0-12

1.1K 64 2
                                    

Une fois dans la salle, on cherche ma mère. Elle dansait avec mes sœurs sur la piste de danse, je me forçais à sourire en les regardant lorsque ma mère nous fit coucou toute enjouée. Tiago pivote la tête vers moi en me prenant la main. Surprise, je lève les yeux vers lui, il me fixe tout sourire.

- Tu es prête ?
- À faire quoi ?
- À me voir danser les danses portugaise.
- Qu-

Je n'avais pas le temps de protester qu'il m'entraîne sur la piste. Il commence à danser et j'essaie de suivre ses pas, ses gestes. Mais il faut avouer que la danse portugaise est compliqué. Il rit en me voyant galèrer, il se place derrière moi et pose ses mains sur ma taille.

- Laisse-toi guider et fais comme moi.

On commence à se déhancher dans le même rythme. J'apprécie le moment, mais il a fallut qu'elle arrive, me bouscule, ni vue ni connue, et prenne ma place. Tiago ne dit rien, je suis surprise. Je sors de la piste de danse, refusant de me ridiculiser, puis je prends le chemin jusqu'à l'extérieur. Je vais m'asseoir sur un banc, pour prendre l'air. Je regarde l'heure, il est minuit passé, j'entends l'orchestre annoncé la fin de la soirée. Ils ne devraient plus tarder à sortir. Mon cellulaire vibre, c'est ma mère.

"T ou?"

"Je vous attends dehors"

Quelques minutes après, Ils me rejoingnent. Je me demande comment on va s'organiser pour la voiture. C'est un Duster cinq place et nous sommes sept. Tiago marche devant, il est sur son téléphone, moi je suis derrière et ma mère avec mes soeurs entre nous.

- Lâchez vos portables les jeunes ! Maman ordonne et seul Tiago s'exécute. Hé Tiago ! Ça te dit on finit en boîte on laisse les filles à Calli !
- Comment on s'organise pour rentrer ? Je demande.
- Tu montes dans le coffre Calli !
- Quoi?! Mais je-
- Non, Anne, c'est moi qui m'incruste, c'est moi qui irait.
- Non, t'inquiète, c'est bon, dis-je doucement. Aucun problème.
- Et ma proposition de boîte alors ? Force ma mère.
- Désolé pas ce soir. Ma mère se sent mal, je dois rentrer voir comment elle va.

Sage decision mon cher Tiago. Nous arrivons à la voiture. Comme informé par ma mère précédemment, je monte dans le coffre. C'est insultant, j'ai l'impression d'être un clebs, qu'appartient aux vieilles personnes, qu'on trimballe partout. Et encore, eux, ils ont le droit à la banquette arrière. La voiture démarre, la musique résonne fort dans mes oreille. Je reste allongé dans le coffre, mais comme j'ai du mal à respirer. J'ai l'impression que je vais étouffer.

- Calliope, ça va ? Me demande Tiago après quelques minutes de route.
- Ouais, ouais.

Je n'ai pas le choix de toute façon. Que ça aille ou pas, ça n'y changera rien. Je pourrai mourrir asphyxié dans cette caisse, ma mère n'en aurait foutrement rien à foutre.

Le sale coupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant