****Partie 6****
**Sylvie Dieng**
Depuis que je suis mariée, je n'ai pas jugé utile de prendre des congés. Cependant, je crois que je viens d'en avoir besoin. Depuis quelques temps, je me sens fatiguée, étourdie et maintenant, je me suis évanouie au bureau. Mon chef que je considère comme un frère, un ami de par ses conseils, m'a conduite illico à la clinique qui est prés de la société où je me réveille tout déboussolée.
Le docteur : ah enfin, vous voilà revenue nous madame Faye.
Moi : que s'est-il passé ?
Le docteur : vous vous êtes évanouie au bureau.
Moi : évanouie ! Pourtant je ne suis pas malade.
Le docteur : on vous a fait des prélèvements et on attend les résultats qui vont arriver d'un moment à un autre. Vous n'avez rien ressenti dernièrement ?
Moi : une légère fatigue due surement à un surmenage.
Le docteur : c'est possible. A quand remontent vos dernières règles ?
Je réfléchis mais je n'arrive pas à donner de date exacte tant je ne me rappelle plus. Avec mes nombreux problèmes de couple, je me disais juste stressée d'où mon retard. Mais avec la question du médecin, je commence à espérer mais un tout petit car je ne veux pas de désillusion.
Moi : je ne m'en rappelle plus docteur.
Le docteur : vous présentez les symptômes de grossesse mais les analyses vont nous édifier.
Moi : je croise les doigts docteur car j'ai tant entendu ce moment que je n'en espérais plus.
Le docteur : vous avez suivi un traitement ?
Moi : tous les gynécologues que j'avais vus m'ont dite la même chose : je n'ai aucun problème qui pourrait m'empêcher de tomber enceinte.
Le docteur : donc c'est le moment qui n'était pas encore propice.
On frappe en ce moment à la porte et une infirmière arrive avec une chemine cartonnée bleue.
Le docteur : eh bien les résultats sont là, on va savoir ce qui va et ce qui ne va pas.
Après un moment qui me parut une éternité, il relève la tête et me dit.
Le docteur : félicitations madame vous êtes enceinte.
Je me mets à pleurer. Ce moment que j'ai entendu des années et des années est enfin arrivé. Je ne peux pas décrire ce que je ressens en ce moment. Je pense à mes parents mais surtout à mon mari qui rate ce moment si exceptionnel. Mes larmes sont celles de joie et le docteur qui a compris cela me laisse un moment avant de me tendre un mouchoir.
Le docteur : je comprends votre émotion madame Faye.
Moi : je ne sais pas quoi dire docteur. Je vous remercie de cette bonne nouvelle.
Le docteur : je dois vous orienter chez ma collègue gynécologue qui va vous prendre ce matin même. Elle saura mieux que moi vous conseiller.
Je passe chez la gynécologue qui me reçoit quarante minutes plutard. Elle m'accueille chaleureusement et après les questions de routine, elle me fait une échographie qui révèle une grossesse de douze semaines. Au bureau, je décide en accord avec mon patron de prendre un long congé pour aller me ressourcer auprès des miens. C'est ainsi que le lendemain, je prends le chemin de chez tonton Pascal qui me reçoit les bras ouverts. Il ne pose pas de question et me laisse me reposer pendant des jours et quand je me décide de lui parler de mes problèmes de couple, il m'écoute sans m'interrompre.