Tora et l'Assassin

Douzième Chapitre

Aux alentours de dix-sept heures, toute la classe se réunit à quelques mètres du bâtiment du rendez-vous avec les nouveaux uniformes dont tout le monde parlait. C'était des uniformes créés par le gouvernement pour augmenter nos chances de réussite dans notre mission. La tenue se composait d'un haut à manches longues bleu nuit, des gants noirs, une veste grise, à manches courtes boutonnée avec capuche et poches à l'intérieur et à l'extérieur de la veste. Les garçons avaient un pantalon large de la même couleur que la veste avec des genouillères noires. Pour les filles, c'était un short de la même couleur avec un collant bleu nuit. Ils avaient tous les deux des chaussures de sécurité de couleur foncé.

Ce n'était pas que je n'aimais pas ce nouvel uniforme, mais il me serrais un peu ! Pourtant, on nous avait demandé nos tailles exactes. Apparemment, j'étais la seule dans ce cas ! Génial ! J'en avais assez d'être serrée comme dans une boîte à sardines alors j'ouvris ma veste. Pour continuer, mon haut était trop moulant à mon goût ! Oh et puis tant pis ! Je vais faire avec !

Nous arrivâmes au lieu, faiblement éclairé par une lanterne. Une fois qu'Isogai nous ait fait signe, l'opération infiltration commença. L'un de nous demanda à Ritsu, qui avait une application sur smartphone, d'avertir les professeurs si nous n'étions pas rentrés à minuit. Pourquoi toujours minuit ? Je ne comprendrai donc jamais !
Isogai ouvrit la porte du bâtiment indiqué par le kidnappeur, jeta un coup d'œil et nous fit signe d'entrer. Nous rentrâmes tous, les uns après les autres, et nous nous retrouvâmes dans une grande salle éclairée à chaque recoin de mur. Soudainement, un bruit nous fit sursauter.

_Aha ! Bah alors, on a peur ?

La voix venait d'un interphone en hauteur. C'était celle du kidnappeur. Nous étions tellement stressés à propos de cette opération qu'un simple bruit nous avait effrayé et mit sur nos gardes. En inspectant la pièce, on trouva d'autres interphones et des caméras, tous accrochés autour de nous. Karma fit remarquer au kidnappeur qu'il était plus voyeur que dieu de la mort, une blague déplacée de sa part.
La porte d'entrée se referma bruyamment. Maintenant, nous n'avions plus le choix. On ne pouvait plus retourner en arrière. Nous devions sauver Irina.

_On a fait ce que tu voulais alors rends-nous Madame Pouffe, s'exclama Kataoka impatiente.

On n'entendit en guise de réponse qu'un petit ricanement. Soudainement le sol se mit à trembler. Nous paniquâmes rapidement en prenant en compte le fait que nous nous attaquions à l'assassin le plus craint jamais connu. La pièce dans laquelle nous étions semblait descendre doucement. Il n'y avait pas d'échappatoire, nous étions pris au piège à partir du moment où nous avions ouvert la porte de l'entrepôt. Quelques instants après, nous nous retrouvâmes enfermés dans une géante cage face à l'assassin présumé.

_Écran de fumée !

Une grande fumée se dégagea de la cage suivie d'une explosion au mur ce qui nous permit de nous enfuir. Heureusement que notre experte en sciences, Okuda, avait suggéré cette situation en classe. Grâce à elle, nous pouvions nous enfuir et chercher Madame Pouffe par nous-même. Nous avions approfondi ce plan en classe qui consistait à former plusieurs groupes pour explorer notre environnement. Si nous réussissions à nous sortir de cette situation, tout le mérite reviendrait à notre prof poulpe.

Celui-ci était au Brésil pour assister à un match de football. D'habitude, il préférait le basketball mais le match qui se déroulait ce jour était la finale. Il y était allé sûrement pour se vanter. Pris par un drôle sentiment, le professeur Koro essaya de joindre un élève pour s'assurer que tout allait bien. Mais nous n'avions pas de réseau là où nous étions. Comme l'élève ne répondait pas, il en appela un autre puis un autre et encore un autre, en vain. Aucun élève ne répondait. Plus qu'inquiet, il renonça à son match de football et rentra au Japon.