19. Le ciel aussi pleure après la dépression

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Maya

Il fait gris aujourd'hui. Etrangement, le météo de cette fin du mois d'août reflète exactement mon état d'esprit actuel. Je pars en week-end familial ce soir et je n'en ai pas envie. Heureusement, j'ai réussi à repousser l'échéance d'une journée parce que je travaille tous les vendredis soirs. Je dois les rejoindre cet après-midi et je n'en ai pas le courage. Je n'ai pas envie de voir mon père,on ne s'est plus parlé depuis la Californie. Et je dois avouer qu'il me manque, que notre relation fusionelle me manque mais je n'arrive pas à passer au-dessus, j'ai beaucoup trop de haine en moi.

J'ai dit à mes parents que je comptais amener Ken, c'était ma condition pour venir. Je pense que le plan tombe méchamment à l'eau. Je me rends compte qu'il n'y a pas d'entre deux entre Ken et moi. C'est soit tout beau et on s'entend vraiment bien et tout va bien, soit c'est un désastre total. Ce n'est jamais tout blanc ou tout noir, c'est peut-être un peu gris sur les bords. Et me voilà encore à penser à lui ! Dégage de mon esprit Ken Samaras !

Je prends le volant pour les rejoindre à Bruxelles dans notre ancienne maison. J'ai la tête complètement ailleurs aujourd'hui, je ne fais quasiment pas attention à la route. Qu'est-ce que je pensais, qu'il changerait au tout au tout juste pour moi ? Qu'il m'écrirait une chanson à moi aussi ? Que j'arriverai à le faire oublier l'amour de sa vie ? Je ne sais pas du tout ce qui m'a pris mais j'ai juste l'impression d'avoir tout fait de travers avec lui.Je mets ma musique sur l'ampli de la voiture pour me maintenir éveillée et évidemment, je tombe sur une chanson de Ken.

« L'amour c'est la guerre, pour ça qu'j'ai peur d'm'engager

Mais d'où me vient ce putain de besoin de vesqui ?

Je me dévoile et mets les voiles sans m'investir

Que me reste-t-il ?

Des relations d'amour devenues des vestiges »

En plein dans ta gueule Maya, tu l'as ta réponse. Je change immédiatement de chanson pour ne plus penser à ça. La route me parait interminable mais au bout de trois bonnes heures, j'arrive enfin à destination. Ça me fait tout drôle d'être ici. Ça ne fait cinq mois que j'ai quitté Bruxelles et pourtant, j'ai l'impression que ça fait une éternité. Je ressens comme une impression de revenir à la réalité après avoir vécu dans une sorte de rêve/cauchemar pendant ces derniers mois. C'est bizarre.

Je sonne et c'est un Sasha ravi qui vient m'ouvrir. Il me saute dans les bras.

- Ouaaais, Mama est là ! il s'exclame en me serrant dans ses bras. Viens vite, on mange le dessert.

Je n'ai même pas le temps de répondre que mon petit frère me tire dans l'énorme salle à manger de la maison où toute la famille m'attend. Il y a mon père et Meredith, Maman, Philippe et ses deux jumeaux de 13 ans John et Nicolas, il y a aussi la soeur de ma mère et ma cousine Laura qui n'a qu'un an de moins que moi et avec qui je m'entends super bien, ma grand-mère paternelle et mon cousin Victor de 23 ans. Je suis contente de les revoir. Je salue tout le monde et on me tend une part de dessert que j'engloutis en deux secondes.

- Alors la cousine, ça se passe les études ? me demande Victor en se resservant une part de gâteau.

- Tranquille, j'ai étonnement réussi tous mes examens...

- Trop forte ! s'exclame Laura. Je me suis plantée comme une merde en médecine.

- T'inquiète, médecine c'est ultra chaud ! Accroche-toi, hein, ça ira mieux l'année prochaine.

Mais on résisteraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant