Elisabetta s'assit sur le banc en bois et amena Leandru à en faire de même.
- Tu es triste. Tu as parlé à ta grand-mère ?
- Oui. Malheureusement, elle...elle a trop de haine pour ta grand-mère. Elle m'a expliqué les raisons qui ont poussé nos deux familles à s'entretuer, elle m'a confié la raison de la mort de ton grand-père.
Pendant de longues minutes, tout en tenant fermement les mains d'Elisabetta, Leandru lui confia les secrets de Rose Venazzi. La voix du jeune homme trembla à de nombreuses reprises et quand il eut terminé son récit, c'est avec un voile de tristesse dans les yeux qu'il dévisagea celle qu'il aimait :
- Tu comprends,...dès que ma grand-mère aura parlé à mon père, il ira trouver Gabriel et...je sais bien qu'il...me fera payer cet affront.
- Alors partons à Corti. Le maire ne pourra pas refuser de nous marier !
- Et tu seras veuve dans les trois jours Lisa. Je suis désolé, je croyais vraiment que ma grand-mère accepterait de...de nous aider, de parler pour nous à mon père et mes frères mais...je n'imaginais pas qu'elle avait voulu épouser ton grand-père, je ne savais rien de tout cela.
- Pourquoi n'a-t-elle encore rien dit ta grand-mère ?
- Sans doute parce qu'elle tient à ce que mon père puisse conclure quelques contrats importants avant de...déclencher les hostilités.
- Donc, dans huit jours, lorsque tes frères et les miens rentreront d'Aiacciu,...
- Ils seront sans doute mis au courant par ma grand-mère.
- Gabriel sait qu'il sera envoyé en prison s'il te fait du mal, je ne veux pas croire qu'il puisse s'attaquer à toi ou...
- Ou alors, il t'obligera à te marier avec Martin avant la fin de la période de deuil.
- Non ! Non, jamais ! Je ne le laisserai pas faire !
- Tu n'auras pas le choix Lisa,à cause de moi.... J'aurais dû me tenir loin de toi, je suis tellement désolé. Je n'arrive pas à t'imaginer avec ce brutézzu. Si Gabriel ne me tue pas, moi, je ne pourrais jamais accepter qu'il t'oblige à partager le lit d'un autre homme. Je le tuerai de mes propres mains, je ne le supporterai pas.
Elisabetta se leva alors lentement : elle revit ce moment où Martin Giacobi l'avait agressée et elle frissonna lorsqu'elle se rappela ses mains avides sur elle. Non, elle ne serait jamais son épouse, jamais.
Elle s'appuya contre le mur de pierres de la bergerie et elle se mit à pleurer. Leandru se leva à son tour et il l'enlaça tendrement.
La jeune fille se retourna pour l'embrasser puis, quand elle sentit qu'il avait posé ses mains sur ses hanches elle détacha ses lèvres des siennes.
Les deux jeunes gens se regardèrent sans parler puis, Elisabetta prit la main de Leandru et elle l'amena vers le lit qui se trouvait dans un coin de la pièce.
Des yeux, la benjamine des Casaleccia implora son compagnon en silence : si leur amour était condamné, elle refusait à ce que Martin Giacobi soit le premier homme à la toucher.
Leandru comprit l'appel d'Elisabetta mais il ne voulait pas accéder à sa requête et il secoua lentement la tête.
- Si je suis condamnée à épouser Martin, alors il aura tout de moi et ça, je ne veux pas.
- Je ne peux pas Lisa, j'ai trop de respect pour toi, je...
- Je veux que tu fasses de moi une femme Leandru. Toi et personne d'autre.
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Cum' un cantu di liberta
Tiểu thuyết Lịch sửLes Casaleccia et les Venazzi sont deux importantes familles du village de Merusaglia en Corse.Depuis plus de deux siècles, la vendetta fait partie de leur quotidien et les membres des deux clans se vouent une haine féroce. Depuis leur plus jeune â...