29. Petite princesse ne devrait pas devenir la reine des putes

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Maya

À cet instant précis, mon cerveau a totalement arrêté de fonctionner. Je regarde impuissante les deux coupables se redresser du fauteuil dans lequel ils étaient assis et s'agiter, comme pour cacher les preuves. Ken, fou de rage se rue sur Georgio et lui fout son poing dans la gueule.

- T'es qu'un pauvre bouffon, mon gars ! Un pauvre bouffon et un pauvre traitre ! Comment tu peux faire ça à Fram, hein ?! il pète un plomb. Et toi? Je pensais que t'avais plus de valeurs que ça Noah, venant de toi, ça me déçoit.

Je n'arrive même pas à en placer une tellement je suis sous le choc. Je regarde Noah et je peux lire toute la détresse dans ses yeux. Ken est toujours aussi énervé et Georgio n'ose même pas le regarder pendant qu'il regroupe ses affaires. Ken continue de lui balancer des choses horribles et Georgio garde étonnamment son calme avant de se tirer vite fait de l'appartement de Noah. Elle ne dit rien, elle n'ose pas nous regarder.

- Je te le dis tout de suite, s'emporte Ken, c'est soit tu le dis tout de suite à Fram, soit c'est moi qui le fais mais je te préviens que si c'est moi qui le fais, je ne prendrais aucune pincette

- Ça ne te regarde absolument pas Ken !

- T'es qu'une salope Noah, une putain de salope ! il s'énerve.

- Dégage de chez moi Ken ! elle hurle au point où je ne la reconnais pas.

Ken sort de l'appartement en claquant la porte tellement fort que les murs en tremblent. Je regarde Noah qui n'ose même pas me regarder dans les yeux.

- C'est quoi cette histoire No ?

Et là, sans que je le vois venir, elle s'effondre littéralement au sol et se met à pleurer à chaudes larmes. Elle hurle et je me rue vers elle pour la prendre dans mes bras. Je ne reconnais absolument pas ma meilleure amie. Elle est au sol et elle ne s'arrête pas de sangloter pendant une heure au moins. Je lui caresse doucement les cheveux et elle se calme petit à petit. Comment lui en vouloir dans cet état ?

- Qu'est ce qui se passe Noah ? je lui chuchote doucement à l'oreille une fois qu'elle s'est un peu calmée.

- Je... elle bafouille.. C'est...

Elle n'arrive pas à aligner une phrase sans se mettre à pleurer. Je l'aide à se lever et l'emmène dans sa chambre pour qu'elle se repose un peu. Je l'installe dans son lit et elle s'endort en une seconde. Je retourne dans le salon et range un peu le désordre de l'appartement de Noah. J'essaie de comprendre ce qui a pu la mettre dans cet état. Un décès ? Une rupture ? Nan, elle me l'aurait dit. Alors quoi ?

Je me pose et fais comme chez moi. Je nous prépare à manger et décide d'aller la réveiller pour qu'on mange ensemble. Elle a les yeux gonflés et rouges.

- Tu veux du vin ? je lui propose en tendant la bouteille vers elle.

- Mets moi la dose !

- Noah...

- J'ai été avorter tout à l'heure...

- Quoi ?! je reste sous le choc.

- C'était pas un entretien d'embauche. Je suis allée à l'hôpital pour avorter.

- Est-ce que Idriss savait ?

Elle prend une grande inspiration.

- Ça fait trois semaines qu'il me met la pression pour que je le fasse. Je voulais pas, je voulais le garder mais il m'a mis un ultimatum. Je me suis comportée comme la pire de toutes les idiotes et je l'ai suivi. J'ai été avorter tout à l'heure, j'ai tué ce pauvre petit bébé parce que Framal n'était pas capable d'assumer ses conneries et sa carrière passe avant tout. Je viens de bousiller ma vie, parce que je sais que cette histoire va me hanter toute ma vie pour un type comme lui, qui n'en a rien à foutre de rien. Je le déteste Maya mais je l'aime tellement en même temps. Je me sens minable et totalement conne. J'ai croisé Georgio en rentrant et je me suis juste effondrée dans ses bras. Il m'a consolée comme il a pu mais il ne s'est absolument rien passé. J'avais juste besoin de ça... sa voix se brise.

Mais on résisteraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant