Chapitre 13

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À mon réveil, il faisait encore jour. Et j'étais encore épuisé. Mais, une chose est sure, ce n'est pas ici, dans mon coin de cabane, que je réussirai à dormir.

Quelqu'un avait déplacé la boite de piscine gonflable que j'avais utilisée pour cacher le soleil qui venait de la fenêtre, et maintenant, j'avais sa lumière dans les yeux, mais je voyais tout de même l'homme qui se tenait un mètre devant moi, bouche bée. C'était un vieux bedonnant en chemise à carreaux et vieux jean troué, chauve et barbu. Le temps que je me réveille complètement et que je comprenne ce qui se passait, je levais les mains bien haut, toujours assis au sol, l'air aussi innocent que possible.

- Vous ai rien volé, dis-je en étouffant en bâillement. Promis.

L'homme resta encore silencieux quelques longues secondes, essayant probablement de déterminé si j'étais une hallucination. Il finit probablement par admettre que je n'en étais pas une, car il demanda :

- Qu'est-ce que tu fais là, toi ?

Je haussai les épaules, en quête d'une explication logique.

- Tu t'es perdu ? demanda l'homme.

- C'est ça, ouais. En quelque sorte...

Je me frottai le visage du plat de mes mains, incapable de m'empêcher de bâiller encore une fois. J'avais l'impression que je n'avais dormie pas plus d'une heure ou deux.

- Vous avez internet ? demandais-je en levant la tête vers lui avant même qu'il ne pose d'autre question.

- Heu... oui, finit-il par répondre.

- OK, en échange de deux minutes sur votre ordinateur, je vous fiche la paix. Ça vous va ?

Encore un grand silence, puis il hocha la tête. J'étais à peu près sûr que je lui faisais peur, à ce vieux monsieur, mais je m'en fichais, pour le moment. Tout ce que je voulais, c'était Google Map.

Valait-il vraiment la peine de préciser quel rêve j'avais fait ?

L'homme bredouilla un vague « tu peux me suivre », puis partit en direction de la sortie. Je me levai, réussissant cette fois à ne pas bailler, puis le suivie.

Arrivé dehors, je pus voir toute l'intensité du soleil, bien haut dans le ciel, et j'en ressentis la brulure dans mes yeux et sur mes bras, réalisant du même coup que j'avais laissé mon sweatshirt derrière moi, dans la cabane. Présentement, je n'avais qu'un mince teeshirt, ce qui ne m'était pas du tout pratique.

- Ça va, petit ? dit l'homme quelque part devant moi. Mon dieu...

- Bah, vous pouvez m'appeler Jayden, marmonnais-je.

Je retirais mes mains de devant mes yeux pour le regarder ; il était, encore une fois, bouche bée.

- Ce que tu es pâle ! s'exclama-t-il. Tu n'es pas malade ? Est-ce que tu te sens bien ?

- Oh, non, ça va, marmonnais-je. C'est juste que... je suis albinos. Ouep, c'est ça.

- C'est quoi, ça ?

Je soupirais, commençant à avoir de la difficulté à endurer ce type. De toute façon, c'est tant mieux. Les albinos sont pâles, ils ont même parfois des yeux rouges, mais ils ne peuvent pas, comme moi, avoir des cheveux noirs...

- Bon, vous me le montrez ou pas, votre ordi ?

- Heu... Oui, bien sûr.

Il m'entraina dans la maison, et je le suivis, une main devant les yeux. En peu de temps, nous étions arrivés dans la maison. Une vieille maison minuscule, j'avais des doutes qu'il puisse y avoir une forme de technologie quelconque datant du XXIe siècle. Par contre, ce que je trouvai dans cette maison, c'était la douce moitié de l'homme. Une petite vieille encore plus petite que moi, cheveux gris, mais abondant et bouclé comme un mouton, portant un tablier à fleurs. Elle s'approcha de son mari, puis se figea quand elle me vit. Elle ouvrit la bouche, mais je l'interrompis aussitôt en levant les mains.

JaydenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant