Territoires des Clans - Tome 1.Un choix décisif

Chapitre 3 ✨

Petit Jonc remarqua qu'Aile de l'Aube était troublée. Mais qu'y avait-il de mal à nager dans un rivière ?

— Aile de l'Aube, viens avec moi, demanda Aile du Matin qui avait rejoint les chatons et l'Éleveuse en compagnie des autres.

— Nous venons aussi, rétorqua Aile du Crépuscule

— Venez. Mais vous les chatons, restez ici. Et ne faîtes pas de bêtises, sinon pas de souris pour les plus grands et les plus petits resteront dans la pouponnière toute la journée de demain !

Tous acquiescèrent, mais certains trépignaient d'impatience à l'idée de savoir ce qu'il se tramait entre les Ailes. Petite Feuille se dirigea vers leur tanière mais une petite queue dorée vint l'arrêter dans sa lancée.

— Petite Feuille, tu t'es déjà fait gronder ce matin. Ne recommences pas à t'attirer des ennuis.

Elle releva la tête et elle vit Petit Rayon, une petite chatte un peu prétentieuse mais pourtant très intelligente.

— T'as peut-être raison, grommella-t-elle.

— Bien sûr que j'ai raison !

Ne voulant pas écouter cette chatte trop prétentieuse, elle se retourna et se cogna contre Petite Rosée, une petite chatte blanche assez timide pour que personne ne la remarque.

— Oh, bonjour Petite Rosée, comment vas-tu?

— Euh... Très... bien, balbutia cette dernière.

— Ne sois pas si timide. Viens, tu veux faire un tour ?

— Je... Oui!

Et soudain, la chatte blanche fut prise d'un élan de confiance et s'élança — trop — rapidement. Petite Feuille lui emboîta le pas d'une marche vive. Lorsque la petite fut calmée, elles marchèrent dans la clairière, quand, Petite Violette couru vers les deux petites femelles.

— Petite Rosée, Petite Feuille! s'époumona-t-elle haletante

— Tu es essoufflée ! Que se passe-t-il Petite Violette ?

— Aile de... l'Aube a dit que c'était bizarre que tu sages nager à même pas trois lunes !

— Peut être que c'est ma voie ! Peut-être que je dois choisir le Clan de la Rive ! s'extasia Petite Feuille, enjouée.

— Mais les premiers signes apparaissent à seulement plus de trois lunes !

C'était peut-être une exception, Petite Feuille se le demandait bien. Il y a bien dû avoir d'autres exceptions, non ?

À ce moment là, des bruits aiguës remplirent les oreilles des chatons Les Ailes arrivèrent en trombe dans la clairière.
Une mère mettait bas. À voir leur tête, aucun chaton ne semblait avoir vu de mise bas. Et c'était le cas. Il était rare qu'une chatte mette bas dans la clairière même. Souvent, c'était après leur accouchement qu'elles amenaient leur chaton aux Ailes.

— Aile du Matin ! Aile d'Aurore ! Venez ! cria Aile du Crépuscule, en détresse.

Tous les chatons, partirent voir ce spectacle inconnu à leurs yeux —
mais Aile d'Aurore leur demanda de déguerpir sinon la mère respirerait mal. Aile d'Aurore était la guérisseuse des Ailes, si elle avait besoin d'aide elle pouvait contacter Aile Rousse au Cristal de Lune.

— C'est Poil de Sauge ? demanda Aile du Crépuscule.

— Oui, c'est exacte. Elle met bas à deux chatons.

Et après quelques instants de gémissements, une première petite boule rousse tomba sur le sol. La deuxième suivit de près.

— Tout va bien Poil de Sauge ? De quel clan viens tu ? questionna Petite Feuille qui venait de se rapprocher.

— Je viens du Clan de la Brise, lui répondit-elle, exténuée.

— Votre capacité c'est de pouvoir très bien se camoufler non?

— Mmphh... Oui, nous avons la capacité la moins utile de toutes mais nous faisons avec.

Un silence s'installa. Entre temps, Aile d'Aurore s'affaira autour de la femelle. Elle lui donna des graines de pavot et de la bourrache afin d'augmenter la montée de lait.

— Quel nom vas-tu leur donner, Poil de Sauge ? fit Petit Rayon d'une voix mielleuse.

Elle réfléchit un instant. Elle pensait à son compagnon, Pelage Moucheté et se demandait quel prénom il aurait voulu pour ses enfants.

— Mmm... Celle-ci sera Petit Coquelicot et lui... Petite Braise.

Petite Glace devança les deux chattes et prit ce ton si attendri :

— Ô, quels jolis noms ! Ils feront de grands guerriers, j'en suis sûr !

— Merci mon petit. Maintenant je dois m'en aller ou bien mes petits se souviendront de moi et cela influencera leur choix dans six lunes.

La mère se mit sur ses pattes et lança un dernier regard empli d'amour à ses petits puis se tourna.

— Avant de partir, il faut que vous me promettiez de bien vous occuper d'eux, comme si vous étiez leurs grandes sœurs et leurs grands frères. Je vous fait tous confiance, chuchota-t-elle aux chatons.

Ces derniers acquiescèrent joyeusement, ne mesurant pas ce que cette responsabilité signifiait.

Elle se retourna et son pelage disparut dans les fourrées.