L'Épreuve : Le labyrinthe (Fanfiction) - TERMINÉ (En Reécriture)

Prologue

Elle était enfin prête, j'en étais convaincue. 

D'un pas tendu, je m'engagai dans le couloir menant à la salle d'opération. J'avais toujours détesté cette section de l'institut. Ces longs couloirs sinueux revêtus de tuiles blanches du plancher au plafond me rendaient claustrophobe. 

Une fois arrivée devant la porte de la salle d'opération, je glissai ma carte d'identité dans la serrure et tournai la poignée métallique lorsque j'entendis le bip d'autorisation. J'avais fait une demande spéciale pour être laissée seule avec le sujet quelques minutes avant son départ pour le Bloc. 

Vêtue d'une robe d'hopital bleu poudre, le sujet, une jeune adolescent de petite taille, était calmement assise sur son lit. Faisant dos à moi, je ne pu lire l'expression sur son visage. J'observai donc en silence ses épaules retombées doucement à chacune de ses expirations. Son souffle était faible et son dos courbé comme si le ciel reposait sur ses épaules.

Discrètement, je vins la rejoindre. Elle sursauta au contact de ma main sur son épaule. D'un geste taquin pour détendre l'atmosphère, je lui fis me faire une place sur le lit. Elle sourit faiblement et, sans un mot, se déplaça vers la gauche. Son regard évitait le mien alors que je m'installai à ses côtés. Mon coeur se serra en appercevant les marques d'ongles dans ses paumes. Une villaine habitude qu'elle utilisait pour tenter de controler son anxiété depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir. 

Je pris sa main dans la mienne et, de l'autre, leva son menton pour la forcer à me regarder en face. Ses yeux d'un bleu argenté étaient cernées par le manque de sommeil des derniers jours. Elle afficha une expression neutre, presque non-chalante. Pourtant, je su discerner la peur qui dansait derrière son regard. Elle pouvait bien cacher aux infirmères et aux docteurs cette frayeur qui l'habitait en cet instant, quelques minutes avant l'Effacement. Pour ma part, elle ne pu me duper. Après tout, j'étais sa grande soeur.

- Ça va aller, lui promis-je en repoussant une mèche de sa courte chevelure chataine derrière son oreille.

L'adolescente de seize ans aquiesça vaguement, détournant son regard vers les documents que je tenais sous mon bras. Ma machoire se crispa. Je me forcai pour ne pas la serrer dans mes bras, espérant que le temps se fige pour toujours. 

Hélas, le temps n'étais pas en ma faveur et, elle l'avait deviné, j'avais aussi un travail à accomplir avant le retour du docteur.

J'ouvris donc mes dossiers et les déposèrent sur mes genous. Je récitai à voix haut les évènements des derniers jours.

- Il y a de cela trois jours, le sujet A1 a péri. Selon les rapports, une panne de courant auraient causée la perte du controle les créatures. Les bêtes ont suivi les procédures habituelles, ces dernières étant de capturer à chaque soir un sujet pré-séléctionné afin d'accélérer le Processus Final...

- Malheureusement, les associés n'ont pu envoyer les informations appropriés aux créatures le soir de la panne et celles-ci s'en ont pris au mauvais sujet. Le sujet A1.

Comme à son habitude, ma soeur avait déjà lu les documents. Après tout, c'était son job de remplir les rapports d'anomalies. Si elle n'avait pas été forcée à entrer dans le Bloc aujourd'hui, ça aurait probablement été elle qui aurait été tâchée d'émettre le rapport que je tenais dans mes mains.

Un lourd silence s'installa entre nous. Ses sourcils se froncèrent.

- Je peux sentir ton jugement quand tu me regarde de haut comme ça. Tu sais bien que je devais le faire. 

Mes poings se serrèrent et je containt mon envis de me laisser emporter part mes émotions. D'un ton sévère, mais calme, je m'exclamai:

- Je ne te juge pas voyons. Je suis terrifiée! Ce que tu as fait était totalement stupide et maintenant tu en payes le prix. Crois-moi, j'ai tout fait pour les empêcher de t'envoyer au Bloc, mais la Chancelière Paige a refusé de s'entretenir avec moi. 

Je fermai les yeux un moment puis pris une grande inspiration. Doucement, je refermai mes dossiers et les dépossai sur la table de chevet près du lit. 

Alors que mon regard se reposait sur elle, je la sentie encore plus distant qu'à mon arrivé. Ses cheveux frisés tombant devant son visage. C'était une posture que je connaissais trop bien. Lorsqu'elle commetait une gaffe étant enfant, elle se servait toujours de sa chevelure épaisse pour cacher ses yeux brouillés par les larmes ou ses joues rougis par la culpabilité. Je souris malgré-moi, perdue dans mes pensées pendant un instant. Elle était si jeune encore et pourtant ces souvenirs semblaient remonter à tellement d'année plus tôt.

- Écoutes... Tu es tout ce qui me reste dans ce monde pourri. Je ne veux pas... (je pris une pause pour me corriger) Je ne peux pas te perdre... S'il te plait soeurette. Je sais que tu es plus maline que ça! Rejoints les Blocards, aide-les à terminer l'épreuve avec le moins de perte que possible. Fait en sorte que ce qui t'a foutu dans cette situation ne soit pas arrivé en vain. Tu leur as peut-être fait gagner un peu de temps, mais tu connais le WICKED autant bien que moi, ils ne vous renderons pas la vie facile. Surtout pas après ce que tu as fait.

Mon souffle fut coupé lorsque ma soeur m'enlaca brusquement. Je retint les larmes qui me montèrent immédiatement aux yeux. Mes bras l'entourèrent et je déposai ma tête contre la sienne. 

Le temps s'arrêta...

Mon corps me criait de ne pas la lacher. Comme si une fois que nous nous séparerons, elle allait se volatiliser devant mes yeux. Mes pensées se bousculèrent: ''Et si c'était la dernière fois que tu la prenait dans tes bras ainsi? Et si tu ne la voyais plus jamais grandir? Entendre son rire, calmer ses pleures, détendre sa colère, supporter idées parfois loufoques...''

Et si elle ne survivait pas l'épreuve?

- Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les aider, dit ma soeur avec une résolution qui me prit au dépourvu. Tu as raison, je suis plus maline qu'ils ne le pensent.

À contre coeur, je la sentie se séparer de moi. Ses yeux étaient glaciales. La peur avait laisser place à une détermination inebranlabe. 

- Je ne les laisserai pas continuer leur épreuve à la con. Je ne peux pas.

Je souris avant de laisser échapper un petit rire.

- À chaque fois que j'ai l'impression de connaitre tes plans, tu continue de me surprendre petite soeur.

On cogna à la porte. Je me levai et empoignai rapidement mes dossiers. J'allais m'avancer pour ouvrir la porte, mais elle me retint par le bras. Dans un murmure, elle m'expliqua:

- Dans ton bureau, deuxième livres sur la première étagère de ta bibliothèque. Tu y trouvera des instructions à l'intérieur. Aide-moi à me souvenir lorsque je serai là-bas...

Mes sourcils se froncirent. Un mélange d'intrigue et de préoccupation m'envahir.

- Sérieux... depuis combien de temps planifies-tu tout cela?

Un sourire malicieux se dessina sur ses lèvres au moment ou le battant s'ouvrit en grand. Les infirmières pénétrèrent dans la pièce suivit du docteur. Ce dernier me fit signe de quitter les lieux.

Je m'exécutait sans broncher et sortie de la salle d'opération. Mon coeur battait à tout rompre. La porte entre-baillée, je jetai un dernier coup d'oeil à ma petit soeur qui s'allongeait sur le lit au demande du docteur alors que les infirmères s'activaient à l'entour d'eux, vérifiant l'équipement nécéssaire à l'opération qu'on appelait l'Effacement.

Une seule phrase résonait dans ma tête alors que je refermait le battant: ''depuis combien de temps planifies-tu tout cela?''

Je n'avais pas eu de réponse et, si la malchance était de mon côté, il se pourrait que je ne le sache jamais...

Avant de tomber dans mes pensées noires, je visualisai la bibliotèque dans mon bureau. Du haut de ses 16 ans, ma soeur paraissait avoir développé un plan contre les projets du WICKED et elle avait besoin de moi pour le mener à bon terme. Je devait faire tout ce qui était en pouvoir pour lui venir en aide. Ce qui l'attendait après l'Effacement pourrait lui causer la mort et jamais je ne me pardonnerais de la laisser à son sort. Il en était hors de question!

D'un pas déterminé, je m'élancai en direction de mon bureau. Drôlement, pour la première fois, les tuiles d'un blanc éclatante qui m'entourait me fire sentir... en contrôle.