Tora et l'Assassin

Seizième Chapitre

La fin du mois d'octobre annonçait la fête de l'école de Kunugigaoka. Une fête qui ouvrait les portes du collège au public et qui assurait la compétitivité entre les classes. Chaque élève du collège devait donner son maximum afin d'aider sa classe à remporter la compétition. Les classes devaient attirer le plus de personnes possibles en transformant leur lieu de travail en restaurant. Ils devaient accueillir les clients qui, après avoir visité l'école, désiraient prendre un bon repas préparé par les élèves. Les classes avaient le droit de demander une aide extérieure mais elle devait être acceptée par le directeur.

Avec ma classe, nous débattions de ce sujet sachant que l'on avait aucune chance contre les autres classes qui allaient toutes demander une aide extérieure afin d'assurer leur victoire. Bien-sûr ce droit ne nous était pas attribué. Il fallait donc qu'on se débrouille par nos propres moyens.

_On a aucune chance contre eux, ils ont beaucoup plus de privilèges que nous n'en auront jamais, désespérait Okajima.

_Vous avez entendu la nouvelle, annonça Sugino. Il paraît qu'Asano bénéficie d'un des plus prodigieux sponsors dans le domaine culinaire.

_Oui et tel que je connais Asano, ajoutai-je, il sera près à tout pour gagner cette compétition.

_Ca m'énerve, je ne veux pas perdre contre la classe A.

_Ce n'est pas une raison de déprimer de la sorte ! Même si nous n'avons pas de sponsors ou les mêmes privilèges que les classes du bâtiment général, nous avons quelque chose qu'eux n'auront jamais, nous rassurait Koro. Les ingrédients de la forêt sont très nutritifs et tout comme vous ils sont cachés et leur talent est inconnu aux yeux de tous !

Il avait raison. Ce qu'il nous avait dit nous rendit espoir. Après tout, le but était de s'amuser.
C'était dans la joie et la bonne humeur que les deux jours de fête de l'école commencèrent. La classe fut répartie en plusieurs groupes pour réaliser les différentes tâches. Après s'être occupés de la décoration de notre restaurant, une partie de la classe était chargée de récupérer des ingrédients dans la forêt entourant la classe. Une fois les ingrédients apportés, Muramatsu élaborait des recettes qu'une autre partie de la classe devait réaliser. Une fois les plats prêts, Okajima prenait des photos et Hazama ajoutait le descriptif de nos plats sur des prospectus distribués à l'entrée du collège par Yada. Mimura s'est occupé de créer un site internet spécial pour notre restaurant afin de le populariser.
Pendant ces deux jours, nous avions reçu beaucoup de monde et nous en étions très fiers. Certaines connaissances de la classe E étaient venus et avaient adorés les plats, même d'anciens ennemis. Malheureusement, comme je n'étais pas là avec eux depuis le début de l'année, je ne connaissais que très peu de ces personnes. Mais grâce à eux, le restaurant connaissait un plus grand succès.

Même si pour nous les affaires marchaient bien, nous avions ressenti le besoin de connaître celles de la classe A. Moi et Itona sommes donc partis en mission de reconnaissance, lui avec ses technologies ultra perfectionnées et moi...

_Quand se sera terminé, je tuerai ce fichu poulpe ! grognais-je.

J'avais de très bonnes raisons d'être en colère contre lui. D'après lui et les élèves, je n'étais pas bonne cuisinière et on n'avait besoin de moi dans aucun domaine alors ils m'avaient envoyé avec Itona espionner l'ennemi. Cela ne me dérangeait pas jusqu'au moment où ce dernier s'est exclamé :

_Tora va se faire repérer vu qu'elle faisait partie de cette classe, il y a encore un mois. Elle est trop reconnaissable.

Cette remarque me brisa. Il avait raison mais était trop direct. Parfois Itona se montrait trop franc, c'est peut-être à cause de ça qu'il est difficile pour moi, de le supporter.
Koro comprenant la situation eu la pire idée qu'il n'ai jamais eu : me confier à Mme Pouffe, Yada et Kataoka. Elles m'ont rendues méconnaissable. Je n'avais plus mon bonnet, ni mes bas noirs. Non, j'étais habillée comme une petite fille. J'avais la rage parce que je détestais ce que l'on me faisait subir. J'étais habillée d'une robe bleue claire à froufrous avec un collier de perles crème, dans lequel était dissimulée une caméra fabriquée par Itona, et de petites sandales blanches. Mes cheveux étaient attachés en demi-queue et Yada m'avait maquillé avec du mascara et du rouge à lèvres rose. À ce moment, j'avais juste envie de tous les tuer tellement j'avais honte.