Pour Dollythedool

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Enfant, on se sent invincible. Tout notre entourage semble invincible. Quand on grandit on réalise que nos proches sont mortels, que nous ne sommes pas à l'abri du danger. La bataille approchait et ce fut la boucherie imminente qui me fit vraiment réaliser que j'allais perdre des proches et peut-être même ma vie. J'aurais préféré ne pas y penser, oublier que certains risquaient de soudainement disparaître de mon existence. Toutefois cette idée me hantait jour et nuit sous la forme de cauchemars ou de pensées négatives dont j'avais du mal à m'extraire. Une des personnes que je craignais le plus de perdre était probablement Neville Longdubat. Je ne lui avais jamais parlé pendant longtemps mais cette année nous avions été dans la même classe et nous étions très rapprochés. Rapprochés au point où je me mis à nourrir des sentiments... plus qu'amicaux à son égard. Tout le monde se moquait de Neville mais moi je le trouvais adorable et doté d'une grande bonté. Il était toujours à l'écoute des autres, attentif. Les garçons comme lui étaient si rares à cet âge... Plusieurs fois je faillis me déclarer à lui mais à chaque fois au dernier moment me défilais. J'avais l'impression que mes sentiments étaient réciproques mais avais peur. Je craignais d'avoir imaginé son regard fixé sur moi, d'avoir fantasmé ses joues empourprées. Si je me trompais, j'allais souffrir les affres de l'humiliation; une vraie torture. Aussi avais-je toute l'année, bien à contrecœur, tu mes sentiments. Toutefois la situation avait à présent changé. Nous allions risquer notre vie et je ne voulais prendre le risque de mourir sans lui avoir dévoilé mes sentiments:

"Elizabeth ça va?"

Je clignai des yeux plusieurs fois et repris contact avec la réalité. Un garçon dont je ne connaissais même pas le nom était penché vers moi. Je me relevai en vitesse:

"Oui, juste un peu fatiguée."

Je le remerciai et pris congé de lui sans même lui demander son nom. À quoi bon après tout, nous n'allions peut-être jamais nous revoir! Je me mis en quête de Neville mais dans la foule d'élèves, eus quelques difficultés à le trouver. Lorsque finalement je l'aperçus, je l'interpellai d'un ton faussement jovial. En ces temps durs nous avions tous besoin de joie, et je voulais être le rayon de soleil de Neville. Son visage se fendit d'un grand sourire qui fit rater un battement à mon coeur:

"Elizabeth! Je suis content de te voir! Je te cherchais justement."

Un sourire vint flotter sur mes lèvres et j'arquai un sourcil:

"Ah oui? Pour quelle raison?"

Il vira soudain au rouge écrevisse et bafouiller en tentant d'adopter un ton badin:

"Pour rien. Je me demandais juste si tu allais bien.

-On va dire que je fais avec. Qui peut prétendre se porter parfaitement?"

Neville acquiesça, la mine sombre et je me rendis alors compte qu'au lieu d'alléger l'atmosphère, je l'avais alourdie plus que de raison.

"Allons nous asseoir à l'écart, proposa-t-il subitement."

Pour ne pas me perdre, il me saisit par le poignet et me tira à travers la foule. Je me laissai faire avec délice. Soudain, je repensai à la guerre, je risquais de perdre la vie ou de le perdre lui... Un étau se resserra sur mon cœur, il fallait que je me déclare. Peu importe s'il me repoussait je préférerais avoir des remords que des regrets. Docilement, je me laissai guidée et une fois à l'écart, nous nous assîmes dans un coin:

"Tu crois qu'on gagnera? me demanda-t-il soudainement."

Je ne sus que répondre. Je ne voulais pas mentir ni être fataliste. Alors je commençai prudemment:

"Bonne question. Je pense que les chances sont égales des deux côtés."

Il ne répondit rien, je n'avais fait que souligner les faits. Je m'humectai les lèvres et repris avec abattement:

2 Harry Potter x reader préférences et imagines françaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant