****Partie 4****
**Lamine Faye**
Ma vie est en train de prendre un tournant que je n'ai jamais aimé. Ma femme certes n'a pas encore eu la chance d'enfanter mais elle s'occupe bien de son ménage. Pour éviter les problèmes inutiles avec ma famille, maintenant, elle reste à Kaolack et je fais souvent le déplacement pour aller la voir. C'est mon devoir et si je regarde derrière moi, je ne me dois que de la soutenir. Une femme qui a laissé sa famille pour être avec toi, si on ne la soutient pas, on frôle la trahison. Ma mère est difficile, je reconnais mais ma femme savait gérer la situation avec elle. Il a fallu que mon père commence à refuser de manger ses repas sous prétexte qu'elle n'a pas la même religion que nous pour qu'elle se mette en retrait pour éviter certains détails. Plus de trois ans sans à vivre des choses dont je ne laisserai pas une de mes petites sœurs vivre et pourtant, elle ne s'est jamais plainte. Je suis mal placé pour lui montrer mon soutien mais je sais ce qu'elle vit chez moi. Dieu merci, depuis qu'elle a décidé de ne plus venir tous les weeks, le climat est apaisé. J'avais toujours peur de sortir de chez moi de peur de revenir et de trouver les disputes à la maison.
Après notre mariage, j'ai essayé d'arrondir les angles avec ses parents mais c'est sa mère qui ne peut pas me supporter. J'ai, à trois reprises, fait le déplacement pour les voir et les deux premières fois, ils m'ont accueilli même si c'est avec des visages fermés mais la dernière fois, ils ont chargé le gardien de la maison de me dire qu'ils ne veulent plus me voir chez eux. Depuis lors, je passe avec ma femme, juste chez tonton Pascal et voila.
Pour revenir à mes problèmes les plus urgents, il se trouve que depuis le mois passé, ma mère me presse d'épouser une deuxième femme. Si au début elle ne faisait qu'en parler de temps en autre ou si l'occasion se présente, maintenant, elle devient vraiment insistante. Certains me diront que je dois couper le cordon ombilical avec ma mère mais on sait tous comment ça se passe en Afrique avec les parents, les personnes âgées d'une manière globale. Ce matin, en me préparant pour aller à Kaolack, ma sœur cadette Mame Diarra me demande de venir voir maman. Ce matin, quand je suis passée la saluer dans sa chambre la saluer, elle m'a dit qu'elle ne se sent pas bien. Donc quand ma sœur m'a demandé de venir la voir, je me suis immédiatement inquiété et je l'ai trouvé avec quatre pagnes sur le dos. Elle délirait et répétait des choses que je peinais à comprendre. La seule chose que je comprenais distinctivement est qu'elle voulait que je prenne une autre femme pour qu'elle puisse voir mes enfants avant de mourir. J'ai plus urgent à faire donc je l'amène vite à l'hôpital. Sur place, elle est prise en charge rapidement.
**Maréme Diatta**
Depuis que je suis allée voir le marabout à Fatick, ma fille cadette va mieux. C'est vrai que le traitement m'a couté les yeux mais elle va mieux et c'est l'essentiel. J'y suis retournée à deux reprises et la dernière fois, j'ai été obligée de passer la nuit car le rang que j'ai trouvé sur place était tellement long qu'il m'a fallu revenir le lendemain très tôt pour voir le vieux. Puisque je ne connais personne sur place, j'ai suivi les instructions que m'avait données la vieille pour aller chez elle et y passais la nuit. Je n'ai pas eu de problèmes particuliers en y allant car je suis passée au lycée où son fils travaille et le surveillant que j'ai trouvé sur place m'a fait raccompagner par un enfant. Avec un maquillage savamment travaillé comme j'ai l'habitude de le faire avant d'aller chercher des clients, un voile sur la tête, je passe inaperçu. A mon arrivée, je la trouve malade. Dés que les autres entrent dans leurs chambres pour dormir, je commence à douter de sa maladie. Elle est immédiatement guérie et commence à me parler de sa belle-fille qui, non seulement n'a pas encore d'enfant, mais maintenant elle ne vient plus voir sa belle-famille, préférant rester dans son petit coin en la snobant. En parlant avec elle depuis la première fois que je l'ai vue, une idée a commencé à germer dans mon esprit. Je commence à prendre de l'âge et le travaille que je fais ne paie plus comme avant. La nouvelle vague de filles qui arrive à Saly est jeune, dynamique et très belle et ne laisse de place à aucune autre travailleuse. Je dois penser à ma reconversion et pourquoi ne pas fonder un foyer loin de ma ville actuelle. Je ne gagne plus comme avant pour ne pas dire que je peine à trouver des clients si ce n'est les ouvriers des chantiers qui ne payent que mille francs la passe ou deux mille si j'ai de la chance. Avant, j'avais ma beauté, ma jeunesse et les clients se bousculaient devant ma porte pour que je les prenne et je n'avais même pas besoin de bouger pour me faire un maximum d'argent. Ce temps est révolu et mes enfants commencent à grandir donc je dois penser à elle.