chapitre 79

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"Lucas qu'est-ce que tu fais debout? Le médecin a été clair, tu ne te lèves pas du lit à moins d'avoir un accompagnateur pour te soutenir." Dis-je en fermant mon ordinateur portable.

"Je m'ennuyais de toi." Dit-il en s'assoyant à côté de moi.

"T'aurais pu m'appeler et je serais venue te rejoindre."

"T'aurais passé la journée au lit avec moi? T'es sûr que t'aurais réussi?"

"Oui, pourquoi je n'aurais pas réussi?" Dis-je en levant un sourcil.

"Parce qu'à la seconde où tu as fini de t'occuper de moi, tu retournes sur l'affaire Morgane."

"T'exagères toujours."

"Tu faisais quoi avant que j'arrive?" Dit-il en souriant.

"Je... hum, je, en fait je..."

"Tu étais sur le cas de Morgane?"

"Pfft, non. J'ai une vie voyons, je ne fais pas juste ça."

"Alors dis moi ce que tu faisais."

"Je regardais de la pornographie." Dis-je en riant.

"Alors on peut regarder ça ensemble." Il ouvre mon ordinateur et les informations de Morgane apparaissent sur l'écran.

"Oups." Dis-je en riant encore plus.

"Luna, tu peux prendre une pause de ça pendant une heure et simplement passer du temps avec moi?"

"D'accord, tu veux faire quoi?"

"On pourrait aller dans mon lit et on pourrait écouter un film. Si tu pouvais cuisiner quelque chose de mangeable ça ne serait pas de refus." Dit-il en souriant comme un enfant.

"Tu le sais que tu ne peux pas manger de repas, seulement des smoothies."

"S'il te plait."

"Non, je fais ça pour ton bien." Dis-je en l'embrassant avant de l'aider à retourner se coucher dans sa chambre. J'allais repartir, mais il prend ma main et il me tire contre lui.

"T'as dit que tu resterais avec moi."

"Tu vas mettre le film par télékinésie?" Dis-je en riant.

"Tu veux mettre quoi comme film?"

"C'est une bonne question." Dis-je en fouillant dans ses films.

"Tu pourrais venir dans le lit et on ne fait que parler."

Je souris et je vais me coucher à côté de lui. J'avoue que je préfère sa deuxième idée. Je regarde son visage. Il est encore enflé des coups qu'il a reçu. Il est vraiment dans un piteux état. Ça fait deux semaines qu'il est sorti de cette merde. Il me regarde en souriant. Comment il fait? Comment il fait pour garder le sourire malgré son état?

"Quoi?" Dit-il en riant.

"Rien." Dis-je en enlaçant sa main.

"Je ne croyais pas que t'étais à ma recherche."

"Oh non, je ne l'étais pas voyons. C'est un hasard que je t'aille trouvé." Dis-je en riant.

"Je suis chanceux avec le hasard dans ce cas."

"T'as peur des fois?"

"Peur de quoi?"

"Ne fais pas l'idiot." Dis-je en roulant les yeux.

"Non, je n'ai pas peur. Je suis encore en vie et toi aussi, c'est tout ce qui compte."

"T'as aucune séquelle?"

"Seulement celle sur mon corps, c'est des cicatrices et non des séquelles. Calme toi Luna, je vais bien d'accord?"

"Aucun cauchemar?"

"Si tu dormais avec moi au lieu de faire tes recherches sur Morgane tu le serais."

"Tu vas me répliquer cette phrase à chaque fois que je prends des nouvelles de ton état de santé?"

"Peut-être, ça va dépendre de toi."

"Comment ça, dépendre de moi?" Dis-je en levant un sourcil.

"Si tu continues à m'ignorer ou si tu t'occupes de moi."

"Dès que tu seras guérit, je te botte le cul pour avoir dis ça."

"Je te taquine, t'es une très bonne infirmière." Dit-il en riant.

"Je sais." Dis-je en souriant.

"T'as pensé quoi quand tu t'es réveillée et que je n'étais pas là?"

"Que tu devais être entrain de me préparer de la nourriture."

"Je crois que ton amour pour la nourriture est plus fort que n'importe quoi." Dit-il en riant.

Je lui souris et je le regarde. Il est vraiment beau.

"Luna, j'avais une question pour toi..." Dit-il hésitant.

"Oui quoi?"

"Je ne veux pas mettre de l'huile sur le feu, je pose tout simplement la question."

"Arrête de tourner autour du pot et pose ta stupide question." Dis-je en riant.

"Très bien, hum j'ai remarqué que tu portais toujours des chandails à manches longues et hum... tu passes beaucoup de temps seule. Je me demandais t'as recommencé à te couper?" Dit-il en mordant sa lèvre comme s'il avait peur d'avoir fait une bêtise.

"Euh, quand tu n'étais pas là, je... hum oui. Depuis que tu es revenue c'est mieux! Je t'assure. T'es là maintenant, je sais que tu vas bien et que tu es en vie, alors tout va bien."

"Pourquoi tu fais ça?"

"J'avais peur de ne plus jamais te revoir. Je m'imaginais que t'étais mort. Je capotais complètement." Dis-je en baissant la tête.

"Mais pourquoi tu te coupes? Ça sert à rien, je trouve ça tellement ridicule que t'ailles fait ça pour moi."

"Tu sais quand ça fait tellement mal mentalement que tu ne sais plus quoi faire et en te faisant mal physiquement, tu te concentre sur cette douleur là au lieu de l'autre qui est mille fois pire. C'est comme donner une claque ailleurs pour ne pas sentir où on a mal. Parfois, on ne contrôle pas vraiment ses pensées. On essaye de penser à autre chose, mais les mêmes horreurs reviennent sans cesse. Alors tu changes le mal de place. Ce n'est pas un changement permanent, mais ce l'est pour un bref instant et ça fait un bien fou, malgré que cela ne dur qu'un court instant."

"C'est aussi difficile que ça?"

"Oui Lucas, le monde pense que c'est facile, que c'est faible de faire ça, que c'est con, mais pour le monde qui le fait c'est juste une pause de toutes les scénarios qu'on s'imagine dans notre tête, toutes les pensées qu'on a qui ne sont jamais positives." Dis-je en le regardant dans les yeux.

"Et t'as besoin d'aide? Je ne sais pas quoi faire avec ce genre de situation."

"Si tu restes avec moi et que tu continues de me faire rire ça va aider." Dis-je en souriant un peu.

"Et si à ça j'ajoute des périodes de câlin?"

"Oh alors là je vais te marier."

"Dans ce cas, je vais commencer à magasiner ta bague." Dit-il avant de m'embrasser. Il est génial mon copain.






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