35. Mais on résistera

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Mes valises sont bouclées. Je ressens toujours ce même sentiment étrange quand je m'apprête à quitter un endroit. Comme si j'emportais tout ce que j'avais vécu ici avec moi. L'appartement est vendu et ma mère et moi on s'en va toutes les deux aujourd'hui. Je regarde une dernière fois l'endroit où j'ai grandi, avec tout de même un pincement au coeur avant de refermer la porte aux côtés de ma mère et Martin.

- Ça va maman ? je lui demande

- Oui oui, elle me répond les larmes aux yeux. Je suppose que c'est normal que ce déménagement me touche autant mais, ça me fait mal de tourner la page sur la majorité de ma vie...

Je la prends dans mes bras. Je sais ce qu'elle veut dire par là, je sais qu'elle fait allusion à son mariage et à ses enfants et qu'elle aussi, elle emporte tous ces merveilleux souvenirs avec elle. Martin la prend à son tour dans ses bras avant de nous aider à descendre nos valises. Nos avions respectifs décollent dans deux heures. Moi pour le Canada et eux pour la Sardaigne. Je suis tellement excitée.

- Je vais aller dire au revoir à tout le monde avant d'aller à l'aéroport, on se retrouve là-bas !

Je leur confie ma valise et marche en direction du métro. J'ai vendu ma voiture pour payer une partie de l'université. Alors, je dois traverser Paris en métro pour aller dire au revoir. Je déteste les au revoir. Je vais chez Doums, je sais qu'ils y sont le trois quart du temps. Je monte les escaliers et toque et c'est Adèle qui vient m'ouvrir.

- Oh Maya, je suis contente de te voir ! elle me fait un câlin.

- Moi aussi ! Bon, je passe juste en coup de vent pour vous dire au revoir.

- Alors tu t'en vas vraiment.... dit tristement Doums en tirant une taff de son joint. Ça fait combien de temps que t'était sur Paris, un an et demi ?

- Ouais, c'est ça ! je souris.

- C'est fou comme les choses peuvent changer du tout au tout en un an et demi... Y a un an, on s'envolait pour la Californie et maintenant, tu t'envoles pour le pays des caribous.

- Tu vas nous manquer grosse,avoue Adèle.

- Paname sans les Mitchell, c'est pas la même chose ! ajoute Doums.

Au même moment, quelqu'un sonne à la porte. Doums me lance un regard que je ne saisis pas immédiatement jusqu'à ce que toute la bande débarque dans le salon.

- Wesh Doumams, on bouge en stud ! déclare Alpha.

- Tranquille les gars, Match nous quitte aujourd'hui.

- QUOI !? s'exclame Sneazz choqué. Tu comptais partir en furt' sans dire au revoir ?!

- Bah, je comptais sur le fait de vous trouver ici et faut croire que j'avais bien pensé ! je souris.

- Bon la gamine, me lance Deen, tu prends soin de toi, tu fais pas de la merde et tu les niques tous avec ton cerveau de petit génie !

- Et tu chopes pas l'accent de merde là! s'énerve gentiment 2 zerr.

- Et tu doses les bedos madame ! me dit Mekra le protecteur.

- Et tu nous captes aussi ! ajoute Doums.

Bref, après m'avoir gavé de recommandations, de menaces si je ne revenais pas ou si je ne donnais pas de nouvelles, je me suis levée pour y aller. Pendant ces brèves adieux, Ken n'a pas dit un seul mot. Il est resté calmement assis, un peu en retrait avec Framal et Georgio. Ils forment le clan de ceux avec qui j'ai eu une histoire négative. Pas un seul regard, pas un seul sourire, pas un seul mot, rien. Comme si je n'étais qu'une pure et simple inconnue. Comme si mon départ ne le touchait pas. Comme si je ne comptais pas à ses yeux. Et c'est sur cette note qu'on se quittera. Ça ne pouvait pas se terminer autrement de toute façon. Ken et Cloé, un beau bordel du début jusqu'à la fin.

Mais on résisteraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant