20. Il avait les yeux bleus pour effacer le ciel gris

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Maya

J'entends quelqu'un m'appeler et je me réveille d'un seul coup. Merde, je me suis endormie en l'attendant devant chez lui, quelle conne ! Je vois dans son regard qu'il est inquiet mais je me contente de me relever et de m'étirer. Ken fronce les sourcils avant de rouler des yeux en souriant.

- Tu t'es sérieusement endormie devant chez moi ? il me lance une pique avant d'ouvrir la porte de son appartement.

- Écoute, ça fait une plombe que je t'attends, au bout d'un moment, merde !

- Les téléphones, tu connais ?

- Bah...Euh... J'ai supprimé ton numéro !

- QUOI ?! il s'exclame choqué. Pourquoi ?

- Tu m'as pété les couilles...

- Et la chatte aussi, il explose de rire, ultra fière de sa blague.

Je lui lance le regard le plus noir et le plus mauvais que je n'ai jamais fait de toute ma vie et il s'arrête immédiatement de sourire. Il me fait entrer chez lui et je m'installe directement sur son canapé. Le canapé de Ken est une véritable institution. Tout le monde a une histoire à raconter par rapport à ce fauteuil et j'adore les découvrir les unes après les autres. Ken revient de la cuisine avec un verre de coca pour lui et un ice tea pour moi. Il s'installe à côté de moi et sirote son coca tranquillement.

- Bon, qu'est-ce que tu veux? il me demande sur un ton plutôt froid.

- Te parler. J'aimerais que tu m'aides pour un truc par rapport à Noah et Framal...

- Quoi encore ?!

- Si tu veux pas, dis le tout de suite hein !

- J'ai pas trop le temps là, je t'avoue ! Je dois préparer mes affaires pour la tournée, on part dans une semaine et rien n'est prêt et...

- Ok, je le coupe vexée, j'ai compris !

Je me lève et sors de chez lui en claquant la porte. Je suis dégoutée, je déteste quand il prend cet air supérieur et hautain avec moi. Je n'allais pas lui demander la lune mais juste qu'on se bouge le cul pour sauver le peu de relation qu'il reste entre Framal et Noah. Elle est pas bien et j'imagine que lui non plus. Même si je ne suis pas dans les meilleurs termes avec lui, je pense aux intérêts de ma pote qui va mal et je veux trouver une solution mais si monsieur Ken n'est pas prêt à mettre sa fierté de côté, je m'en chargerai toute seule.

Je marche d'un pas ferme même si la colère redescend petit à petit. Je bouscule au moins quatre personnes je ne prends même plus la peine de m'excuser à la longue. Je n'en peux plus de Paris. En passant devant quelques boutiques, je décide de faire quelques emplettes pour me changer les idées. Ça fait des plombes que je n'ai pas fait de shopping, après tout, avec une mère journaliste de mode et une soeur qui était passionnée de stylisme, je ne suis pas l'experte dans le domaine.

Alors que je zone un peu partout à la recherche de la tenue parfaite pour mon anniversaire, je me cogne à nouveau contre quelqu'un mais cette fois-ci, j'explose.

- Vous ne pouvez pas faire attention ?! je pète un cable.

- Excusez moi, je ne vous avais pas vu, me répond l'homme en face de moi.

- Oui, et bien je ne suis pas invisible non plus...

- Désolé...

Mais on résisteraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant