Chapitre 14 : Courage !!! Parle-lui. Partie 2

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Un chapitre un peu plus long que les précédents

Je garais la voiture devant la grande demeure. Rebekah arrivait joyeusement à ma rencontre. Elle me prit dans ses bras.
- Alors, cette virée avec Kol !
- Elijah est là .
- Oui dans le salon où on avait pris le thé.

Elle m'accompagna jusqu'à la porte. Puis s'éclipsa discrètement en m'indiquant le salon. Ses yeux me disaient « courage ». Je marchais lentement jusqu'à l'encadrement qui séparait les deux pièces. On n'entendait que mes talons sur le carrelage. Je m'efforçais d'avoir le pas le plus léger et assuré possible. Mais, plus, je m'approchais, moins mes pas se faisaient tremblants. Je n'entendais pas la voix de mon père résonnait. J'en déduisais qu'il était seul. Je me trompais. Je me présentais timidement à l'entrée de la pièce. Mon père était assis à l'endroit même où je m'étais trouver lors du tea time avec Kol et Rebekah. Il jouait aux échecs avec Sarah. Vu le nombre de pion qu'il restait ; j'estimais sa défaite au prochain coup qu'Elijah pourrait jouer. Mais elle prenait son temps. Je restais silencieuse à les regarder. Aucun n'avait levé les yeux du damier. J'avais l'impression de déranger et je sentis monter en moi une irrépressible envie de fuir. Je commençais à m'enfoncer dans mes pensées stupides quand une réflexion me sortit de ma torpeur.
- Qu'est-ce que tu veux ??
- Je... Euh... Je... Je dois te parler.
-Tu as déjà tout dit je ne vois pas ce qu'il y aurait à ajouter.
Elijah n'avait pas bougé il ne daignait même pas me regarder. Sarah, elle, avait levé la tête et voyait mon désarroi le plus complet face à la froideur de mon père. Elle fit plusieurs fois, le mouvement de tête allant du regard impassible de son amant au mien. Puis, elle plongea les yeux sur le damier et joua le premier pion qui s'offrait à elle. Elle joua même le pion d'Elijah qui mit fin à la partie. Il la fusilla du regard ; elle se leva.
- Echec au roi. Echec et Mat. La partie est finie. Maintenant, tu as du temps pour écouter ta fille... Et te réconcilier avec elle. Je n'aime pas celui que tu es en ce moment, Elijah Mickealson. Vous êtes vieux et liés l'un à l'autre, Débrouillez-vous.
J'étais bouche bée par l'aplomb qu'elle avait. Ce ton autoritaire surpris fortement Elijah. Qui leva les yeux vers elle sans une parole. Elle quitta la pièce. Arrivée à ma hauteur, elle posa la main sur mon épaule, me souria et me murmura quelques mots. « Courage, tu es très jolie, tu as toujours su prendre le coeur de ton père ça ne sera pas différent cette fois-ci. » Je répondis par un sourire discret. Et Sarah s'en alla discrètement, me laissant seule avec mon père. Il s'était adossé sur le canapé et évitait de me regarder. Moi, je n'osais faire un pas. Descendre les trois petites marches de cette pièce me paraissait être quelque chose d'infranchissable. Je sentais mes jambes devenir fébriles et je tremblais de partout. Je fixais Elijah avec des yeux supplicateurs qui auraient pu crier « parle-moi ». Il se décida enfin à me faire un signe m'invitant à venir m'asseoir en face de lui. Lentement, je descendis les marches je ne voulais pas que mes talons claquent au sol. Le son léger de chaque pas sur le carrelage froid lui fit tourner légèrement les yeux. Près du canapé je restais comme paralysé ; triturant maladroitement mon sac à main que je tenais devant moi.
- Assied-toi.
Enfin, il parlait. Il me semblait que le ton de sa voix s'était sensiblement adouci. Mais c'était à peine perceptible. Je lui obéis docilement. Et j'évitais de croiser les jambes. Je tenais aussi droite que possible et je le fixais toujours. Puis il me regarda. Il se mit à ranger les pions du jeu tout en me regardant.
- Tu sais que cette discussion ne changera rien.
- Alors pourquoi tu y as concédé.
- Sarah en a décidé autrement.
- Et depuis quand c'est elle qui décide de ce que tu fais ou pas ?!!
- Je l'aime.
Je me levais brutalement.
- Moi aussi je t'aime. Je t'aimais depuis bien plus longtemps qu'elle. Mais tu t'en fiches. Il est claire que tu ne m'aimes pas je me demande d'ailleurs si tu m'as vraiment aimé pendant tout ces siècles. Tu sais combien c'est blessant d'entendre de telles choses.
- Si c'est pour me parler sur ce ton ce n'était pas la peine de venir. Je sais que tu ne l'aimes pas. Et si tu es venue pour qu'on se dispute à ce sujet, je ne te retiendrais pas.
Il s'était levé aussi brusquement que je l'avais fait et me dévisageais avec colère. Des larmes se mirent à couler.
- Je voulais juste que tu m'écoutes c'est trop te demander?! Que d'écouter sa propre fille ??? Laisse-moi t'expliquer pourquoi je t'ai menti tout ce temps. Laisse-moi te raconter. Je t'en supplie. Après, je quitterais cette ville si tu ne désires plus me voir. Mais, je t'en prie écoute-moi !!!!
Ma voix sa cassa dans ses derniers mots. Les sanglots redoublaient d'intensité mais mon regard restait plongé dans le sien. Il eu un mouvement de bras qu'il réprima aussitôt ne voulant pas montrer de gestes d'affection. Je vis dans son regard, une pointe de confusion face à ma détermination et à ma détresse. Cette envie qu'il me pardonne était si forte qu'elle semblait s'insinuer dans son esprit. Il réfléchissait, mettait en ordre ses idées. Il fronça les sourcils. Et détourna son regard du mien. Finalement, il se résigna.
- Bon. Très bien. Allons dehors. Et sèche tes larmes.
J'essuyais vivement les quelques perles salées qui coulaient encore le long de mes joues devenues sûrement rouges comme des coquelicots. Il lança son bras vers l'avant pour m'indiquer de passer devant. Il évitait habilement de me toucher. Il tentait de rester froid. Et à mon grand désespoir, il y parvenait à merveille. Nous sortîmes de la maison et il m'entraîna dans le jardin. Nous marchions depuis quelques minutes en silence. Quand une petite étendue d'eau se présenta devant nous. L'endroit était splendide. Je m'arrêtais nette devant le paysage qui s'offrait à moi. Niklaus avait fait de cet endroit, quelque chose d'extraordinaire. Inspiré des jardins asiatiques ce lieu respirait la sérénité. Des chemins de galets s'entremêlaient et fendaient la végétation, résolument inspirés du japon. Deux petits ponts arqués traversaient le bassin qui était bordés de petits arbres d'eau. De jolies lanternes de pierres jouaient à cache-cache au milieu des bambous, des azalées, des camélias, des iris. Des cerisiers, les pins à cinq feuilles et érables du japon donnaient de la hauteur à l'ensemble dans une harmonie désarmante. J'enlevais mes chaussures pour piétiner la mousse qui se mélangeait à la pelouse douce et bien tondue. Je crus un moment avoir arraché un sourire à mon père mais son visage se faisait toujours aussi fermé. L'eau étincelait à la lumière du soleil. Une certaine chaleur qui contrastait fortement avec le brouillard des jours précédents. Je posais mes petites fesses sur un rocher sous un cerisier au bord du bassin. Elijah restait debout à scruter l'horizon. Je le regardais mais lui s'obstinait à regarder au loin. Il devait pourtant sentir mes yeux sur lui. On le savait tous les deux ce moment allait changer à jamais notre relation ou pas. Et je ne savais pas du tout comment commencer.
- Comment va Damon ?
- Il t'écoute à la lettre. Lui répondis-je sur le même ton que le sien. Ce qui eu pour effet de lui faire tourner la tête.
- Je sais que tu penses que j'ai été trop loin.
- Je m'en contre fiches, je ne suis pas venue pour parler de Damon mais d'Ethan.
Il resta interdit devant la froideur avec laquelle je lui avais répondu. Machinalement il déboutonna sa veste et s'assit sur l'extrémité du banc qui se trouvait en face de moi.
- Je suis en effet curieux de savoir comment tu as pu me cacher une chose pareille pendant si longtemps et surtout pourquoi? Je nous croyais plus proches que cela, me lâcha-t-il avec amertume.
- Quand je vois comment tu réagis pour Damon, je me dis que j'ai bien fait de ne rien te dire, me rebiffai-je.
Son visage se contracta en une grimace de contrariété.
- Vas-y je t'écoute, finit-il par dire
J'inspirai profondément et lâchai les premiers mots dans un souffle.
- Papa. Je ne vou...
Ethan était le fils du tailleur du village. Une famille très respectée. Tout le monde savait qu'Ethan était doué pour faire le même métier que son père. Il travaillait souvent ensemble dans leur atelier. Mais tout le monde savait aussi que c'était un grand rêveur. Il aimait se balader dans la nature. Personne ne s'inquiétait pour lui quand il n'était pas au village. Tous savaient, qu'il vagabondait dans les alentours et qu'il rentrerait quand il en aurait envie. Il travaillait bien, donc personne ne tenait rigueur de ces absences. C'est cette liberté qui nous a permis de nous aimer et de nous voir régulièrement. Quand, on s'est rencontré je me baignais dans un coin de la rivière, il y venait souvent et il m'a surprise. Il était si gentil. On voyait le monde de la même façon. Il était beau et rassurant et sa voix était douce. Je lui ai tout donné.  On passait notre temps à s'aimer. Comme maman et toi avant.
- Et comme ta mère, tu es tombée enceinte.
- Je ne m'étais pas rendue compte que je n'avais pas saigné depuis un moment. C'est en voyant passer une femme enceinte alors que je venais de vomir que je compris. J'ai paniqué. Je me suis mise à pleurer et le dire à ma mère était une chose rassurante. Elle ne me gronda pas. Elle comprit que j'étais amoureuse et que c'était le même genre d'évènement qui m'avait déposé dans ses bras 17 ans plus tôt.
- Ethan le savait-il ?
- Non. Il n'a jamais rien su. Mes parents ont fait en sorte que personne ne se doute de rien. Ils avaient reçu une lettre. Le père de ma mère était mourant et son frère allait se marier, ils sautèrent sur l'occasion. Ma mère et moi nous fîmes le voyage alors que nous n'étions pas attendues. Finalement, la nouvelle fut quand même mal prise mais on trouva assez vite une famille pour le futur bébé. Les mois étaient longs. Puis le jour était venu. Elle est née à la fin de la journée. Maman m'a laissé le temps de la découvrir. Elle était si petite. Et puis j'ai du lui dire au revoir. Et je leur ai donné. Elle était si calme.

Elijah m'observait avec attention, bizarrement pas une seule larme venait squattait le coin de mes yeux. Je crois que le détachement avec lequel je lui racontais tout ça, le surprenait énormément. Il ne savait plus quelle attitude adopter.
- Je n'ose pas imaginer à quel point cela fut difficile de renoncer à elle.
- Elle était ma chair, mon sang ; et le tien aussi, accessoirement. Tu m'as cherché alors tu dois savoir ce que ça fait d'être privé de son enfant. Katerina te l'a peut-être également expliqué !?! Non !!!
Décidément, il cherchait à me décontenancé mais au final, il se faisait prendre à son propre jeu. Il me fusilla du regard. Katerina n'avait rien à faire dans cette discussion et prononcer son nom l'irritait au plus au point.
- Pourquoi Ethan ne l'a jamais su. Il ne sait jamais poser de question ?
- Quand je suis revenue au village avec ma mère, il avait succombé à la fièvre qui l'avait frappé deux mois après mon départ. Je ne lui avais pas dit en partant et les dieux ne m'ont pas laissé le temps de lui apprendre. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire je me retrouvais seule à nouveau.
- Je suis désolé.
Il était touché. Sa carapace venait de tomber. Il prit son visage dans ses mains et inspira profondément. Il me déclara qu'il avait l'impression de ne pas me connaitre. En même temps, je pouvais comprendre qu'une telle chose soit difficile à intégrer. Il m'avait plus ou moins idolâtré. Il savait que je fréquentais des hommes, je ne m'en étais jamais caché. Mais, il avait une certaine image de sa fille qui venait de s'effondrer. Il ne voulait pas savoir pourquoi je lui avais caché au final, il s'en fichait. La question qui l'obsédait, sur l'instant, c'était pourquoi lui révéler maintenant. Mon visage s'assombrit, je baissais la tête et pour la première fois je détournais mon regard du sien. Je me levais et je fis face à l'horizon. Le silence se prolongeait. Je continuais mon récit avec une voix plus voilée, plus posée, plus douce.
- Depuis la mort d'Elena, je me posais des questions, le double était mort et moi, j'avais eu une fille. Elle eut des enfants aussi. Et avec Klaus en hybride désespéré. Le danger sur les descendantes Petrova est énorme.
- Si je comprends bien tu cherches ma protection. Tu veux que je protège ta descendance de Niklaus.
Je ne pus répondre je baissais simplement la tête. Soudain, je sentis des bras m'entouraient. Mon père n'était plus fâché. Il me prenait dans ses bras et je sentis son torse se coller à mon dos. Il me serra contre lui.
- Papa.
- Ma chérie, te rends-tu compte de ce que tu as fait ? De ce que tu me demandes ?
- Comment aurais-je pu deviner. J'avais 17 ans et celle qui m'avait moi-même mise au monde avait agit de la même manière. Je ne savais rien de ce genre de choses. Je croyais que c'était la meilleure solution.
Qu'est-ce que j'étais censé faire ? Comment aurais-je du réagir ? Pourquoi moi ? Pourquoi a-t-il fallu que je cherche à être aimé d'un homme si vite ? L'amour de mes parents me suffisait ; mais non, il fallait que je découvre autre chose. J'étais si jeune. Et personne ne m'aimait à part lui. Il me voyait comme toutes les filles rêvent d'être vues aux yeux des garçons. Il me couvrait de cadeaux
- Briséis !!
- Il me couvrait de baisers, de caresses, de mots gentils
- Briséis. Arrêtes.
Elijah me serra un peu plus contre lui. Alors que des larmes au gout amer déferlaient comme des cascades. Et, que je me retenais d'éclater en sanglots. Il posa sa joue droite sur ma tempe gauche.
- J'ai compris. Je m'excuse de t'avoir si profondément blessé. Mais, je crois que les circonstances ont amplifié les choses et leurs proportions. Je suis encore surpris de savoir que ma fille est une maman. Et je ne sais plus comment, je dois me comporter avec elle. Ma colère a pris le contrôle et j'étais incapable de m'en débarrasser. Mais l'amour que j'ai pour toi est plus fort que tout ça. Je ne pensais pas ce que je t'ai dit ce soir là . Tu es et tu resteras toujours ma fille. Je t'aime. Mais comment agir maintenant.
-Ne change rien. S'il te plait. Je n'ai jamais été une maman j'ai juste mis un bébé au monde. Je sentis que les mots dénués d'émotion que je venais de prononcer, lui faisait froid dans le dos mais il ne changeait rien à son comportement si ce n'est qu'il s'était un peu redresser.
Je me retournais en j'enfouis mon nez trempé par les larmes dans sa veste. Il continuait de resserrer son étreinte comme pour se faire pardonner de ce comportement brutal et indifférent qu'il avait depuis notre dispute à maintenant. Puis, il eut ce geste. Ce geste qui par-dessus tout était sa marque d'affection ultime. Ce geste le premier, le seul. Ce geste magique. Mon père me caressait les cheveux comme il le faisait si souvent. Je sus que j'avais retrouvé mon père à ce moment là . Nous restâmes silencieux un long moment. Je restais blottie dans ses bras. Et lui ne changea rien à son attitude. Il continuait de caresser mes cheveux. Il me murmura de sécher mes larmes. Il me proposa d'aller manger avec lui et que quand je serais prête on reprendrait la discussion. Il avait besoin de savoir qui il devait protéger ? Où ? Et ce qui ne lui échappa surtout pas, combien ?

Elijah m'avait emmené au mystic grill. Nous déjeunions en terrasse. J'avais retrouvé le sourire. Lui essayait de faire bonne figure mais il était inquiet. Il ne savait toujours pas vraiment ce que je lui réservais et c'est un peu tendu qu'il avalait son repas.
- Pourquoi ne pas m'avoir raconté tout cela avant?
- Tu étais trop proche de Klaus.
- Je ne comprends pas.
- Elle était une descendante Petrova et Klaus et toi cherchiez le double. Les années passées et le double se cachait bien. Puis Katerina vous a dupé.
- J'ai trahit Klaus avec Katerina
- Je ne voulais pas prendre le risque de donner un nouvel espoir inattendu à ton frère.
- Le résultat est que Niklaus saute sur l'occasion, aujourd'hui.
- Ce n'est pas drôle, papa. Il y a certaines choses sur lesquelles, je ne pouvais pas me permettre de te faire confiance. Je n'avais aucunes certitudes que tu étais réellement mon père et prendre le risque que tu me trahisses pour lui. Je ne regrette pas ces décisions. Mais aujourd'hui, je me dois de les protéger. Ton réseau est important ; beaucoup te sont redevables. Et puis, ton sang coule aussi dans le leur.
- Combien ??
- Pas ici.
- Combien.
Insista-t-il. Je soufflais d'agacement devant sa détermination. Je refaisais le calcul pour être bien sur. J'essayais de n'oublier personne heureusement pour moi il n'y avait pas eu que des naissances féminines, des garçons aussi étaient nées ; puis les guerres au fil des siècles avait décimés les familles. Je m'étais arrangée pour que le nombre ne soit pas trop grand au fil du temps. C'est un peu la mort dans l'âme que je levais le voile sur mon plus grand secret.
- huit.
- Non c'est trop.
- Quoi !!! Non mais tu rigoles, tu dois les protéger.
- Au nom de quoi ? Certaines devront...
- Pas ici. Taie-toi.
- Quelle âge as la plus jeune ?
- Six ans.
- Oh mon dieu.
- Il y a un double parmi elles !!
- Arrêtes de faire le tri si froidement c'est hors de question que tu fasses un choix. Je ne te dirais rien de plus ici.
- Alors débrouille-toi seule.
Cette phrase mis fin à la discussion. J'avais besoin de son aide. Et ce n'était pas le moment d'envenimer les choses. Je venais de me réconcilier avec mon père autant en profiter car il était sur qu'on allait se battre régulièrement sur les décisions à prendre prochainement.



Mlle Briséis Petrova MickaelsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant