Chapitre 6: Raconte-moi ma mère, un petit peu!!!

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Les yeux rouges Les crocs sortis, les veines noires bien marquées. Je vidais de son sang, une énième victime. Un village entier que je venais de dévaster. La fameuse bête du Gévaudan était un ange à côté de moi. 17ème siècle, dans le nord de l'Ecosse. Je venais de succomber aux plaisirs absolus du vampirisme : le sang. Comme the ripper. Quelqu'un venait de me vexer, indubitablement, et la vengeance ne m'avait pas calmé loin de là , il m'en fallait plus. Beaucoup plus, Ma haine, envers les humains, était à son apogée. Le mépris, la supériorité, l'attirance pour leur sang, le dédain, leur arrogance maladive avait fait de moi un pur être des ténèbres. Sans utiliser l'hypnose, je les avais tous tuer un par un sans faire de différences. Hommes, femmes, enfants. J'avais été à une vitesse folle ; je n'avais jamais tué autant de personnes en aussi peu de temps. Cela faisait près d'un siècle, que je vivais mon éternité seule. Un siècle, loin d'Elijah Mikaelson. Nous n'étions pas d'accord sur la manière de se comporter dans cette vie éternelle. Et puis, il y avait Klaus, Rebekah, Kol, cette autre famille que je ne devais pas rencontrer. Qui ne devait pas savoir que j'existais. Alors, je vivais comme je voulais. Et j'étais parfois vraiment sans pitié pour ceux qui me servaient de repas. Je ne me souciais pas des conséquences même si je ne les connaissais que trop bien. Le bonheur fou, qu'un vampire ressent en se nourrissant sur une proie qui crie d'horreur et d'effroi, n'a rien de comparable dans ce bas monde de mortels qu'ils étaient tous. La saveur et l'onctuosité du sang chaud qui se déverse dans la gorge. Le pouls de la victime qui se ralentit jusqu'à s'arrêter. C'est comme une extase qui se répète encore et encore. Et plus on en a, plus on en veut. C'est une drogue. Le sang c'est la drogue du vampire.
Je tenais encore le corps de la jeune femme d'environ 25 ans dans mes bras. Quand j'entendis un mot qui me sortit de ma fureur.
- Maman !!!
Je tournais la tête. Je la vis ; la petite brunette, sur le pas de la porte de la petite cabane. Elle s'était cachée, et bien cachée. Je n'entendais même pas les palpitations de son coeur. Elle était toute penaude. Avec son nounours à la main, elle me fixait de ses prunelles claires. Je venais de tuer sa mère. Elle était orpheline, comme moi. Et c'était de ma faute.
                                                                                          ...
Ce rêve me réveilla en sursaut. Ce rêve, non, ce souvenir. Je regardais mon père, qui dormait toujours. Un bras passé sur son torse rassurant et je reposais la tête au creux de son épaule. Je venais de fermer les yeux qu'il se mit à me caresser les cheveux ce fameux rituel. Sa toute première marque d'affection. Je rouvris mes paupières sur mon bracelet. Et je me mis à penser à elle. Elijah m'avait raconté ma mère des milliers de fois déjà . Mais avant qu'il ne reparte, je voulais l'entendre une nouvelle fois.
- Petit-déjeuner ?? Fit-il en ne changeant rien à son attitude.
- Raconte-moi ma mère, un petit peu.
Je le sentis sourire. Contrairement à d'habitude il ne prononça pas les fameux « encore !! Mais je te l'ai déjà raconté au moins cent fois ». Il commença son récit.
- Un jour de pluie, je m'attelai à rentrer les chevaux le plus vite possible, afin de rentrer à l'abri. Quand je sortis de l'écurie, je vis une jeune femme se hâtai un panier plein de provisions. Soudain, elle trébucha. Je me précipitais pour aller l'aider. Quand nos regards se croisèrent. J'ai cru que j'allais mourir tellement elle était belle. Tu lui ressemble énormément sur ce point une beauté sauvage comme je n'en ai plus vu depuis bien longtemps. Je l'avais déjà croisé mais ne m'étais en rien intéressé à elle. Au contraire de Niklaus, qui lui, lui faisait ouvertement la cour devant tout le village. Cela déplaisait d'ailleurs profondément à notre père autant qu'à notre mère. Ce jour là , toute ruisselante de pluie elle me semblait être un ange. Ses long cheveux bruns ses yeux noisette, sa peau un peu hâlée, tout me plaisait tout me séduisait. L'eau qui déferlait sur sa tenue offrait ses courbes magnifiques à mes yeux de jeune homme on peu plus en clin à succomber aux plaisirs charnels. Quand, elle leva la tête, elle vit ma mère l'a fixait froidement dans l'ombre de la porte. Esther ne l'aimait guère. Et elle avait le pouvoir de terroriser quiconque avec ce regard. Tatia Petrova bredouilla des excuses presqu'inaudible, des remerciements brefs, et elle me quitta en baissant la tête.
Par la suite, vu l'hostilité dont souffrait cette rencontre commune, nous nous évitions ouvertement. Esther, ta grand-mère m'avait sévèrement sermonnée. Il était hors de question que je la courtise. Klaus en avait également l'interdiction formelle mais lui aimait se rebeller contre l'autorité.
Des semaines étaient passées quand le destin nous permis de nous rencontrer à nouveau. Cette deuxième rencontre fut décisive. Elle avait pris avec beaucoup d'humour le fait que je l'ai prise pour une biche alors qu'elle cueillait des plantes aromatiques. Si elle n'avait pas levé la tête à ce moment j'aurais pu la tuer. L'échange que nous avions eu ce jour là, a fait que par la suite nous nous rencontrions régulièrement Loin de tous les regards y compris celui de mon frère. Ces rencontres étaient chastes. Elle avait un enfant et ne m'avait pas caché le côté charnel de sa relation avec ton oncle. Nous étions d'accord. Une amitié naissait. Pourtant en moi, je ressentais bien plus que ça. L'avantage c'est que j'en ai appris énormément sur elle.
Tatia n'était pas une de ces femmes que l'on qualifie de romantique. Elle était très intelligente et aimait manipuler les gens, quand elle en avait besoin. Son rire m'a beaucoup marqué, un rire cristallin et parfois sournois. Elle aimait le son de la rivière et s'allonger dans les hautes herbes. Elle aimait cuisiner les tartes mais détestait cuisiner tout le reste. Elle aimait être regardée non plutôt désiré. Elle avait parfois cette arrogance sur le visage que j'avais juste envie de caresser, qui me faisait froid dans le dos. Elle aimait les petits jeux innocents qui nous faisaient croire que nous n'étions encore que des enfants. Près d'elle, je me sentais important et moi-même. Un soir, elle était rentrée la première. Je restais pensif assis sur l'herbe, quand Niklaus me sauta dessus ; furieux de nous avoir surpris. Un, deux puis trois coups de poing avant que je ne puisse réagir. Il était comme un fou. Il avait fallu que je m'y reprenne à cinq fois au moins avant qu'il ne comprenne le côté platonique de notre relation. C'est lui qui était dans sa couche pas moi.
Des mois comme ça, à se battre pour elle. Pour la voir rien qu'un instant. Tout deux amoureux d'elle. Et Elle ?? Que ressentait-elle pour moi ?? Moi, je l'aimais comme un fou. Tatia était très douée pour dissimuler ses sentiments pour ne pas les laisser paraitre ou ne pas les laisser prendre le dessus. Elle aimait avoir le contrôle sur tout. Elle aimait Klaus mais comme elle le désirait, elle.
Puis un soir, alors que tous dormait. Je m'étais levé. Il fallait que je la voie que je lui dise que je l'aimais. Que j'avais envie d'elle. Esther se réveilla. J'avais prétexté un mal de tête affreux, une insomnie omniprésente depuis trois jours, un besoin de prendre l'air. Et une volonté farouche de ne pas avoir recours à la magie. Je fis mine de marcher tranquillement dans la forêt. Lorsque je ne sentis plus son regard sur moi, je me précipitais chez Tatia. Elle ne dormait pas. Elle passait des heures à faire des travaux d'aiguille, qu'elle vendait assez bien. Ca lui permettait de vivre et de nourrir sa fille. Elle m'ouvrit la porte ; ma présence l'affola un peu. Elle me fit rentrer discrètement. Et éteignit trois des cinq bougies qui éclairait la chaumière. En effet, le fait de son jeune âge et la présence de l'enfant à ses côtés avait de suite fait sa réputation. Elle voulut me demander ce que je venais faire chez elle. Mais, je l'embrassais passionnément avant même de lui laisser le temps d'ouvrir la bouche. Elle mit quelques secondes avant de m'attraper la nuque et d'appuyer véritablement ses lèvres contre les miennes. Cette nuit, fut l'une des plus belles. Le désir, la passion, nous nous sommes réellement aimés pendant ces quelques heures. Une intensité folle dans tous ces gestes que nous nous rendions. Jamais je n'ai autant aimé, que cette nuit là avec ta mère. Par la suite nous nous retrouvions moins souvent mais l'attirance de nos deux corps, valait largement le coup. Jusqu'au jour ou elle fut en retard. J'ai cru d'ailleurs qu'elle ne viendrait pas. Je m'apprêtais à partir quand elle arriva en larmes.
J'étais inquiet de la voir dans un tel état. Elle me supplia de ne pas la couper. Elle m'annonça alors qu'elle quittait le village dans les heures qui suivraient. Qu'elle était enceinte. Que d'après ses calculs. Je ne pouvais être que le père. Elle m'avait caché avoir repoussé à plusieurs reprises les avances de mon frère. Au moment, ou nous avions entamé notre liaison. Elle avait décidé de ne pas te garder. Pour te donner une chance d'échapper à sa vie. Elle avait tout prévue comme si elle voulait toujours avoir un coup d'avance sur le destin. Et elle partit sans m'embrasser. Je restais stoïque de cette nouvelle. Elle avait fait un choix et ne m'avait pas inclus dedans. Je n'avais rien à dire on n'aurait pu partir, s'enfuir je l'aurais épousé mais, elle avait déjà fait une croix sur nous. Elle avait pensé à elle. A sa vie, à sa réputation. Et son égoïsme venait de me sauter au visage.
Les mois passaient, et la vie avait pris un nouveau cours. Puis, un matin, elle était revenue. Elle prétextait qu'ailleurs elle était encore moins bien considérée et que finalement elle préférait être détestée par ceux qu'elle connaissait. Niklaus s'était précipité. Et moi, je l'évitais. Elle trouva quand même un moyen de m'informer de ta naissance, une petite fille. Elle t'avait laissé le bracelet que je lui avais offert et une petite couverture qu'elle avait fait elle-même.
Les évènements des jours suivants précipitèrent tout le monde dans le chaos. Niklaus avait entrainé Henrik dans un « jeu » dangereux auquel il ne survivrait pas. Tes grand parents étaient hors d'eux, ton grand-père, surtout. Tatia était haïs par Esther. Et son retour au village fut sa plus grosse erreur. Elle fut liée au sacrifice qui fit de notre famille des monstres assoiffées de sang. Mon dieu que j'ai pu l'aimer. Et quand j'ai su qu'elle avait été tuée pour que j'accède à l'immortalité. J'ai su que jamais, je n'aimerais autant. En revanche, toi tu existais quelque part. Et si Esther l'avait su elle t'aurait tué. Ta mère vit à travers toi. Et c'est la plus belle chose qu'elle m'ait laissée, qu'elle m'est offerte. Et je bénis le jour ou elle a fuit et t'as donné la vie dans le plus grand des secrets. Je t'aime Briséis. Bien plus encore, que je n'aimais Tatia Petrova.


Mlle Briséis Petrova MickaelsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant