Chapitre 38

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J'avais fait de mon mieux pour passer le reste de la nuit normalement, sans Anou. Ce qui voulait dire, selon mes critères, de rester dans ma chambre, couché sur le dos et fixer le plafond toute la nuit. Puisque personne ne venait jamais me proposer de faire quelque chose – personne d'autre que Marcus et Anik ne voulait se trouver dans la même pièce que moi, et je n'aimais pas plus Anik que les autres et elle le savait parfaitement, ce qui ne laissait plus que Marcus. Au cours de la nuit, il était venu deux fois dans ma chambre, se demandant si j'y étais toujours, ou s'il n'y avait pas quelque chose que je voudrais faire. Je lui avais proposé une partie de Monopoly, et il n'est jamais revenu...

Et puis, enfin, le soleil commença à se lever, du moins je crois car j'entendais les portes de chambre claquer, comme quoi les autres allaient tous se coucher. J'attendis une demi-heure de plus, m'assurant qu'ils dormaient tous, puis alla jusqu'à la cuisine, sur la pointe des pieds, boire autant de sang que j'en avais envie. Marcus s'était déjà rendu compte que je faisais ça de temps en temps, mais il avait fini par renoncer à me gronder, se rendant compte que je le ferais encore de toute façon.

Je n'étais pas fatigué, aillant passé la nuit à ne rien faire, mais je me sentais quand même un peu lent, peut-être par l'habitude de dormir à cette heure-ci. J'allais ouvrir la porte, un tout petit peu, pour laisser entrer Anou sans avoir à se transformer pour qu'il l'ouvre lui-même et réveiller tout le monde avec son crac, puis allais m'affaler sur le sofa, fermant les yeux pour relaxer, espérant que je n'allais pas m'endormir. Mais je m'endormis quand même, me réveillant que plusieurs heures plus tard ; il était déjà cinq heures du soir.

- Merde, soupirais-je.

Je me relevais et fit le tour du salon et de la cuisine, évitant le corridor menant aux chambres et à la salle de bain, ayant trop peur de réveiller les dormeurs. Je ne voyais Anou nulle part ; peut-être qu'il comptait passer plus tard, ou peut-être qu'il avait compris qu'il devait passer que la nuit, et si c'était le cas, j'étais foutu.

À sept heures, je perdis patience et décidais de partir à sa recherche. Ça faisait longtemps que je n'avais pas revu le soleil et, pendant un moment, quand bien même que j'avais bue assez de sang pour le supporter sans problème, j'eux envie de me retourner et me cacher dans la maison, de me rouler en boule sous les couvertures de mon lit et d'y attendre l'hiver. Mais puisqu'il y restait encore plusieurs mois, je décidais qu'il serait plus simple de laisser tomber l'idée et de chercher Anou, comme supposer. Arriver en ville, ma capuche sur la tête, je cherchais du regard les chats de gouttières. Il y en avait plusieurs, et je reconnu même le tigré que j'avais vu avec Anou le jour où je l'avais retrouvé. Espérant que c'était une bonne piste, je le suivie, mais il ne faisait que tourner en rond dans le même secteur, où il y avait aussi d'autre chat, mais aucun n'était gris sur le dos et blanc sur le ventre comme Anou. Je commençais vraiment à stresser.

Puis, une idée plus simple me vint ; retourner au balcon où nous nous étions caché la veille. Je retrouvais la maison en peu de temps – j'aurais pu la retrouver encore plus vite mais, de jour, il y avait encore beaucoup de gens en voiture, et quelques piétons, et je supposais que ce serait suspect s'ils me voyaient courir à soixante-dix kilomètres heures. Arrivé au balcon, je me mis à quatre pattes pour me faufiler en-dessous, criant le nom d'Anou, souhaitant qu'il y fût resté, mais non, il n'y avait rien ni personne, sous ce balcon.

- Qu'est-ce que vous faites là, vous ?

Je sursautais tellement haut que j'accrochais l'une des planches du balcon avec ma tête, et elle se cassa en deux. Je sortie du balcon pour voir, sur le balcon, me regardant de haut, une vieille madame, un petit chaton dans les bras. Je regardais longuement le chaton ; gris tigré. Il n'avait ni la taille, ni la couleur d'Anou, mais il pourrait aussi bien avoir l'apparence qu'il veut. Malgré tout, il y avait très peu de chance que c'était lui.

JaydenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant