Chapitre 6 ✨

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Petite Violete restait bouche-bée devant ce spectacle. Bien que cet arbre ne soit pas très haut ce qui ne donnait pas une très bonne vue, la femelle élancée pouvait apercevoir un chemin de sable où de grands chats marchant habilement se dessiner.

— Des... chats ? répétèrent en chœur les camarades de Petite Violette.

— Oui, je vous assure, ce sont de chats !

— Les chats des clans... leur expliqua Aile d'Aurore. Vous les rencontrerez à vos six lunes mes petits...

— On peut leur dire bonjour ? l'interrogea Petit Fauve en remuant de la queue.

— Non, surtout pas ! Rien ne doit influencer votre choix....

— Seule votre capacité doit permettre votre choix... , la coupa Petit Jonc d'un air lasse. Aile d'Aurore, nous connaissons la rengaine, mais voilà des lunes que nous voyons le même monde.

Le silence tomba et l'animosité entre les chats augmenta. Le petite mâle tigré venait de dire à voix haute ce que tout le monde pensait tout bas.

L'Aile ne su que répondre. Elle se doutait bien que les chatons en avaient marre de côtoyer les mêmes chats pendant des lunes entières, s'interrogeant, se sugmergeant de questions souvent insensées. Pourtant, c'était la tradition des clans et rien n'y changerait.

Après un moment de réflexion, une ombre surgit de derrière un buisson.

— Petit Sapin ! Qu'est-ce que tu fiches là ? s'écria Aile de l'Aube qui était arrivé entre temps.

— Mince j'ai raté ma farce ! Je m'étais caché aux abords du buisson mais j'avais peur de faire du bruit, alors je suis sorti mais Aile de l'Aube m'a vu avant que je puisse vous faire peur ! pesta le petit brun.

— Tu étais bien caché en tous cas Petit Sapin, le félicita Aile de l'Aube. Mais ne refais plus ça.

Aile du Crépuscule arriva là où tous étaient rassemblés. Il demanda alors :

— Les petits, nous allons chasser pour vous rassasier. Pendant ce temps, Aile d'Aurore restera avec vous et après notre retour nous ferons un jeu tous ensemble ! Qu'en dites vous?

Tous acquiescèrent sauf Petit Rayon qui semblait hésitante mais qui, au final fini par accepter la proposition en rechignant. En réalité, elle n'avait pas le choix, Aile du Crépuscule avait pris ce ton pour paraître plus sympathique, rien de plus.

Ils partirent dans les fourrés. Petit Jonc semblait vouloir qu'Aile d'Aurore  parte elle aussi. Quand elle retourna dans sa tanière, il déclara à voix basse :

— Qui veut venir avec voir comment chasse Aile du Crépuscule et les autres ?

Tous parurent hésitants puis quelques-uns se levèrent en signe d'approbation. Cette proposition intéressa Petite Violette qui descendit de son arbre.

— Je viens ! lancèrent en même temps Petit Émeraude et Petit Fauve.

— Qui d'autres ?

— Moi, fit Petit Givre, intimidée

— C'est tout ? s'indigna gentiment Petit Jonc. Petite Rosée, viens-tu ?

Elle fit un petit non de la tête et marcha, lasse, jusqu'à pouponnière.
Petit Émeraude fut déçu qu'elle refuse de vivre une petite aventure secrète.

— Petit Rayon ? Petite Violette ? Petit Sapin... ?

Petit Rayon et Petite Violette se levèrent à leur tour et rejoignirent les autres. Il ne restait plus que Petite Feuille, son frère et Petit Sapin.
Ils fixèrent longuement Petite Feuille mais elle détourna le regard.
Petit Sapin fit de même que Petite Rosée et alla la rejoindre dans la pouponnière, Petite Glace à sa suite.
Il ne reste plus que la petite femelle au dos roux.

— Bon, et bien... Je viens.

Des cris de joie retentirent.

— Taisez-vous donc ! Il ne faut pas faire de bruits ! Aile d'Aurore pourrait nous voir sortir et nous poursuivre, commanda Petit Jonc.

Ils coulèrent tous un regard vers la pouponnière et une paire d'yeux les fixa. Petit Sapin.
J'aurai bien aimer parler avec lui sans que tous les autres ne soit là. Mais j'ai fait mon choix, se dit Petite Feuille.

Ils partirent en direction des pas des Ailes. Au fur et à mesure, ils sentirent une odeur familière mélangée à des odeurs inconnues. Certains coulaient des œillades à d'autres, se demandant quelles étaient ces senteurs.
Après être resté quelques temps dans la tanière d'Aile d'Aurore, Petit Émeraude sut directement que cette odeur ne provenait pas d'un végétal. Ça sentait plutôt le chat.

— S'il vous plaît écoutez moi ! clama-t-il.

— Que se passe-t-il Petit Émeraude ? T'as perdue ta cervelle ? fit Petit Rayon avec un large sourire, satisfaite de sa remarque.

— Non pas du tout, ça sent le chat ici. Pas Aile du Crépuscule, ni aucun autre Éleveur, mais un chat que je ne connais pas.

Tous la regardèrent, étonnés par son affirmation. Mon pelage va brûler à force de me regarder comme ça! se dit-il un peu trop oppressé par ces nombreux yeux qui se dirigeaient dans sa direction.

— Comment peux-tu en être sûr ? Tu n'as jamais senti un chat étranger, rétorqua Petit Rayon une fois de plus.

— Justement si je ne sens aucune odeur des Ailes c'est que c'est un autre chat ! De plus, quand Poil de Sauge a mis bas, j'ai directement senti une odeur étrange, qui est d'ailleurs similaire à celle que je sens maintenant.

Personne ne parla et un silence s'installa entre eux et le matou. Alors qu'ils allaient reprendre le chemin sans rien dire, ils entendirent des bruits venant de derrière. Qui que ce soit, il n'est pas discret, songea Petit Givre, amusée.

— Petit Jonc, Petit Fauve ! Nous voulons venir !

Et voilà que Petite Braise et Petit Coquelicot arrivaient en galopant. Ils les avaient suivi jusqu'ici.

— Que faîtes-vous là ? les gronda Petite Jonc. Personne ne vous a autorisé à venir.

Ils baissèrent la queue, dépités. Pour les deux cadets, Petit Jonc paraissait autoritaire alors que pour ces camarades, son ton était plus comique qu'autre chose et ils riaient dans leurs moustaches. Les deux chatons s'apprêtaient à repartir quand Petite Feuille riposta :

— Ils devraient rester avec nous. Après tout, ils n'ont encore rien vécu d'extraordinaire. Souviens-toi Petit Jonc lorsque nous sommes sortis en douce et que Petit Sapin t'a poussé dans la rivière et que tu as failli te noyer...

La jeune chatte venait de toucher un point sensible. Petit Jonc avait horreur que ses camarades dévoilent cette histoire. Et pour peu, Petit Coquelicot et son frère ne se retinrent même pas de rire aux éclats.

— Bon d'accord, céda-t-il pour faire cesser cette honte. Mais ils doivent promettre de ne rien dire !

— Promis ! répondirent-ils avec un petit sourire en coin.

Ils avancèrent dans les fougères en essayant de ne faire craquer aucune feuilles. C'était raté. Petite Braise marcha sur une feuille rousse qui craqua sous son poids.
Toute la petite bande lui fit de gros yeux ronds pour lui dire de ne plus faire de bruit.
Ils continuèrent leur marche et soudain le premier de la file, Petit Fauve, s'arrêta net ce qui fit tombé les quelques-uns de derrière la file qui étaient dans les nuages. Cela créa énormément de bruit et fit s'envoler tous les oiseaux qui étaient tranquillement en train de chanter dans leurs arbres.
Petit Fauve n'avait presque rien remarqué. Il restait planté là, choqué par ce qu'il voyait au travers de quelques branches de chênes.

— Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Continue à avancer ! le sermona Petit Givre.

« Regardez ! chuchota t-il paralysé. »

Chacun se rapprocha et resta gueule-bée.

Territoires des Clans - Tome 1.Un choix décisif Où les histoires vivent. Découvrez maintenant