Pour Fotine

3.2K 121 18
                                    

La pluie tombait à verse dehors, les grosses gouttes allaient s'écraser sur le sol boueux et les bourrasques de vent venaient frapper les carreaux avec violence. L'automne. Une des saisons que j'abhorrais le plus. Le mauvais temps me déprimait et me sapait ma motivation. Soudain des bras se glissèrent autour de ma taille me faisant sursauter.

"Eh n'aie pas peur, c'est moi." rit Olivier en appuyant son menton sur mon épaule.

Je poussai un soupir de soulagement et me laissai aller contre son torse.

"À quoi tu penses? me demanda-t-il d'une voix douce en déposant un baiser sur ma joue.

-À notre entraînement de Quidditch, j'espère que la pluie se sera calmée, je déteste revenir trempée comme une soupe de l'entraînement!

-Personne n'aime ça."

Je ne répondis pas et profitai du silence qui s'installa entre nous. Nous y étions habitués et ce n'était pas dérangeant. Depuis le temps que nous étions ensemble, plus grand chose ne nous gênait à présent. Dans un mois nous allions fêter nos deux ans ensemble. Moi-même j'en était éberluée, je ne pensais pas pouvoir rester aussi longtemps avec un garçon à mon âge. Moi qui avais toujours chéri ma liberté voilà que je m'étais casée pour l'abandonner. Olivier m'avait tant apportée... C'était grâce à lui que j'avais découvert le Quidditch. J'avais le vertige depuis ma plus tendre enfance. Le vrai vertige, pas une petite crainte. Lorsque je m'élevais du sol, que je voyais celui-ci s'éloigner de moi, mon cœur commençait à battre la chamade. En sentant que mes pieds n'étaient plus fermement sur terre, des sueurs froides commençaient à apparaître, mon estomac se nouait, mon repas remontait. Olivier au contraire était plus à l'aise dans le ciel que nulle part ailleurs et le fait que je ne partage pas son sentiment l'ennuyait. Alors il se mit en tête de faire disparaître ma peur. Au début, je n'y croyais pas. Mes réactions étaient tellement puissantes que je doutais qu'il en soit capable. Mon scepticisme ne le découragea pas, au contraire. Cela lui donna même une profonde envie de me montrer qu'il avait raison et était capable de faire disparaître mon angoisse. Petit à petit il se mit à me faire exécuter différents exercices comme si j'étais son élève. Au début ils étaient simples et enfantins, je devais monter sur un banc, à l'escalier, m'asseoir sur le dossier d'une chaise. Mais jour après jour il compliqua les activités, je devais ensuite monter à un arbre, au mur, m'installer sur une haute branche. Il arriva que je refuse de m'exécuter, figée par la peur. Quand cela arrivait, il abandonnait mais me faisait réessayer le lendemain puis le surlendemain en somme jusqu'à ce que j'y arrive! Au bout de quelques mois, ma hantise du vide s'était atténuée et finit par s'évanouir complètement. Peu après qu'il m'ait guérie de mon vertige nous commençâmes à sortir ensemble. Rapidement il me convint d'essayer le Quidditch et j'y pris goût sur-le-champ. Il n'y avait pas de meilleur sentiment au monde que celui de décoller du sol, de prendre le Souafle pour aller marquer... En jouant, j'oubliais tous mes problèmes et découvrir ce sentiment fut un vrai délice. Olivier me tira de mes pensées en déposant un baiser sur ma nuque et en s'écartant de moi:

"Je dois y aller, j'ai cours dans dix minutes. Ne te languis pas trop de moi."

Je pouffai et levai les yeux au ciel face à son arrogance. Il tourna les talons et me laissa seule dans la salle commune. Les autres élèves en permanence étaient probablement à la librairie ou dans les couloirs peut-être même dans les dortoirs. C'était si calme... Tout ce que je pouvais entendre était le murmure de quelques élèves et évidemment la pluie . Je tournai le dos au triste paysage pour faire face à la salle commune. Je parcourus du regard la pièce vide et sentis ma respiration s'accélérer légèrement. Depuis qu'Harry avait été attaqué par les Détraqueurs, pendant un match de Quidditch je n'étais plus tranquille. J'avais peur de les voir surgir à n'importe quel moment pour m'agresser, me tuer, m'aspirer toute ma joie. Là j'étais seule, si j'arrivais je serais seule pour leur faire face. Je n'aurais aucune chance! Mon cœur se serra et la tête me tourna subitement. Je devais sortir de là au plus vite sinon j'allais m'évanouir. D'un pas rapide je sortis de la salle et une fois que j'eus retrouvé le couloir animé je poussai un profond soupir de soulagement. Je rassemblai mes esprits et décidai de me rendre à la librairie pour réviser mon contrôle oral qui approchaità vitesse grand V. Heureusement elle n'était pas déserte et je m'installai à la table de mon groupe d'amis.

2 Harry Potter x reader préférences et imagines françaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant