ne veulent pas garder éternellement leur fille chez eux. Je me connais et je sais qu'ils ne peuvent pas trouver un autre homme qui aime leur fille autant que moi. Certes je ne suis pas riche d'argent, mais je suis riche de cœur. Moi-même ma famille voulait que je trouve une femme parmi mes nombreuses cousines mais elle a fini par se ranger du coté de mon cœur.
Le taxi que j'ai pris me dépose devant une belle maison peinte en blanc. De loin, on ne peut pas apercevoir l'intérieur de la maison tant les murs sont hautes et protégées des yeux indiscrets. Je connais la maison car il m'est arrivé de raccompagner Sylvie jusqu'au devant sans franchir les lourdes portes en fer forgé. Je sonne et un homme d'un certain âge m'ouvre. Après les salutations d'usage, il me fait patienter le temps qu'il entre dans la maison avertir de ma présence. Sylvie arrive suivie de deux personnes qui je suppose, sont ses parents.
Sylvie : bonsoir Lamine. Viens je vais te présenter mes parents.
Elle fait les présentations et ce qui m'a frappé en premier, est que ses parents ne sont pas ravis de me voir chez eux. On s'installe dans le jardin et Sylvie amène les rafraichissements.
Moi : Monsieur et Madame Dieng, je suis ravi de faire votre connaissance.
Mme Dieng : on ne peut pas dire la même chose que vous puisqu'on n'a jamais entendu parler de vous.
Moi : la faute à moi. J'enseigne à Saint-Louis et je viens rarement maintenant à Dakar mais ce n'est pas une excuse valable, j'en suis conscient.
Monsieur Dieng : donc vous êtes enseignant ?
Moi : oui je suis professeur de mathématiques au lycée.
Madame Dieng : au lycée ou collège, ça revient à la même chose.
Moi : oui et j'en suis fier car je fais un métier que j'ai choisi par passion et amour, le même amour qui me lie à votre fille.
Madame Dieng : vous devez en être conscient mais si vous ne l'êtes pas aussi je vais être directe avec vous. On a élevé notre fille comme la prunelle de nos yeux et on avait de grandes ambitions pour elle et parmi ces ambitions, la voir marier avec un enseignant ou du genre n'y faisait pas.
Sylvie : maman comment peux-tu dire cela ?
Madame Dieng : parce que ce n'est pas la vérité ?
Sylvie : je n'ai jamais cette vision maman et je ne vais pas commencer aujourd'hui.
Monsieur Dieng : c'est ton problème mais pas le notre. Si tu choisis de te marier avec lui, sache que tu peux le faire mais sans notre consentement.
Moi : monsieur et madame Dieng, je ne veux que le bonheur de votre fille et je ne veux pas la voir malheureuse...
Madame Dieng : donc vous savez ce qui vous reste à faire.