27. Deux miroirs en face l'un de l'autre, reflétant l'éternité

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Christopher prend l'avion ce matin et je décide de l'accompagner à l'aéroport en voiture. Pendant tout le trajet, l'ambiance est bizarre. Il est plongé sur son téléphone et moi je suis concentrée sur la route mais aucun de nous ne semble avoir quelque chose à dire. Je n'aime pas ça, j'ai l'impression que les choses m'échappent doucement avec Chris et je n'ai pas envie de ça.

Il descend de la voiture sans rien dire et récupère ses affaires dans le coffre. Je marche avec lui jusqu'à l'entrée de l'aéroport, toujours en silence et extrêmement mal à l'aise. Au moment de se dire « au revoir », il se tourne vers moi et m'embrasse délicatement la joue.

- Je t'appelle quand j'arrive ! il tourne les talons pour s'en aller.

- Christopher ! je l'appelle et il me regarde. On peut pas se quitter comme ça !

- Qu'est-ce que tu veux que je dise de plus ? il sourit.

- Je sais pas... je bafouille. Que tu m'embrasses ou que tu me prennes dans tes bras.

- Je sais pas Maya...

- Quoi ?

- Nous... il finit par lâcher en fuyant mon regard.

- Qu'est-ce que t'es en train de faire là ? ma gorge se serre petit à petit.

- Ça ne peut pas marcher comme ça. Toi ici et moi là-bas, toi qui fuis avec l'autre dès qu'un problème se présente à toi, toi qui es distante avec moi, qui ne fais aucun effort pour nous.

- Je suis venue vivre avec toi Chris, j'ai lâché ma vie, mes amis, ma famille pour venir m'installer avec toi alors tu ne peux pas me reprocher de ne pas avoir fait d'effort ! je pète les plombs et les larmes me montent aux yeux.

- J'ai bien senti que tu n'étais pas heureuse aux Etats-Unis, sans eux, sans Ken...

- C'est une crise de jalousie que tu me fais ?

- Non, c'est une prise de conscience. Il faut qu'on prenne tous les deux le temps de réfléchir et de faire le point sur notre couple.

- Si tu le dis.

Il m'embrasse le front et rentre dans l'aéroport. Je le regarde s'en aller devant mes yeux et je ne fais absolument rien pour le rattraper. À vrai dire, je ne sais même pas quoi faire pour le retenir ici. Je lui ai fait du mal sans m'en rendre compte, à cause de Ken encore une fois. Toujours Ken. Ça commence à faire trop. Il faut qu'on parle.

A: Ken

Je peux passer chez toi pour discuter de ce qu'il s'est passé hier ?

De: Ken

Ramène toi.

Je roule jusqu'à chez lui et ne prend même pas la peine de sonner au combiné parce que je connais le code par coeur. Je monte les escaliers et sonne à sa porte. Il vient m'ouvrir habillé de vêtements de sport.

- Tu fais du sport toi maintenant ! je le taquine

- Entre ! il répond froidement, ce qui donne déjà le ton.

Je rentre et on s'assied tous les deux sur le canapé.

- Ken, on ne peut pas continuer comme ça ...

- C'est exactement ce que je me disais, on va droit dans un mur.

- Tu le pensais tout ce que tu m'as dit l'autre jour ? je demande d'une petite voix.

Mais on résisteraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant